Souvenirs d’insider : Russell Westbrook a toujours été taré

Maxime Robin a passé pas mal de temps dans des vestiaires NBA et il a un paquet d’histoires à raconter, notamment sur Russell Westbrook.

Souvenirs d’insider : Russell Westbrook a toujours été taré

Pendant des années, Maxime Robin a travaillé aux Etats-Unis dans le domaine de la musique en tant que manageur et responsable des tournées d’artistes Hip Hop (Freddie Gibbs, Chance The Rapper, Lord Apex etc.). Vivant à New York et ayant ses entrées un peu partout, il en a profité pour mettre ses contacts à profit et il en a tiré des anecdotes à foison, notamment une très parlante à propos de Russell Westbrook.

« J'étais à New York, j'écrivais pour pas mal de magazines de musique, notamment Rap Mag, et comme j'avais joué au basket et que j'étais fan, ça m'intéressait de couvrir la NBA pour REVERSE et BasketSession et je l'ai fait entre 2010 et 2015 », se souvient-il aujourd’hui.

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A New York, pas forcément facile de se faire sa place tout de suite, surtout si on n’est pas issu du sérail. Tout cela demande un peu d’acclimatation.

« T’arrives à la salle deux ou trois heures avant le match, si tu veux avoir accès au locker room. Avant la rencontre, les joueurs ne sont pas forcément bavards parce qu'ils sont concentrés et, à New York, il y a énormément de journalistes donc en général ils sont déjà un peu saoulés (rires).

Et après le match, c'est encore plus la guerre à la ‘‘quote’’. Du coup, soit tu choisis un joueur qui n'a pas fait un bon match et tu pourras lui parler parce qu'il est un peu tout seul et que tout le monde s'en fout, mais tu n'auras pas forcément quelque chose de super intéressant ; soit tu choisis la star de l'équipe, mais il y a trente mecs autour de lui.

En gros, tu as le temps pour cinq ou six questions et c'est les mecs d'ESPN ou du New York Times qui les posent, parce que ça joue des coudes. »

« Les journalistes US ne parlent pas forcément beaucoup aux journalistes français, j'aurais même envie de dire qu'ils ne nous respectent pas trop. »

Maxime Robin

A force, Maxime a pu trouver ses repères et prendre ses habitudes au Madison Square Garden, à la Medowlands Arena et plus tard au Barclays Center, une fois que les Nets ont déménagé de New Jersey à Brooklyn.

« Tout le monde se retrouve dans la salle de presse, tu peux croiser Stephen A. Smith ou même parfois un Charles Barkley ou un Kenny Smith qui veut aller se prendre une part de gâteau. C'est comme ça que j'ai croisé et que je suis resté ami avec Russ Bengtson (ancien rédacteur de SLAM - ndlr) qui est fan de sneakers comme moi et que j'avais vu étant gamin dans le documentaire de Thibaut de Longeville (Sneakers, le culte des baskets -  ndlr). »

Au milieu de tous ces spécialistes, Maxime avait une spécificité puisqu’il venait moins pour couvrir l’actualité « chaude » de la NBA, que pour essayer de faire parler les joueurs de leurs centres d’intérêt en dehors du basket ou de leur vie en général. Un positionnement qui n’a pas forcément plu à tout le monde… surtout venant d'un Français.

« Les journalistes US ne parlent pas forcément beaucoup aux journalistes français, j'aurais même envie de dire qu'ils ne nous respectent pas trop, surtout à New York. Quand ils te parlent, c'est pour te demander un truc par rapport à des Français. Entre Français, ça va, ça ne se tire pas trop la bourre, mais il faut dire que je n'étais pas du tout dans le délire ‘‘journaliste de base’’.

Je préférais parfois aller parler de musique avec les gars et il y a beaucoup de journalistes français que les questions que je posais aux joueurs n'intéressaient pas. Limite, ils avaient un problème avec moi parce qu'ils avaient l'impression que je gaspillais une question.

Si on fait une interview avec Joakim Noah, Tony Parker ou Boris Diaw, à la fin il ne reste que les Français parce qu'on parle en français, ce qui énerve pas mal les RP ou les journalistes américains parce qu'ils ne savent pas ce qu'on dit, et il te reste le temps pour trois ou quatre questions.

Donc quand t'as un mec qui arrive et qui dit ‘‘C'est quoi le dernier album que tu as acheté ou que tu as écouté ?’’, alors que les autres veulent parler de stats... (rires). Moi ça m'intéressait d'apprendre autre chose des joueurs, du coup je suis resté pote avec des mecs comme Ronny Turiaf, qui ne parle pas trop à la presse. »

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Forcément, en traînant dans les salles et les vestiaires NBA, on en apprend beaucoup sur la personnalité des joueurs en dehors du terrain. Certaines choses sont immédiatement publiables, mais d’autres méritent qu’on leur laisse un peu plus de temps, qu’on attende qu’il y ait prescription avant de pouvoir les partager. Parmi celles-ci, Maxime nous a raconté une anecdote particulièrement savoureuse au sujet de Russell Westbrook.

