La Conférence Ouest, c’est plus que jamais de la boucherie

Treize, voire quatorze, équipes de la Conférence Ouest sont en course pour les playoffs. Essayons de classer les forces en présence sur la côte la plus gangsta de la NBA.

La Conférence Ouest, c’est plus que jamais de la boucherie
Ça fait des années que la Conférence Ouest est présentée comme plus talentueuse, parfois beaucoup plus relevée même, que sa voisine de l’Est. C’est très souvent vrai. Même s’il y a parfois des nuances à apporter. Cette saison, par exemple, le quatuor de tête potentiel (pas actuel) de l’Est est très, très costaud avec les Toronto Raptors, les Milwaukee Bucks, les Philadelphia Sixers et les Boston Celtics. Deux des trois meilleures équipes de la ligue évoluent sur cette moitié de pays. En revanche, ce qui est vérifié chaque année, c’est l’homogénéité frappante de l’Ouest au plus haut niveau. Alors que la qualité de jeu régresse sensiblement à l’Est une fois le top quatre passé. La plupart des candidats au tanking – Atlanta, New York, Chicago, Cleveland – se trouvent là-bas. Parce que la plupart des organisations mal-gérées sont à l’Est. Et c’est d’ailleurs exactement pour ça que la Conférence Ouest paraît bien plus forte. Personnellement, je regarde beaucoup plus souvent les matches des équipes de l’Ouest parce que ça correspond mieux à mon heure de réveil. Et quand je tente de regarder une formation de l’Est, j’ai l’impression de ne plus assister au même sport. Ça joue tellement plus vite (et souvent mieux) à l’Ouest… Il y a moins d’équipes faiblardes donc. Pour dire vrai, au moins treize d’entre elles visent les playoffs cette saison. Treize sur quinze. Et même quatorze si les Sacramento Kings sont inclus. Costaud, non ? Dur d’y voir net dans un tel bang de sang qui s’annonce avec une lutte pour la qualification qui risque d’être absolument folle. Et meurtrière. Alors, bien sûr, ce n’est que le début pour l’instant. Certaines équipes vont rentrer dans le rang. Mais lesquelles ? Tout va tellement vite au sein de cette Conférence de déglingués. Pour essayer de hiérarchiser tous ces équipes de bonhommes, nous avons créé des groupes de valeur. C’est parti.

Groupe numéro un : Golden State Warriors

Ils sont seuls au monde. Dans leur monde. OK, les doubles-champions en titre ne sont pas premiers pour l’instant. Mais ils l’étaient – et assez largement – avant que Stephen Curry se blesse et manquent onze matches. Cette équipe reste la plus forte de la ligue et de loin. Et elle devrait le montrer dès qu’elle sera au complet. Parce que Curry va rejouer dès samedi contre Detroit. Draymond Green fera son retour un peu plus tard cette semaine. Les débuts de DeMarcus Cousins sont prévus pour fin décembre. Il y a trop de talents. Aucune autre franchise – ni à l’Ouest, ni ailleurs – ne peut vraiment se vanter de rivaliser avec les troupes de Steve Kerr. Après tout, c’est justement pour ça que de nombreux passionnés se plaignent, non ?

Groupe numéro deux : Oklahoma City Thunder, Houston Rockets

Et ouais, ils sont là les uniques vrais concurrents des Warriors. Bon, c’est notre opinion et nous savons déjà qu’il ne sera pas partagé par tous. Mais pour nous, le Thunder constitue par exemple la deuxième meilleure équipe de la Conférence Ouest. Oklahoma City est pour l’instant quatrième avec 13 victoires et 7 défaites. Mais prenons en compte la dynamique. Les joueurs de Billy Donovan ont perdu leurs quatre premiers matches avant d’enchaîner sur un 13-3. Ça y est, ils ont trouvé leurs repères. Ils ont plus de « star power » que n’importe quelle autre équipe en dehors de Houston et Golden State. La seule autre formation de l’Ouest à compter sur deux des vingt meilleurs joueurs NBA (avec donc les Warriors et les Rockets). Le Thunder a le talent, la force défensive et la profondeur de banc pour aller (très) loin en playoffs. Même si c’est vrai que ça manque un peu d’adresse extérieure pour s’affirmer pleinement comme le numéro deux à l’Ouest. Un statut disputé avec les Texans. Houston vient de perdre quatre matches de suite et traîne à l’avant-dernière place de la Conférence. Il est évident que les derniers finalistes de Conférence sont moins forts que l’an passé. C’est pour ça qu’ils sont passés du groupe un au groupe deux. Mais notons tout de même qu’ils ont gagné huit des douze matches que Chris Paul et James Harden ont disputé. Quand ce groupe est au complet, il est parmi les trois plus puissants de sa moitié de pays.

