Pourquoi les Cavaliers doivent arrêter d’ignorer Evan Mobley dans le money time

Evan Mobley devient de plus en plus dominant en attaque mais il serait temps que ses coéquipiers l'alimentent en ballons dans les moments chauds.

Pourquoi les Cavaliers doivent arrêter d’ignorer Evan Mobley dans le money time

Oh, oh. Evan Mobley est en train de passer un cap sous nos yeux. Le sophomore, un brin en dedans en attaque en début de saison, s’illustre de plus en plus de ce côté du parquet en 2023. Il marquait 17 points par match (à 55% aux tirs) en janvier (15 matches) et il pointe désormais à 20 unités en 9 rencontres en février. Sa panoplie s’étend et elle est plus fréquemment mise à profit par les Cleveland Cavaliers. Comme la nuit dernière.

Pendant trois quart-temps, Mobley s’est affirmé comme le meilleur joueur sur le terrain tout en faisant face à Nikola Jokic. Coupes, rolls vers le cercle après l’écran, flotteur, paniers de près, dunks, il a dominé la raquette des Denver Nuggets (qui jouaient sans Aaron Gordon) pour finir avec 31 points à 12 sur 19 aux tirs tout en prenant 9 rebonds. Le hic ? Tous ses points ont été inscrits durant les 36 premières minutes.

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Evan Mobley grandit, il faut en profiter

Ses coéquipiers l’ont complètement oublié ensuite. Devant à l’entame du money time, les Cavaliers ont dévié de leur plan de jeu initial, même s’il faut aussi rendre hommage aux ajustements des Nuggets. Les arrières Donovan Mitchell et Darius Garland ont monopolisé les possessions importantes en ignorant leur jeune coéquipier. Evan Mobley n’a pris sa chance que deux fois dans le quatrième quart-temps – deux ratés – et il a passé de longues minutes sans toucher la gonfle en attaque.

Après avoir marqué 60 points dans la peinture en trois quart-temps, Cleveland n’en a inscrit plus que 4 en 12 minutes. Pour 18 petits points au total avant de concéder la défaite contre Denver. Les joueurs de JB Bickerstaff se sont, d’une certaine manière, éteints un peu tout seul en arrêtant de servir leur joueur le plus dominant.

« Ça ne peut pas se passer comme ça », regrette Mitchell. « C’est à Darius et moi de passer la balle à Evan. Il a été le leader offensif pendant tout le match, il ne peut pas finir avec 31 points en trois quart-temps. C’est de notre faute. Oui, DG et moi sont censés jouer les finisseurs dans les matches mais il faut que l’on continue à le servir. »

Dit comme ça, c’est bien beau, ça donne l’impression que Mitchell va retenir la leçon, que ce n’est qu’une fois isolé qui ne se reproduira plus, blablabla. La vérité, c’est que ce n’est vraiment pas nouveau. Cedi Osman et Caris LeVert, deux extérieurs qui sortent du banc, prennent autant de tirs qu’Evan Mobley dans les quatrièmes quart-temps cette saison. Malgré son 58% de réussite dans les moments clés, le jeune intérieur a le droit à peine plus de deux tentatives en moyenne dans le money time.

Une lacune récurrente qui peut poser problème en playoffs

C’est dommage, même si ça n’empêche pas les Cavaliers d’être généralement excellents dans les quatrièmes quart-temps…. du moins quand les matches ne sont pas si serrés. Donovan Mitchell a été recruté pour aider la franchise à passer un cap mais, pour l’instant, l’équipe de l’Ohio est en difficulté dans les situations les plus tendues. Ces fameux moments où le jeu se resserre et où la balle circule moins. Cleveland affiche un différentiel négatif (-2,1 sur 100 possessions) dans le « clutch » (moins de 5 points d’écart à 5 minutes de la fin) avec pour résultat final 17 victoires et autant de défense. Dès que le style de jeu se rapproche de celui des playoffs, ce groupe montre des limites.

Et ça peut (ça va ???) poser problème pendant la post-saison qui s’annonce. Les Cavs sont quatrièmes à l’Est et ils vont avoir l’avantage du terrain, sauf catastrophe. Ils sont en position pour jouer les outsiders. Pourtant, certains match-ups (coucou, le Miami Heat) s’avèrent risquer pour cette jeune équipe. Les mots de Mitchell sont intéressants mais des actes sont attendus. Et en PO, il est malheureusement fort possible que les deux pistoleros oublient à nouveau qui est leur « meilleur » joueur. Mobley n’est pas leur meilleur attaquant mais l’impliquer de ce côté du terrain ouvre beaucoup plus d’espaces et donne une toute autre dimension à cette équipe.

Parce que si c’est pour laisser Mitchell diriger l’attaque, ce qu’il sait évidemment faire avec brio, le résultat est déjà connu : au mieux un second tour des playoffs, ce qui est déjà pas mal pour Cleveland, et basta.