LeBron James, perte de mémoire ou mauvaise foi ?

LeBron James affirme ne jamais avoir joué dans une superteam. On aurait aimé que le "Chosen One" soit beau joueur sur ce coup...

LeBron James, perte de mémoire ou mauvaise foi ?
LeBron James a été exceptionnel durant ces Finales. Il est même devenu le premier joueur de l'histoire à enregistrer un triple-double de moyenne dans ce contexte. Si le titre de MVP n'était pas généralement réservé à un joueur de l'équipe victorieuse (exception faite de Jerry West), le "Chosen One" aurait sans doute mérité de recevoir cette distinction. LeBron a fait un parcours admirable. Sans faute ou presque. Seule l'une de ses dernières déclarations nous fait un peu grincer des dents. Et le fait accessoirement passer aujourd'hui pour un mauvais perdant ou une personne âgée à la mémoire peu claire.

"Je ne crois pas avoir joué pour une superteam. Je ne crois pas en ces choses-là", a-t-il lancé après avoir été interrogé sur le sujet.

Hum... Donc quand il annonçait plein d'arrogance sur la scène de South Beach qu'il allait gagner "pas un, pas deux, pas trois, pas quatre, pas cinq, pas six..." titres NBA avec Miami, ce n'était pas parce que les Tres Amigos avaient une force de frappe quasi inédite ? Si LeBron a rejoint le Heat en 2010, c'est très exactement parce que le groupe qui s'est développé durant ses 5 saisons passées là-bas avait tout d'une superteam. http://www.dailymotion.com/video/x5qegki_lebron-james-says-the-heat-will-win-7-titles_sport Replongeons-nous un peu sur le "supporting cast" de LeBron James après son départ de Cleveland. Outre LeBron, meilleur joueur de la planète, qui n'avait que 25 ans, Erik Spoelstra pouvait s'appuyer sur les joueurs suivants. Dwyane Wade, champion NBA et star incontestée de la ligue, 28 ans. Chris Bosh, ex-franchise player des Raptors, quadruple All-Star, habitué de Team USA, 26 ans. Autour d'eux se sont greffés des éléments pas vraiment anodins. Ray Allen, vétéran certes, mais toujours létal à 3 points (les Spurs s'en souviennent...). Mike Miller, 31 ans, ancien meilleur 6e homme de l'année. Shane Battier, l'un des défenseurs les plus solides de la ligue. Rashard Lewis, ancien All-Star et finaliste NBA avec Orlando en 2009... Sans compter quelques joueurs valeureux comme Udonis Haslem, Chris Andersen ou Mario Chalmers, tous sublimés par leur entourage du moment, mais pas des peintres non plus. Le "King" a été couronné grâce son talent unique, évidemment, mais aussi et surtout parce qu'il a joint ses forces avec d'autres grands joueurs. Refuser d'admettre que ce groupe concocté entre 2010 et 2014 était une super team sur le même modèle que ce qu'a pu faire Boston en 2008 avec Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen, est presque une injure pour le Heat.

Il aura besoin d'une superteam pour battre Golden State

Le fait est que jamais une équipe aussi forte que Golden State n'a été assemblée. Ces Warriors 2017 n'ont pas d'équivalent et auraient sans doute envoyé valser Miami, comme l'ont fait les Mavs et les Spurs en 2011 et en 2014. Mais ça ne doit pas faire oublier à LeBron que lui aussi a tiré profit de cette possibilité nouvelle d'unir plusieurs stars. Ne serait-ce qu'au moment de son retour à Cleveland. Kevin Love, Kyrie Irving, JR Smith, Kyle Korver, Richard Jefferson ou Deron Williams... Tous ont été All-Stars ou distingués individuellement dans cette ligue avant que LeBron ne rentre à la maison. Tristan Thompson est un n°4 de Draft. On n'est pas extrêmement loin d'une superteam sur le papier, même si elle est loin du niveau individuel des Dubs. Un peu moins de mauvaise foi aurait été appréciable de la part de LeBron James sur ce coup. D'autant qu'on peut s'attendre à quelques manoeuvres dans l'Ohio cet été. Pour battre la meilleure équipe de tous les temps sur le papier, les Cavs risquent d'avoir eux aussi besoin de créer une superteam. Les rumeurs vont bon train autour de Paul George notamment, dans un trade avec Kevin Love. LeBron aura bien du mal à nier l'évidence si "PG13" débarquait en ville...