N’enterrez-pas Evan Fournier !

En perte de confiance depuis le début du tournoi, Evan Fournier a encore une carte à jouer dans cette Coupe du Monde. Retour sur les débuts manqués du jeune joueur d'Orlando.

N’enterrez-pas Evan Fournier !
Il y a des signes qui ne trompent pas. Des tirs ratés. Des temps de retard. Une impression de manquer d’assurance même lorsqu’il s’agit d’exécuter les gestes les plus simples comme ce layup converti en contre-attaque face à l’Egypte. Evan Fournier traverse une mauvaise passe. Le natif de Saint-Maurice, qui dispute sa première compétition internationale avec l’équipe de France, a manqué ses débuts en Coupe du Monde. Attendu comme l’un des hommes forts du banc, il n’a pas inscrit le moindre panier lors de ses deux premières sorties contre le Brésil et la Serbie. Edwin Jackson lui est même passé devant dans la rotation de Vincent Collet.
« A titre personnel, j’ai du mal à trouver ma place. Je n’ai pas de sensation. C’est frustrant mais ce n’est que le début de la compétition », avoue le nouveau joueur du Magic d’Orlando.
[superquote pos="d"]"Du mal à trouver ma place"[/superquote]Accepter ses difficultés constitue la première étape vers un retour au premier plan. Evan Fournier serait-il donc sur la bonne voie ? Relancé par son coach face à l’Egypte, le jeune homme a débloqué son compteur, terminant la rencontre avec 9 points (4/9 aux tirs) et 4 passes décisives. Si ses coéquipiers ont pris du plaisir face à un adversaire plus faible, il est apparu en délicatesse. Parfois brouillon, parfois maladroit, parfois malchanceux, à l’image de ce tir à trois-points où la balle a fait le tour du cercle avant de ressortir, il a été maintenu sur le parquet par Vincent Collet.
« On essaye de relancer autant que possible. J’ai bien aimé l’état d’esprit. Il n’a pas forcé. Il suffit d’un déclic. Il va surgir de sa boite à un moment donné comme l’a fait Edwin contre la Serbie. C’est important pour nous », explique le sélectionneur tricolore.

La recherche du déclic

Evan Fournier n’était pas de l’aventure en Slovénie l’an dernier. Coupé pendant la préparation, il n’était pas encore prêt aux yeux de Vincent Collet. Mais face à l’absence de plusieurs cadres et suite à la progression du Français en NBA, sa sélection semblait évidente cet été. Si retrouver l’équipe de France est un plaisir, Fournier doit se réadapter au jeu FIBA après deux saisons dans la ligue américaine.
« J’ai passé deux saisons en NBA sans participer aux compétitions internationales et ça a une influence sur mon jeu. Les dimensions du terrain sont différentes, la vitesse de jeu aussi, tout le monde est dans la raquette, etc », confie le joueur.
Le natif de Saint-Maurice (Val-De-Marne) est un slasheur. Il a besoin du ballon entre les mains. Déjà lors de la préparation, il nous avait évoqué cette préférence pour le jeu en dribble. Il aime créer pour lui ou pour les autres. Et c’est sans donc dans cette optique que Vincent Collet l’a aligné à la mène – comme ce fut parfois le cas pour lui aux Denver Nuggets la saison passée – en deuxième période contre l’Egypte.
[superquote pos="d"]"Je vais continuer à être agressif, je sais ce dont j'ai besoin"[/superquote]« J’aime jouer meneur. Cela me permet d’avoir la balle et ça me fait du bien, même si ce n’est pas pour shooter mais juste distribuer et lire le jeu », assure Evan Fournier. « Il a bien fini à la mène. Il a donné des ballons. On a voulu le tester dans une autre situation », ajoute Vincent Collet.
Evan Fournier a pu engranger du rythme et un peu de confiance même si la dynamique n’est pas en sa faveur depuis le début de sa compétition. Une situation qu’il a déjà connu par le passé.
« Lors de l’Euro -18, j’étais très mauvais au début et j’ai fini très fort en étant élu dans le cinq majeur du tournoi. J’avais fait un match à 29 points donc ça m’avait fait du bien. Je vais continuer à être agressif et ça va finir par revenir. Je sais ce dont j’ai besoin. »
Il a besoin d’un déclic. Un match référence pour se relancer. Mais malgré ses déboires, il a conservé la bonne attitude. On l’a vu encourager ses coéquipiers et donner de la voix depuis le banc. Il a félicité Edwin Jackson, son concurrent direct. Evan Fournier n’est pas au mieux mais l’équipe de France a besoin de lui. Et ce dès demain, face à l’Espagne.