Ja Morant va rendre les Grizzlies sexy

Les Memphis Grizzlies ont donc misé sur Ja Morant. Le meneur mort de faim va tenter de rendre la franchise du Tennessee sexy et compétitive.

Ja Morant va rendre les Grizzlies sexy
Ja Morant n'est pas le deuxième joueur le plus talentueux, à la base, de cette Draft NBA 2019. Pourtant, c'est bien lui qui a été appelé à monter sur scène juste après Zion Williamson la nuit dernière. Et c'est peut-être lui qui marquera le plus de son empreinte cette dernière cuvée de la décennie. Morant a pris l'habitude de casser toutes les barrières mises devant lui. Les Memphis Grizzlies ont rapidement ciblé cette qualité chez lui et agi en conséquence. Trente secondes après avoir décroché le pick n°2 au soir de la loterie, la franchise du Tennessee était déjà fixée. Elle ne miserait pas sur RJ Barrett, qui était le joueur le plus coté de cette classe avant le début de la saison NCAA. Mais sur Temetrius Jamel Morant, de son vrai nom, le combo guard de Murray State. Il y a quelques mois, les spécialistes considéraient unanimement la paire de Dukies Zion-RJ Barrett comme au-dessus du lot, avec leur camarade de classe Cameron Reddish juste en-dessous. C'était avant que Morant ne décide de tout casser lors de sa saison sophomore chez les Racers. Avant d'avoir emmené la fac de l'Ohio au deuxième tour du Tournoi NCAA, il était tout simplement devenu le premier joueur à tourner à au moins 20 points et 10 passes de moyenne sur une saison en NCAA. A coups de dunks à réveiller les morts et de cartons offensifs, Ja Morant s'est frayé un chemin à travers la célébrité. Ce n'était quand même pas gagné...

Coéquipier de Zion en AAU

Si aujourd'hui il mesure 1.90 m, le développement du natif de Dalzell en Caroline du Sud a un peu traîné. Son gabarit modeste ne l'a pas aidé, à la sortie du lycée, à faire décoller sa cote. Il faut dire qu'en AAU, l'un de ses coéquipiers éclipsait déjà tout le monde. Un certain Zion Williamson, dont le moindre geste se déclinait en vidéo Youtube. Le système des étoiles, plébiscité par les scouts américains, ne lui était pas non plus très favorable. C'est un euphémisme. Là où les talents les plus excitants de leur classe d'âge se voient attribuer cinq étoiles, Morant en a eu... zéro. Zéro, comme le nombre de dunks qu'il a réussi à passer en match avant son année senior de lycée, il y a seulement trois ans. Difficile à croire quand on le voit sauter comme un Marsupilami, rester 10 ans en l'air et exploser le cercle aujourd'hui. On jurerait qu'il fait ça depuis sa plus tendre enfance.

Le passage de témoin avec Mike Conley

Ce jus qu'il met dans ses dunks, c'est la rage accumulée face à ceux qui ne lui prédisaient aucun avenir au plus haut niveau. Désormais, cette frustration est une force.

"J'adore l'énergie négative. J'ai tout entendu : il est trop petit, il n'a jamais eu à affronter des vrais joueurs, il ne sait pas shooter... Ça ne me dérange pas. Mon père a été mon premier hater. Donc si j'arrive à accepter ça de lui, je peux l'accepter de n'importe qui", a expliqué Morant lors de son passage devant les médias mercredi.

A Memphis, Ja Morant n'arrive pas comme un second choix. Comme un symbole, les Grizzlies ont soldé le passé 24 heures avant de drafter le jeune meneur. Mike Conley, qui a été de toutes les batailles depuis sa Draft en 2007, a été tradé à Utah. Les clés de la maison sont à disposition. Et si le "Grit and Grind" de l'époque Gasol, Z-Bo, Tony Allen n'est plus franchement en vigueur, Morant peut en être l'héritier. Avec un peu de plus de folie et d'explosivité sans doute. Mais sans se départir de l'aspect mort de faim du projet. L'axe est clair désormais à Memphis. Un tandem façon dynamic duo. Ja Morant et Jaren Jackson Jr, deux basketteurs très différents, mais qui peuvent ramener des Grizzlies moribonds sur le devant de la scène dans quelques années.