Portland Trail Blazers, attention danger

Portland Trail Blazers, attention danger

Le grand ménage procédé durant l'été chez les Portland Trail Blazers n'est pas sans risques, surtout pour une équipe très stable depuis trois ans

N.SPar N.S | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
La révolution a été le maître mot de l'été en NBA. Des signatures retentissantes, des trades audacieux, la ligue a changé de visage en l'espace de quelques semaines. Despotes depuis 2015, les Golden State Warriors semblent désormais loin des premiers rôles, surtout tant que Klay Thompson sera sur le carreau. Les deux équipes de Los Angeles ont frappé fort, tout comme les Houston Rockets qui ont misé gros sur Russell Westbrook. À compter du 22 octobre, une nouvelle hiérarchie va voir le jour, notamment dans cette conférence Ouest qui n'a jamais été aussi dense, aussi compétitive. Pratiquement toutes les équipes peuvent avoir leur mot à dire pour accéder aux playoffs. Dans tout ce ménage estival, les Portland Trail Blazers ont avancé dans l'ombre de leurs prestigieux rivaux aux gros marchés. Et pour cause, aucun nom ronflant, aucune star n'a débarqué dans l'Oregon. On a gardé l'oseille pour les deux monarques du coin. Damian Lillard a vu sa loyauté et ses performances être récompensées avec une prolongation de 196M sur 4ans. Héros du Game 7 face aux Nuggets l'an passé, CJ McCollum n'a pas été en reste non. Le voilà désormais lié à l'équipe jusqu'en 2025 avec 100M à percevoir sur les trois dernières années. Une façon de récompenser le duo qui a décroché sa finale de conférence la saison dernière. Mais ce n'est pas pour autant que la direction a profité de l'été pour se prélasser. Loin de là. S'il n'y pas eu ce troisième larron pour épauler le binôme Lillard-McCollum, les Portland Trail Blazers ont beaucoup, beaucoup bougé. Dans l'obscurité. Ce n'était clairement pas prédit. Après de nombreuses saisons où la stabilité a été le maître mot, on a décidé qu'il était temps de changer. Et ce malgré cette finale de conférence où les Blazers ont été si près, et pourtant si loin d'inquiéter les Warriors. À chaque match ou presque, Portland a eu la main pour l'emporter, comptant des dizaines, des quinzaines de points d'avance. Mais le résultat final a été d'une implacable cruauté avec ce sweep. Cette série a-t-elle été le déclencheur de cette "nouvelle ère" au point d'oublier tout ce qui avait été fait en playoffs ? Cela reste bien flou. Il est en tout cas clair que les ambitions sont nouvelles, et revues à la hausse.

Portland a perdu trop de cadres, de joueurs précieux

Pour se faire, de très nombreux cadres ont été sacrifiés. Le précieux Al-Farouq Aminu a fait ses valises, direction Orlando. Moe Harkless a rejoint l'armada des Clippers pendant qu'Evan Turner a été envoyé aux Hawks. Trois éléments qui jouaient en moyenne plus de 22 minutes. On rajoute à ça trois joueurs qui, pendant les playoffs, ont été plus que convaincants, à savoir Seth Curry (Dallas), Enes Kanter (Boston) et Meyers Leonard (Miami). Sur les six, tous ont eu un rôle dans la rotation de Terry Stotts. Plus ou moins important mais essentiel au bon fonctionnement de l'équipe à l'instant T. On peut rajouter le shooteur Jake Layman qui s'en est allé chez les Wolves. Pour une équipe qui sort troisième de la saison pour la seconde fois consécutive, et qui progresse en playoffs, c'est un énorme risque de perdre autant. Surtout que le contexte Portland leur allait si bien à tous. Mais soit, les dirigeants en ont décidé ainsi. Et ils en ont parfaitement le droit. Après tout, pourquoi pas si le recrutement est à la hauteur de ce qui a été perdu. Le tout, en pourquoi pas, faire baisser une énorme masse salariale. Sauf que c'est là ou le bât blesse. Du moins sur le papier.

Un recrutement qui pose question

Premier mouvement qui interpelle, celui d'Hassan Whiteside. Révélé en 2015/16 au Miami Heat, le pivot faisait rêver toute la Floride avec sa présence dans la raquette. Intimidant au possible (2,3 contres de moyenne en carrière) et rebondeur de haut-vol (11,4 en carrière), Whiteside a ensuite baissé de pied, au point d'être snobé de nombreuses fois par Erik Spoelstra. En playoffs 2018, il n'a même pas été envoyé au front face à Joel Embiid. Son gros contrat et son caractère spécial en faisait même un boulet l'an passé. Portland a pris ce risque de le prendre, même s'il fallait envoyer Meyers Leonard en échange, lui qui a surnagé dans la série face aux Dubs. Après tout, il aura l'esprit libre car sans concurrence pendant quelques mois (Jusuf Nurkic étant encore out pour un moment). S'il ne donne pas satisfaction, il sera laissé sur le marché à un autre l'été prochain. Un risque mesuré à long terme. Sauf que Portland ne veut pas forcément attendre. Kent Bazemore apparaît comme la recrue la plus à même à se fondre dans ce collectif. Aux Hawks, il a toujours eu des performances rectilignes depuis 2015. Sans dire un mot plus haut que l'autre. Pour récupérer le rôle d'Evan Turner en sortie de banc, dans un style différent, ça se prend. Une pioche sympa mais qui, elle aussi, est en fin de contrat en 2020. À 34 ans, Anthony Tolliver a lui aussi été embauché, tout comme un autre vétéran Pau Gasol qui sort d'une année quasi blanche. Et puis, il y a Mario Hezonja. Son profil de pétard ambulant peut donner tout et n'importe quoi. La plupart du temps, c'est plus la seconde option qui a été mise en avant. L'éclosion de Zach Collins et d'Anfernee Simmons peuvent changer la donne, et c'est ce qu'on peut lire dans ce mercato chez les Portland Trail Blazers. On fait un de la place pour les jeunes prometteurs. Les rookies Jaylen Hoard et surtout Nassir Little auront également une carte à jouer. Mais encore une fois, quand on a des ambitions immédiates et un passif récent très prometteur, ça peut être juste.

Un calendrier ultra périlleux pour démarrer

Faisons un petit pronostic, ce qui est toujours risqué avec eux. La troisième place sera presque impossible à aller chercher. On le répète, c'est une nouvelle équipe qui doit faire face à toutes les problématiques de cohésion, de collectif, de vécu et d'écoute. La guerre de l'Ouest peut lui présager un bien mauvais sort, c'est à dire de ne même pas intégrer le top 8 en avril. Entre Clippers, Lakers, Warriors, Nuggets, Rockets, Jazz, Kings, Spurs, Pelicans ou encore Mavericks, les Portland Trail Blazers n'auront clairement pas la marge de manoeuvre des années précédentes. Le début de saison sera très observé puisqu'il y aura au programme Denver, Sacramento, Dallas, San Antonio, OKC, Philly, Golden State, les Clippers et enfin Brooklyn. Sans compter que derrière, il faudra se frotter encore à San Antonio et Sacramento mais aussi à Houston, Toronto New Orleans et Milwaukee. Ah oui, et onze de ses quinze premiers matches seront à l'extérieur. S'ils veulent éviter la sortie de route prématurée, mieux vaut ne pas avoir trop de retard à l'allumage.
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