Avec un Giannis Antetokounmpo en chef de file, une hiérarchie claire et une défense rugueuse, la sélection hellène donne le sentiment d’être une équipe « en mission ». Et si cet EuroBasket devenait celui de la Grèce ? Cette question a animé une grande partie de la discussion entre Antoine et Shaï dans le CQFR de ce vendredi.
Une armée au cadre clair
Une hiérarchie claire et une grosse solidité mentale donne une impression d’armée. « Sloukas est en mode patron. Papanikolaou est en mode patron. Giannis, c’est Giannis et les autres… tout le monde joue son rôle et tout le monde défend très dur. Et je les sens très solides dans la tête », assure Antoine. Cette impression d’ordre et de dureté n’est pas un simple gimmick. Elle se voit à chaque possession.
Le leadership de Giannis Antetokounmpo fait le reste : l’attaque vit de ses prises de position et de sa « gravité », la défense se nourrit de son activité verticale et de sa couverture des lignes de passe.
Grèce–Turquie, un 50/50… qui sent le soufre
Il y a d’abord la demi-finale, pour laquelle les Allemands, favoris de l’autre côté du tableau, ont probablement un favori : « Si j’étais l’Allemagne, je préférerais jouer la Turquie en finale […] J’ai l’impression que les Grecs sont vraiment en mission. »
Mais la Turquie a de solides arguments à faire valoir dans cette demie. A commencer par sa star : « Je sens bien la Turquie quasiment depuis le début du tournoi. Je trouve Sengun extraordinaire et je ne sais pas si les Grecs ont de quoi le limiter », s’interroge Shaï. Alperen Sengun est au cœur de tout : rebond, création poste haut, menaces main à main. La question : la Grèce a-t-elle le profil pour le contenir sans se désorganiser ?
Il peuvent envoyer Giannis Antetokounmpo si besoin, mais a priori ce ne sera pas lui qui s’en chargera : « (Pour défendre sur Sengun) Il y aura Mitoglou, il y a Kostas (Antetokounmpo). Ils ont de la taille, ils ont de la qualité athlétique. Après, Sengun, il va faire son match. »
Pour Shaï, il y a quelque chose de presque irrationnel avec cette équipe de Turquie. Mais Antoine note qu’elle n’a encore jamais été mise en difficulté par une grosse équipe. Et que leurs leaders sont jeunes, là où Sloukas et Papanikolaou savent que c’est leur dernière chance de faire un gros coup avec la sélection et ont une grosse expérience, notamment des matches FIBA et Euroleague à énorme enjeu.
Au final, impossible pour nos deux chroniqueurs : « On part à 50/50 ». Même si Shaï miserait sur la Turquie en finale.
L’Allemagne plane, mais…
En tout cas, les deux sont d’accord : le vainqueur de cette demie est capable de battre l’ogre allemand, qui restera le grand favori. « Ils ont une tête de futur vainqueur. » Et encore : « Je les vois trop sereins », selon Shaï. Leur puissance physique, leur continuité et leur gestion des temps faibles imposent le respect.
Mais si la Grèce valide sa place en finale, elle aura précisément le profil qui met les rouleaux compresseurs mal à l’aise : une défense opiniâtre, une attaque pragmatique et une star capable de renverser l’inertie d’un match en trois actions.
L'heure grecque ?
La vérité d’un Euro se joue souvent sur quelques détails : un rebond arraché, un close-out plus agressif, un tir planté sur la fin d’une possession bien défendue. Sur ces micro-événements, la Grèce dégage aujourd’hui une maturité rare : « Je la pense plus expérimentée à ce stade et vraiment trop en mission. » Si cette impression se confirme dans la chaleur d’un Grèce–Turquie électrique, alors oui, on pourra sérieusement se dire que c’est peut-être l’Euro de la Grèce.
Retrouvez l’intégralité de la discussion dans le CQFR du jour :
