Comment James Harden a mené le hold-up des Sixers à Boston

En l'absence de Joel Embiid, James Harden a sorti une performance vintage en claquant 45 points contre les Boston Celtics.

Comment James Harden a mené le hold-up des Sixers à Boston

Finalistes l’an passé, vainqueurs de 57 matches et deuxièmes à l’Est cette saison, les Boston Celtics sont logiquement donnés favoris contre des Philadelphia Sixers qui ont pris l’habitude de décevoir en playoffs. Et si en plus Joel Embiid vient à manquer à l’appel en raison d’un genou douloureux… la voie semblait toute tracée pour Jayson Tatum et ses coéquipiers dans une Conférence dont l’autre locomotive, les Milwaukee Bucks, s’est faite sortir dès le premier tour. Pourtant, la franchise du Massachusetts s’est inclinée sur son parquet en ouverture des demi-finales de Conférence (115-119). La faute, entre autre, à un grand James Harden.

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En l’absence du probable MVP de la saison, la pression est accrue sur les épaules de l’ancienne superstar des Houston Rockets. Il sait que c’est à lui d’assurer quand Embiid n’est pas là. Et à en croire sa performance de la nuit, son costume de super héros lui va toujours comme un gant. Il a assumé son statut en claquant 45 points (17 sur 30 aux tirs) en plus du game winner, un step-back à trois-points, sa marque de fabrique, à 8 secondes du buzzer.

Ce panier donne une impression de déjà-vu. C’est un Harden vintage qui s’est pointé au TD Garden pour en faire son jardin en s’affirmant comme le meilleur joueur sur un terrain partagé avec les jeunes stars que sont Jayson Tatum, Jaylen Brown ou même son coéquipier Tyrese Maxey. Agressif balle en main, le vétéran a joué avec le bon état d’esprit. Celui de l’assassin. Un rôle pas toujours facile à endosser, surtout après avoir passé une majeure partie de la saison dans celui du facilitateur. Le meneur de jeu est d’abord là pour servir Embiid et pour lui simplifier la tâche. Il s’est parfaitement adapté en reprenant ses instincts de scoreur lundi soir.

James Harden a notamment détruit la défense des Celtics en multipliant les picks-and-roll et les isolations, comme il avait l’habitude de le faire dans le Texas. Il a ciblé particulièrement Al Horford, pourtant un bon défenseur, en jouant sur le schéma tactique de Boston : Joe Mazzulla demande à ses joueurs, et surtout à Horford, de « drop » sur les écrans pour limiter l’accès au cercle. Le barbu en a profité pour enchaîner les paniers à mi-distance.

L’ironie, c’est que ce n’est pas complètement une performance « à l’ancienne » façon 2017 ou 2018. Il n’a plus tout à fait les jambes, à 33 ans et après plusieurs blessures aux ischios, pour vraiment agresser en puissance et en explosivité. Il provoque nettement moins de lancers-francs par exemple. Seulement 4 la nuit dernière. Harden ne finit plus de près. Mais il est roublard, costaud, technique et il anticipe les mouvements de ses vis-à-vis. C’est comme ça qu’il parvient à se trouver ses spots.

Ensuite, il faut l’adresse. Et il était dans un bon soir. Une fois en rythme, une fois en confiance, il a continué à enchaîner en reculant petit à petit pour bombarder derrière l’arc (7 sur 14 à trois-points). Jusqu’à ce game winner, sur la tête d’Horford, qu’il a malmené directement ou indirectement toute la soirée.

Sauf que l’adresse, ça va, ça vient. Même pour un joueur aussi fort qu’Harden. Il ne sera pas toujours aussi efficace, et les Sixers non plus. Ils ont converti 17 de leurs 44 tentatives extérieures. Les Celtics vont défendre plus dur, sans faire preuve de cette suffisance qui les handicape depuis plusieurs mois. Ils vont s’adapter, aussi. C’est pourquoi Philly a besoin de Joel Embiid. Mais en attendant son retour, James Harden a clairement tenu la baraque.