James Harden tradé par OKC, le plus gros what if de l’histoire ?

En 2012, le Thunder a échangé James Harden à Houston. Un choix dicté par la luxury tax, qui a peut-être privé OKC d’une dynastie historique.

James Harden tradé par OKC, le plus gros what if de l’histoire ?

Dans le CQFR du jour sur BasketSession, nos chroniqueurs se sont replongés dans l’un des tournants les plus fascinants de l’ère moderne : le transfert de James Harden par le Oklahoma City Thunder en 2012. Un sujet relancé par Kevin Durant lui-même dans la série Netflix Starting Five, où il révèle que LeBron James était très heureux de ce trade.

« Ils étaient tellement contents que moi, Russ et James ne soyons plus ensemble. Tellement contents. Je sais que Bron était super heureux qu’on ne soit plus ensemble, parce qu’on leur mettait la pression. Tout le monde disait à James : “Félicitations, frère, tu vas tout casser, etc.” Moi, j’étais en mode : fermez-la, putain. Vous avez juste peur. Vous savez qu'on était en train d'y arriver. »

Le « péché originel » de Sam Presti

Le 27 octobre 2012, le Thunder envoie James Harden, Cole Aldrich, Daequan Cook et Lazar Hayward aux Houston Rockets, en échange de Kevin Martin, Jeremy Lamb et de plusieurs tours de draft - dont celui qui deviendra Steven Adams.

Un choix qu’Antoine qualifie de « péché originel, la faute dans le CV de Sam Presti », car il ne répondait à aucune logique sportive immédiate.

« Le propriétaire ne voulait pas payer la luxury tax. Donc il faut se séparer soit de Serge Ibaka, soit de James Harden », rappelle Antoine.

Sam Presti doit trancher entre ce qui apparaît alors comme deux jeunes stars montantes. Or, dans une NBA encore peu portée sur le tir extérieur, Ibaka pèse lourd, rappelle Shaï : protecteur de cercle d’élite, complément idéal de Durant et Westbrook.
Harden, lui, n’est “que” le sixième homme, aussi talentueux que prometteur. Sur le moment, la décision semble rationnelle. Avec le recul, elle est devenue incompréhensible.

Une dynastie avortée

Antoine et Shaï rappellent que cette équipe sortait d’une finale NBA perdue contre le Miami Heat.

« On sent la frustration chez KD », souligne Shaï. « C’est un what if important de cette époque-là, parce qu’après cette première expérience en finale malheureuse, le Thunder aurait pu y revenir et peut-être ne pas perdre ce coup-ci.

Ce qui expliquerait pourquoi LeBron était content. Il s’est dit ‘J’ai pas à dealer avec ces trois-là, il n’y en a que deux, ils auront plus de mal.’ Et effectivement, ils ont eu un peu plus de mal et ça s’est soldé par une séparation. »

Une équipe avec Westbrook, Harden et Durant aurait pourtant pu combiner deux créateurs élite et un scoreur générationnel. Le trio avait le talent, la jeunesse, et une rare complémentarité sur le papier.

Harden serait-il devenu le même joueur ?

Mais James Harden aurait-il atteint le même statut s’il était resté à Oklahoma City ? Aurait-il était le même joueur ?

« Peut-être pas tout à fait le même profil, mais je tends à penser que Harden serait devenu un très gros joueur », avance Antoine.

Les chroniqueurs soulignent que Harden possédait déjà « énormément de talent » et « une vraie éthique de travail ».

« Il serait devenu All-Star, c’est impossible autrement », estime Antoine. « Peut-être pas MVP, parce qu’il n’aurait pas eu les mêmes opportunités pour s’exprimer autant, mais un joueur très important, oui. »

Mais si on se pose la question de la carrière qu’aurait eu James Harden, on doit également l’envisager pour cette de Durant et Westbrook. La thématique de l’équilibre et des egos à gérer est importante :

« S’il y a Harden, Westbrook doit jouer encore moins avec la balle, Durant doit encore plus partager… Est-ce que ça aurait marché ? »

Un trio peut-être champion ?

Les journalistes rappellent que même sans Harden, le Thunder de Durant et Westbrook est resté compétitif :

« Ils menaient 3-1 contre les Warriors qui avaient gagné 73 matches… Cette équipe avait tout pour gagner. »

Et si OKC avait transféré Ibaka plutôt que Harden ?

« Ils auraient récupéré des assets, gardé les trois ensemble. Le Thunder aurait sans doute pu aller au bout. »

Les blessures, la pression, la jeunesse ont empêché cette génération de concrétiser. Mais tous s’accordent sur un point : le Thunder faisait peur, à tel point que LeBron James lui-même s’est « réjoui » du démantèlement du trio.

Un what if éternel

« C’est toujours intéressant de se demander comment ça se serait goupillé », conclut Shaï. Avec Harden, Durant et Westbrook réunis, la NBA aurait sans doute connu une autre trajectoire - peut-être une dynastie avant celle des Warriors.

Douze ans plus tard, le trade de James Harden reste pour beaucoup le plus grand “what if” de l’histoire récente. Et le souvenir d’un trio qui, s’il était resté uni, aurait peut-être changé le cours de la ligue.

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