« Russell Westbrook vient jouer contre les Nets avec Oklahoma City (le 1er décembre 2010 – ndlr). Il était alors dans sa troisième saison, au moment où il commence à exploser. Le Thunder fait un mauvais match, un match de traînard et ils gagnent de seulement quelques points (123-120 - ndlr) contre une pauvre équipe de New Jersey. »

Pour donner un peu la mesure de l’effectif des New Jersey Nets, voici le cinq majeur qu’ils avaient aligné ce soir là : Brook Lopez, Anthony Morrow, Kris Humphries, Jordan Farmar et Travis Outlaw. Ça dresse un peu le tableau…

« Westbrook finit le match avec quasiment un triple-double, mais pas tout à fait (38 pts à 14/32, 15 rbds, 9 pds, 3 steals et 5 bps en 47 minutes et 41 secondes (sic) – ndlr). Il fait une interview sur le terrain à la fin du match, donc les journalistes étaient déjà rentrés dans le vestiaire avant qu'il n'arrive.

Il arrive en sautillant et en contractant ses muscles en criant ‘‘Je suis Magic Johnson ! Triple-double ! Magic Johnson ! Magic Johnson !’’, trop fier de lui. Et tout le monde le regarde en se disant ‘‘Mais vous venez de faire un pauvre match et tu n'as pas fait de triple-double’’ (rires). Et puis il tape dans les mains des mecs, mais personne n'a de réaction en mode ‘‘Tu nous saoules’’, quoi.

Le mec était tellement excité par ses stats qu'il ne cessait de répéter ‘‘Magic Johnson’’ en contractant ses biceps et, là, je me suis rendu compte à quel point il était obnubilé par ses stats et ce pour quoi il se prenait, dans sa tête. Ce cirque a duré un bon moment et tout le monde autour était bouche bée, que ça soit les journalistes ou ses coéquipiers.

Kevin Durant rigolait en coin, en mode ‘‘Bon, voilà quoi, lâche nous. On galère à battre New Jersey’’ (24 victoires cette saison là – ndlr).

Depuis ce jour-là, j'ai compris Russell Westbrook. Je ne sais pas s'il a changé depuis, je l'ai recroisé en décembre dernier, dans un autre contexte, j'étais avec un de mes artistes – Dom Kennedy, qui est pote avec lui – pour un événement Jordan, je ne lui ai pas rappelé ce moment-là, mais j'aurais bien aimé (rires). »

Comme quoi, Russell Westbrook a toujours été un peu taré…

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Le boxscore du match

Oklahoma City Thunder (13-6) Table
Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi
Starters MP FG FGA 3P 3PA FT FTA TRB AST STL BLK TOV PF PTS
Thabo Sefolosha 55:25 2 6 0 2 1 2 8 1 3 0 2 4 5
Jeff Green 53:37 12 21 4 5 9 9 5 4 0 0 0 3 37
Russell Westbrook 47:41 14 32 0 1 10 14 15 9 3 0 5 4 38
Nenad Krstić 32:02 3 10 0 0 1 1 3 0 0 0 1 4 7
Serge Ibaka 29:59 5 11 0 0 1 2 6 0 1 4 1 6 11
Reserves MP FG FGA 3P 3PA FT FTA TRB AST STL BLK TOV PF PTS
James Harden 42:25 4 11 1 2 7 9 7 3 2 0 2 5 16
Nick Collison 24:27 1 3 0 0 2 2 3 0 1 1 0 2 4
Eric Maynor 17:54 1 5 0 2 0 0 1 2 0 0 2 1 2
D.J. White 8:25 1 2 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 2
Byron Mullens 2:40 0 0 0 0 1 2 1 0 0 0 0 1 1
Royal Ivey 0:26 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Morris Peterson Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did
Team Totals 315 43 101 5 12 32 41 50 19 10 5 13 31 123
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Generated 4/17/2020.
New Jersey Nets (6-13) Table
Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi Basi
Starters MP FG FGA 3P 3PA FT FTA TRB AST STL BLK TOV PF PTS
Brook Lopez 52:45 7 23 0 0 14 17 11 1 0 3 2 4 28
Anthony Morrow 52:29 9 15 3 6 4 4 5 0 0 0 4 5 25
Jordan Farmar 51:45 12 21 3 6 1 2 1 9 2 0 3 4 28
Travis Outlaw 46:24 7 14 2 3 0 0 4 0 0 0 1 3 16
Kris Humphries 39:15 3 6 0 0 0 0 15 2 2 2 2 4 6
Reserves MP FG FGA 3P 3PA FT FTA TRB AST STL BLK TOV PF PTS
Stephen Graham 23:04 3 4 0 0 1 1 1 1 1 0 0 2 7
Troy Murphy 14:43 1 2 0 1 2 2 1 3 0 0 1 3 4
Ben Uzoh 12:15 0 3 0 0 0 0 1 0 1 0 1 0 0
Johan Petro 9:59 1 3 0 0 0 0 3 1 0 0 1 2 2
Derrick Favors 8:21 0 2 0 0 2 4 2 0 0 1 0 2 2
Damion James 3:59 0 0 0 0 2 2 1 0 0 0 0 1 2
Quinton Ross Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did Did
Team Totals 315 43 93 8 16 26 32 45 17 6 6 15 30 120
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Generated 4/17/2020.

 

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