Quand on s’intéresse au début de saison du pivot français Alex Sarr, on observe un mélange rare entre espoir tangible et travail encore en cours. Recruté en deuxième position de la draft 2024, Sarr est arrivé à Washington avec une pression considérable. Pour sa deuxième saison en NBA, son démarrage tranche par une combinaison de progrès, de records et de défis persistants.
En pleine reconstruction, Washington misait sur un joueur capable de se développer avec le temps. Comme l’évoquait David Aldridge il y a tout juste un an : « Les Wizards espèrent qu'Alex Sarr deviendra un pilier défensif à l'avenir. » Mais quelques mois auparavant, un article dans The Athletic résumait les réserves : « Cinq recruteurs ont émis des avis mitigés quant au potentiel à long terme de Sarr. Aucun ne le considérait comme le meilleur ou le deuxième meilleur joueur d'une équipe candidate au titre, mais la plupart s'accordaient à dire qu'il pourrait devenir un pivot titulaire fiable si son physique et son tir progressaient.» Autrement dit : potentiel élevé, mais chantier sérieux.
Dans cette perspective, Alex Sarr entame la saison avec conscience. Après une blessure au mollet contractée avec l’équipe de France, il déclarait : « Tout ce qui est proche du panier, je dirais que c'est ma priorité pour le moment. » Ce nouveau focus traduit une maturité de pensée. Le jeune Français semble déterminé à améliorer son jeu plutôt qu’à dépendre uniquement de son physique ou de son talent brut.
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Alex Sarr record face aux Sixers de Embiid
Et les signes positifs sont là. Cette nuit, Alex Sarr est devenu, à seulement 20 ans, le plus jeune joueur de l’histoire des Wizards à inscrire plus de 30 points et 10 rebonds. Il termine la rencontre face aux Sixers (invaincus !) et donc face à Embiid, avec 31 points à 13/23, 11 rebonds, 5 passes, 2 contres, 2 interceptions et un +/- positif, tout ça malgré la défaite (en prolongation 139-134). Ce genre de perf freine la critique et prouve qu’il est bien capable de porter un match, même si l’équipe reste en chantier.
En mars dernier déjà, il avait battu un record de précocité en devenant le plus jeune joueur (19 ans et 323 jours) de l'histoire de la franchise à atteindre le cap des 30 pions après avoir inscrit 34 points, capté six rebonds et délivré cinq passes décisives lors d'une victoire contre les Denver Nuggets.
Ce n’est pas un simple flash. Ses progrès sur pick-and-roll sont visibles et son agressivité, récemment intensifiée dans la peinture, saluée par son l’entraîneur, notamment après sa sortie à 21 points et 5 passes contre Charlotte : « Il doit être agressif, s'imposer dès le début dans la raquette... C'est un si bon passeur que cela l'amènera à trouver d'autres joueurs. » D'ailleurs, Alex vient d'enchaîner son troisième match de suite avec 5 passes. Bref, à l'image d'un Victor Wembanyama, l’intérieur français ne se contente plus de shooter en périphérie, il va au contact et cherche la finition.
Son début de match face à Embiid et la façon dont il a relevé le défit physique est vraiment encourageant. On vous invite à regarder ses highlights :
Alex Sarr STUFFED the stat sheet for the @WashWizards tonight!
31 PTS (20 in 1H)
11 REB
5 AST
3 3PM
2 STL
2 BLK pic.twitter.com/LyhYZT8JgM— NBA (@NBA) October 29, 2025
Changement de mentalité et évolution de son jeu
Si les deux premiers matches de la saison ont été plutôt "modestes" (10 & 11 puis 14 & 9 en 25 min à chaque fois), il a en revanche parfaitement enregistré le message du staff et a appliqué à la lettre leurs recommandations. Une analyse technique de pré-saison soulignait que les Wizards attendaient de lui un meilleur pourcentage aux tirs et une meilleure sélectivité : « Il a terminé la saison dernière avec 40% de réussite aux tirs à deux points et 31% aux tirs à trois points... Sarr doit aller davantage vers le panier et tirer dès qu'il a l'occasion, plutôt que d'essayer de forcer ses tirs. »
Résultat, cette saison, tous ses pourcentages sont en nette progression. Et même si l'échantillon est faible (4 games), on peut souligner le changement d'approche. Il tourne cette saison à 55% au tir, 36% à trois-points et 83% aux FT. Surtout, il prend deux fois moins de tirs à trois-points : 2,8 en moyenne contre 5,1 lors de sa saison rookie.
Quel plafond pour Alex Sarr ?
Avec des Wizards en pleine reconstruction, chaque signe de progrès de Sarr prend du relief. Il porte plus de responsabilités, l’équipe lui fait confiance et il livre des prestations qui confirment que le plan "grand français à développer" n’était pas déraisonnable. Son attitude après sa blessure - ne pas être rentré trop tôt, travailler le tir, se fixer sur le travail dans la peinture comme priorité - montre qu’il est capable d'écouter et d'évoluer.
Reste à savoir quel pourrait être son plafond. Aujourd’hui on parle d’un "reliable starter", peut-être pas d’un futur All-Star immédiat selon les scouts. Mais dans un club où le roster se reconstruit, avoir un joueur de 20 ans capable de déjà faire office de leader intérieur est précieux et pourrait l'amener bien plus loin.
Il faut pour cela qu'il encaisse l'enchaînement des matches, supporte un temps de jeu en progression (pour le moment il tourne autour de 25 min) et, surtout, reste focus sur son agressivité vers le cercle, même quand la fatigue se fera sentir dans quelques jours ou semaines.
Car si Alex Sarr ne fait pas encore l’unanimité auprès de certains, il mérite pleinement l’attention qu’il reçoit. Il est dans cette phase rare où les espoirs ne sont plus abstraction mais pas encore conquête. Il se développe sous nos yeux, avec des éclairs prometteurs (jeunes records franchis, intensité nouvelle) et des zones de progression claires (physique, efficacité, sélectivité).
Pour les Wizards, l’important est de laisser ce jeune joueur respirer, apprendre, monter en puissance. Pour Sarr, l’enjeu est d’ancrer ses capacités dans la constance. Au rythme où il monte, la saison 2025-26 pourrait bien marquer un vrai tournant dans sa trajectoire. Et pour les fans français, c’est assurément un rendez-vous à suivre.

Avec ses capacités physiques et son shoot cela devrait lui assurer une bonne carrière .
Par contre c'est triste de voir cette belle perf être complètement gâchée par les vets McCollum et Middleton qui ont sabordé le match en faisant du hero ball à a fin alors que les jeunes avaient fait le plus dur.
T'es dur avec Middleton, il avait le shoot de la gagne, il va sur son spot et il loupe mais c'est CJ qui prend des décisions stupides en fin de match et OT, pas Middleton.
C'est dommagr parce qu'en dehors de ça j'ai l'impression que Washington est en train de créer une belle identité défensive avec les jeunes, et continuer de responsabiliser Sarr, George et Tre Johnson même dans les moments chauds ne serait pas une mauvaise idée, surtout quand t'as pas la pression du résultat.
II y a encore beaucoup de boulot mais son profil physique et ses qualités avec le ballon en font un prospect hyper excitant à regarder se développer.