Le magicien, c’était Paul George

Inarrêtable face aux Wizards, Paul George est en train de redevenir lui-même au meilleur moment possible.

Le magicien, c’était Paul George
Il n'y a pas si longtemps que cela, c'est un joueur au visage complètement fermé et incapable d'expliquer ce qui n'allait pas dans son jeu qui répondait aux médias. Paul George, seul joueur de calibre All-Star à avoir vu son adresse au shoot baisser en continu entre octobre et mars, s'est enfin déridé. Traqué par la presse locale, qui s'est fait un plaisir de relayer ses déboires hors du terrain pour expliquer sa méforme, l'ailier des Pacers a tourné la page. Déjà au-dessus du lot lorsque ses coéquipiers, Roy Hibbert en particulier, n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes face à Atlanta, George a définitivement confirmé qu'il était de retour parmi les cadors de la ligue cette nuit. Alors qu'Indiana accusait un retard de 17 points sur le parquet des Wizards, avec le risque de s'infliger un game 6, le diable de Fresno State est sorti de sa boîte. Maladroit et peu judicieux en deuxième partie de saison, le #24 a rappelé qu'il était parfaitement capable d'endosser le costume de tireur d'élite quand l'envie lui prend. Avec 7 shoots à 3 points réussis sur 10 tentés et 8 lancers francs convertis grâce à une agressivité retrouvée vers le cercle, Paul George a terminé le match avec 39 points (12/20) dans la besace. Son record en playoffs bien entendu avec, pour ne rien gâcher, 12 rebonds et une action qui aurait pu lui rapporter 4 points s'il avait transformé son lancer après un 3 points plus la faute en deuxième mi-temps.

Il enquillait déjà les shoots 1h30 avant le coup d'envoi

Avant la partie, déjà, le #24 respirait déjà la sérénité. Dans le couloir des vestiaires du Verizon Center, il nous avait ainsi glissé quelques mots qui ne trompent pas après avoir posé avec le sourire au côté d'une groupie du troisième âge.
"On commence à retrouver notre identité. Je me sens mieux dans le jeu et j'ai les jambes moins lourdes parce que tout le monde pousse dans le même sens. On compense nos erreurs et on se bat l'un pour l'autre, je suis très confiant. Et puis, c'est la fête des mères, je ne peux pas me permettre de perdre".
Peu après, il était partie effectuer sa routine de shoot plus d'une heure et demi avant le coup d'envoi, seul avec Nate McMillan, l'ancien coach des Blazers. Très concentré, George avait donné quelques indices sur son envie de faire trembler les filets à longue distance dans la rencontre à venir... Conscient que son joueur-clé est plus que jamais en train de redevenir lui-même, Frank Vogel n'a pas hésité à le brosser dans le sens du poil après la partie, évoquant de son propre chef son match costaud.
"Les Wizards ont très bien joué. Mais parfois, une performance spéciale peut vous permettre de renverser un match. Ce qu'a fait Paul ce soir, c'était vraiment spécial".
Grâce à cette partie enfin digne de son statut et de son talent, Paul George a rapproché les Pacers de retrouvailles très attendues avec Miami. Le timing semble bon pour le All-Star, qui arrivera en pleine possession de ses moyens face à LeBron James si les choses se passent comme prévu. C'est un autre problème d'ordre psychologique qu'il lui faudra alors régler : sa propension à considérer le "King" comme un mentor et à trop le respecter...