Adam Morrison, l’histoire d’un improbable comeback

Adam Morrison a encore du chemin devant lui, mais celui qu’il a parcouru jusqu'ici est déjà fou.

Adam Morrison, l’histoire d’un improbable comeback
Adam Morrison, 28 ans, ancien 3ème choix de draft, cherche emploi fixe pour deuxième chance. Voilà un peu à quoi pourrait ressembler l’annonce de recherche de job NBA si Morrison en avait passé une cet été pour tenter son comeback. Pour l’instant, il n’a réussi à décrocher qu’un CDD le temps de la présaison du côté de Portland, mais il espère qu’il pourra se changer en CDI si tout se passe bien. Sinon, tant pis, au moins il aura tenté le coup. Le parcours d’Adama Morrison, l’un des joueurs universitaires les plus marquants de sa génération, ne ressemble à aucun autre. Normal au final pour un joueur au profil et au physique aussi atypique. Que ça soit avec sa tignasse hirsute ou sa fameuse moustache, Morrison n’a jamais vraiment cherché à se fondre dans le moule ni même à convaincre qui que ce soit qu’il n’était pas fondamentalement « étrange », parce qu’il avait toujours trouvé le moyen de briller sur le terrain. Mais après s’être salement blessé au genou à Charlotte, sa carrière et sa vie ont complètement déraillé. Scoreur redoutable en NCAA, sa faiblesse en défense et ses problèmes pour réussir à se créer son shoot en NBA ont fait lentement chuter sa cote, au point d’être transféré aux Lakers et, comble de l’infamie, d’être tout bonnement coupé par les Wizards. En gros, Morrison avait alors heurté le fond tellement brutalement qu’il pensait bien ne plus jamais pouvoir remonter à la surface. En proie au doute, il avait alors décidé de laisser complètement tomber le basket.
« Les gens croyaient que j’étais déprimé, mais moi je trouvais ça fantastique », a-t-il récemment confié à Oregonlive au sujet de sa retraite anticipée. « J’ai pu passer du temps avec ma famille, être à la maison pour Noel, me relaxer et souffler un peu. Ça m’a permis de prendre du recul, ça a été une bonne chose pour moi. »
« J’essaie juste de voir si je peux extraire encore quelques centimes de ce vieux ballon de basket. »
Ça lui a surtout permis de prendre conscience de deux choses importantes : qu’il avait toujours au fond de lui un amour immense pour ce sport et qu’il n’avait peut-être pas encore tout donné. Du coup, après un mois d’entraînement individuel brutal pour retrouver un semblant de forme physique, il a recontacté son agent pour qu’il essaie de lui trouver un nouveau job. Le problème, c’est qu’on était alors en plein lockout et que ses dernières expériences professionnelles n’avaient pas vraiment contribué à faire grimper sa cote.
« Tout ce que mon agent a pu me trouver, c’est une place en Serbie. Il m’a dit “C’est tout ce que j’ai pour toi. Il faut que tu acceptes si tu veux continuer à jouer”. Je n’avais pas d’autre choix que d’accepter. »
http://www.youtube.com/watch?v=yrJEyj0fF9M   Direction l’Etoile Rouge de Belgrade, son amour fou pour le basket, ses fans passionné et un entraîneur légendaire, Svetislav Pesic. Bonjour le choc culturel. Mais l’air de rien, Morrison a réussi à retrouver un peu de son rythme là-bas avant de confirmer qu’il lui restait bien du basket dans les mains en rejoignant par la suite la Turquie. Pas suffisant pour que les offres de contrats longue durée se mettent à remplir sa boite aux lettres, mais assez pour être invité à participer à la Summer League de Las Vegas où il a pu aligner des stats solides : 20 pts et 5 rbds. http://www.youtube.com/watch?v=DxQ1CG1SP04   Dans la foulée, le GM des Blazers, Neil Olshey, lui proposait de venir du côté de Portland le temps du training camp, histoire de voir si, presque deux ans, après son dernier match officiel en NBA, il avait encore de quoi apporter à une équipe. Et c’est là qu’Adam Morrison en est actuellement, toujours dans l’incertitude concernant son avenir direct, mais débarrassé, semble-t-il, du stress que cela implique.
« C’est mieux que de rester à la maison. J’essaie juste de voir si je peux extraire encore quelques centimes de ce vieux ballon de basket », raconte-t-il pour la forme.
Après avoir brillé lors de son premier match de présaison (9 pts en 13 minutes face aux Lakers), il a enchaîné en ne marquant pas le moindre point contre Phoenix tandis que les Blazers ajoutaient Justin Holiday, un autre ailier, à leur roster de présaison. Bref, rien n’est fait et le comeback d’Adam Stachemou n’est encore qu’hypothétique. Mais vu le chemin qui l’a conduit jusqu’ici, il devrait être capable de trouver une forme de paix intérieur à l’avenir, quel que soit le dénouement.
« Ça serait énorme pour moi, de pouvoir me regarder dans la glace en me disant “Je l’ai fait” », raconte-t-il au cas où Portland lui offrirait bien un contrat ferme. « Mais si ça ne marche pas, au moins je pourrai me regarder en me disant que je n’ai pas laissé tomber comme une mauviette et je pourrais partir en sachant que je n’ai pas lâché. Bien entendu, ça serait formidable si j’arrivais à revenir pour de bon, mais pour moi, c’est déjà suffisant de pouvoir me regarder en face en sachant que je ne suis pas un lâcheur. »
Adam n'est peut-être pas au bout du chemin finalement.