Groupe numéro trois : Los Angeles Clippers, Portland Trail Blazers, Memphis Grizzlies, Los Angeles Lakers, Denver Nuggets

En ajoutant les cinq cités avec les trois nommés précédemment, cela donne potentiellement le top huit de la Conférence Ouest. Les outsiders sont dans ce groupe sacrément relevé. Ça peut taper de la tête de série sur un premier round de playoffs. Les Los Angeles Clippers, premiers à l’Ouest pour l’instant (15-6) ont l’une des équipes les plus séduisantes du championnat. Ça joue dur, ça joue bien. Ça se donne à chaque rencontre. Et ça va sans doute tenir sur la durée. Mais il manque tout de même une vraie superstar pour passer un palier et ainsi rejoindre le groupe numéro deux. Peut-être Kawhi Leonard dans un an (ou pas…). Les Portland Trail Blazers sont typiquement une équipe de saison régulière. Terry Stotts a certains des meilleurs systèmes de la ligue, Damian Lillard est un joueur formidable, C.J. McCollum un attaquant hors pairs. Le groupe se connaît bien et vit bien ensemble. Le banc paraît même mieux équilibré – et donc plus efficace – que l’an passé. Les Blazers peuvent battre n’importe qui sur un match. Mais ils peuvent aussi perdre une série de playoffs contre n’importe qui, selon le matchup. Les Memphis Grizzlies étaient sur le podium il y a peu et ils ont sont déjà descendus, preuve de la folie furieuse à l’Ouest. Ils ont quand même des bases solides avec deux All-Stars, des bons joueurs de rotation et un jeune talent qui a déjà un impact. Les Los Angeles Lakers sont ceux qui ont le plus de potentiel au sein de ce troisième groupe parce qu’ils ont freakin’ LeBron James. Et parce que ce sont les Lakers. Ils peuvent se mettre en position pour attirer une star de plus. Ils ont des lacunes évidentes mais attention à cette formation une fois les playoffs arrivés. Les Denver Nuggets sont pour l’instant troisièmes à l’Ouest mais il était difficile de les imaginer vraiment lutter avec le Thunder ou les Rockets sur une série au meilleur des sept manches.

Groupe trois et demi : New Orleans Pelicans

Un chapeau rajouté à la hâte spécialement pour les Pelicans et surtout pour Anthony Davis. Il est trop fort pour ne pas mener son équipe en playoffs. Mais la concurrence est tellement rude. New Orleans navigue donc entre deux eaux. Avec une pression, tout de même : le besoin urgent de vraiment décoller sous peine de voir la superstar finir par réclamer son transfert vers d’autres cieux. Et pourquoi pas une équipe d’un groupe supérieur qui commence par Los Angeles et termine par Lakers.

Groupe numéro quatre : Utah Jazz, Dallas Mavericks, San Antonio Spurs, Minnesota Timberwolves

Il est possible qu’aucune, oui vous lisez bien AUCUNE, de ces quatre équipes accèdent aux playoffs. Elles seront par contre toutes dans la course. Nous les avons mises un cran en-dessous de celles du groupe trois. Ce sont donc celles qui sont le plus à même de lâcher prise dans les mois à venir. Le Jazz a plus de bases sur le papier. Mais l’effet de surprise ne prend plus pour la formation de Salt Lake City. Comme si Quin Snyder devait retravailler ses schémas. Le début de saison délicat de Donovan Mitchell (dont les stats et les pourcentages sont en baisse même s’il marque un point de plus que lors de son année rookie) est aussi un facteur. Mais s’il y a une équipe de ce lot à même de passer au-dessus de l’une des huit citées précédemment, c’est Utah. Les Mavericks reposent sur Luka Doncic, rookie qui est déjà le meilleur joueur de l’équipe. Ne pas aller en playoffs ne serait pas un échec pour les Texans. Au contraire. Gagner ne serait-ce que 40 matches constitueraient des débuts vraiment encourageants pour le prodige slovène à qui le trophée de ROY tend déjà les bras. Les San Antonio Spurs sont rentrés dans le rang – n’en déplaise aux supporteurs français – mais ils restent dangereux. Ils ont deux All-Stars et un coach légendaire. C’est l’ensemble qui est moyen et peu moderne. Ça risque de ne pas passer cette fois. Les Timberwolves se sont renforcés par soustraction en libérant Jimmy Butler pour deux bons joueurs de rotation. Karl-Anthony Towns est déchaîné et Derrick Rose retrouvé. Pas sûr que ça suffise pour autant.

Groupe numéro cinq : Sacramento Kings

OK, ça peut paraître dur pour les Kings mais ça ne l’est pas ! Au contraire, le fait qu’ils soient dans un groupe cinq démontre le niveau de jeu super relevé de la Conférence Ouest. Parce que les joueurs de Dave Joerger font de réels progrès. Mais difficile de les imaginer tenir si près du top huit pendant toute la saison. Ce n’est pas grave. Les playoffs n’étaient pas l’objectif à la base. Cette équipe a les ressources pour gagner au moins 35 matches. Et ce serait déjà la meilleure performance de l’organisation depuis 2008 !

Groupe numéro six : Phoenix Suns

Ils ont déjà eu le first pick en juin dernier et malgré ça ils sont encore en course pour obtenir un très bon choix de draft en 2019. Cette équipe ne décolle pas. Elle a du talent. Mais ses meilleurs joueurs sont-ils vraiment à même de faire plus que des statistiques ? Peuvent-ils vraiment porter cette franchise vers les sommets ? Les Suns vont finir par progresser. Mais en attendant, c’est encore une fois une saison sans.