Greg Monroe et les Pistons, pourquoi ça coince

Greg Monroe n'a toujours pas trouvé d'accord avec les Detroit Pistons, ni même avec une autre franchise. Mais pourquoi personne ne s'arrache cet intérieur prometteur ?

Greg Monroe et les Pistons, pourquoi ça coince
Le refrain est le même depuis la nomination de Stan Van Gundy à la tête des Detroit Pistons il y a trois mois : Greg Monroe est la priorité de la franchise. Et pourtant, le jeune intérieur n’a toujours pas signé le moindre contrat cet été, que ce soit avec Detroit ou une autre équipe NBA. Restricted free agent, il est toujours dans l’attente alors que la deadline du premier octobre se rapproche (tout doucement). Après cette date, il sera contraint d’accepter la qualifying offer des Pistons afin de tester à nouveau le marché – avec le statut d’unrestricted free agent – l’été prochain. Comme Eric Bledsoe, le meneur des Phoenix Suns, Monroe semble prêt à opter pour cette voie non conventionnelle. Les Pistons négocient toujours avec les représentants du joueur mais son agent, le réputé Dan Fegan, réclame un contrat au montant maximum pour l’intérieur de 24 ans. Malgré les appels du pied de Stan Van Gundy (le coach-président de la franchise) et d’Andre Drummond, militant pour un retour de Greg Monroe, le désaccord est profond entre les deux parties. Ni la durée du contrat, ni la somme proposée ne semblent satisfaire le natif de New Orleans. ESPN rapportait il y a quelques semaines une offre à hauteur de 60 millions sur cinq ans. Refusée. Selon le Detroit Free Press, les dirigeants sont donc allés encore plus loin en proposant à leur jeune joueur le salaire le plus imposant de l’effectif. Sachant que Josh Smith perçoit 13,5 millions de dollars annuels et que le maximum salarial pour Monroe s’élève à 14,7 millions (la première année) – une somme que ne lui a pas offerte les Pistons – on peut en conclure que la nouvelle offre est comprise entre ces deux montants. Mais le malaise est peut-être plus profond. Interrogé récemment à ce sujet, l’expert Adrian Wojnarowski estimait que Greg Monroe n’avait tout simplement plus envie de jouer pour les Pistons. On a pu sentir un malaise au sein du groupe la saison dernière et les trois « grands », Drummond, Monroe et Smith, ne sont jamais parvenus à trouver la bonne alchimie sur le parquet. Il y a un homme de trop. Et cela pourrait bien être l’ailier fort drafté en septième position en 2010. Les dirigeants auraient même cherché à négocier un sign&trade avec différentes franchises après avoir pris en compte les envies de départ du joueur. Les Hawks, les Suns et Blazers ont ainsi été approchés mais aucune offre n’a séduit les Pistons.

Mais combien 'vaut' un Greg Monroe ?

Un constat qui nous pousse à nous demander quelle est la valeur réelle sur le marché d’un intérieur du profil de Greg Monroe. Zach Lowe a écrit un article très intéressant à ce sujet. Au sein d’une ligue dominée par les spécialistes, le joueur formé à Georgetown présente un profil atypique. Les intérieurs fuyants ont la cote et les grands capables d’arroser derrière l’arc sont chers. Pas mauvais à mi-distance mais pas étincelant non plus, Monroe est l’un de ses intérieurs à l’ancienne qui occupe de la place au poste bas. C’est une menace crédible dans la raquette en attaque mais sa présence peut poser des problèmes de spacing, principalement lorsqu’il est associé à des joueurs incapables de shooter de loin (comme ce fut le cas à Detroit la saison dernière). Malgré ses 2,11 m, Greg Monroe est un point faible pour une défense. Une lacune que les attaquants adverses ont pris l’habitude d’exploiter. Si la valeur des intérieurs fuyants a augmenté, celle des protecteurs du cercle a suivi la même évolution. Or, le jeune intérieur ne répond à aucune de ses deux caractéristiques. De plus, ses statistiques n’ont pas évolué depuis sa saison sophomore et son « explosion » se fait donc attendre. Le garçon a du talent, cela ne fait aucun doute. Il a peut-être simplement besoin d’évoluer au sein d’une nouelle atmoshère. Encore faut-il qu’une franchise soit sûre de son système et de sa capacité à intégrer un joueur de son profil au sein de son effectif. Les dirigeants des autres équipes sont conscients qu’ils devront sortir le chéquier et aligner le maximum pour avoir une chance d’acquérir le colosse des Pistons. Et là encore, Detroit pourrait s’aligner. Pour l’instant, aucune organisation ne semble prête à offrir une telle somme à Monroe.