
Le même jour, LeBron James et Allen Iverson ont fait deux annonces. L’une attendue par tout le monde, à cause d’une mise en scène improbable et d’une maîtrise du storytelling et du marketing inégalable. L’autre totalement inattendue. Cette dernière était pourtant tout à l’honneur de son auteur. L’autre pas vraiment.
Ce n’était donc qu’une putain de pub. LeBron James a mis la planète basket en apnée complète pendant 24 heures, pour une putain de pub. Alors qu’il avait annoncé sa « seconde décision », « la décision de toutes les décisions », on redoutait l’annonce d’une retraite. On redoutait encore plus une publicité qui serait venue un peu ternir son image. Tant de mise en scène pour une vulgaire campagne marketing, c’était pas possible, non ? Faire laisser penser à ses fans et aux amoureux de la balle orange qu’il pouvait annoncer sa retraite pour finalement lâcher un « je vous ai eus, en fait j’ai un partenariat avec telle marque », c’était pas possible, hein ? Après tout, c’est un expert de l’image et il a de toute façon une armée de gars autour de lui pour l’empêcher de faire un truc aussi con.
Eh bien si, c’était possible. Et pour teaser de la tise en plus. Ça aurait pu être pour un produit révolutionnaire ou une association caritative, ou même un produit lambda. Non, des millions de mineurs à travers le monde ont guetté pendant des heures la révélation… d’un partenariat avec une marque interdite aux moins de 18 ou 21 ans selon les pays. Qu’il fasse de la pub pour de l’alcool, c’est son choix, c’est légal. Mais de là à en faire un des plus gros coups marketing de l’année ? Alors que c’est un produit qui, mal utilisé, consommé abusivement, peut créer de tels dégâts ?
En parlant des dégâts de l’alcool justement, Allen Iverson a, lui aussi, fait une annonce hier. Concernant une décision, finalement bien plus importante que celle de LeBron. L’icône des Philadelphia Sixers a décidé il y a six mois d’arrêter la tise.
AI a expliqué hier à CBS Mornings qu’ « une des meilleures décisions que j’ai prises de toute ma vie » était d’avoir arrêté de boire il y a six mois.
NBA Hall of Famer Allen Iverson was a basketball phenom in the 90s and early 2000s, matching his signature speed and athleticism on the court with his fashion choices, which put him at odds with the league’s commissioner and other players.
In his new memoir, “Misunderstood,”… pic.twitter.com/8DtYzwlPDF
— CBS Mornings (@CBSMornings) October 7, 2025
On se souvient que, malheureusement, Allen Iverson luttait avec ce véritable fléau avant même la fin de sa carrière. En 2010, Stephen A. Smith, qui était alors journaliste (si, si !) au Philadelphia Inquirer rapportait les problèmes personnels que traversait Allen Iverson, entre divorce très compliqué (sa femme demandant notamment la garde complète des cinq enfants) et maladie de sa fille.
Smith avait eu une formulation difficilement traduisible en français mais très révélatrice : « will either drink himself into oblivion or gamble his life away ». En gros, Allen Iverson en était à un point où il allait se perdre dans l’alcool et les paris.
Sans qu’on puisse affirmer quoi que ce soit, son visage lors de certaines de ses apparitions pouvait laisser penser qu’il n’en avait pas forcément fini avec cette addiction. C’était donc malheureusement vrai.
Et l’annonce faite par The Answer hier sur sa sobriété remplit de joie tous ceux qui ont encore des frissons à l’évocation de son nom. Une annonce totalement éclipsée par celle de LeBron James, logiquement. Mais une annonce tellement plus importante.