5 raisons de penser que le Thunder est redoutable

Troisième de sa Conférence, le Oklahoma City Thunder s’affirme comme l’un des sérieux outsiders à l’Ouest cette saison.

5 raisons de penser que le Thunder est redoutable
Avant le coup d’envoi de la saison, nous avions prédit que le Oklahoma City Thunder serait finaliste de Conférence en mai. Tout en annonçant une deuxième place à l’Ouest à l’issue de la régulière. Des pronostics qui peuvent faire grincer des dents. Trois mois plus tard, les joueurs de Billy Donovan ont gagné 31 des 49 matches qu’ils ont disputé (63%) et ils sont actuellement troisièmes de leur Conférence derrière les Golden State Warriors (71%) et les Denver Nuggets (68%). Le Thunder a parfois du mal à se montrer régulier mais il brille dans l’ensemble. Surtout, on sent que cette équipe peut se montrer encore plus redoutable en playoffs. Elle est capable de battre n’importe qui. Exemple cette nuit quand Russell Westbrook et ses coéquipiers ont fait chuter les Milwaukee Bucks, pourtant titulaires du meilleur bilan NBA jusqu’à présent. Une victoire encourageante arrachée alors que le MVP 2017 n’a converti que 5 de ses 20 tentatives. Difficile d’imaginer cette formation l’emporter il y a un ou deux quand Russ était aussi maladroit. Mais justement, ce groupe a évolué.

1ère raison : Russell Westbrook accepte de partager l’affiche

Au Oklahoma City Thunder, on a l’habitude que tout commence avec Westbrook. C’est encore le cas. Ou plutôt, ça commence avec lui justement parce que ça ne commence plus avec lui. OK, pour l’instant, ça ne veut rien dire. Expliquons-nous : le meneur All-Star est petit à petit – lentement mais sûrement – en train de retrouver un statut de deuxième option. Et ça lui convient beaucoup mieux ! Il est bien imprévisible et redoutable dans un rôle de star qui met le chaos partout où il passe que lorsqu’il enfile le costume du super héros. Russ, c’est un Robin sous amphétamines. Pas un Batman déjanté. C’est drôle, parce qu’il est souvent présenté comme un narcissique egocentrique (et tous les autres pléonasmes) par ses détracteurs. Un homme qui voudrait la couverture pour lui tout seul. Pourtant, il laisse volontiers à Paul George le soin d’être la première option offensive du Thunder. Et même le patron de l’équipe. C’est du coup moins handicapant – pour l’instant – quand il balance du 5 sur 20. Comme si chacun de ses paniers ou de ses exploits étaient des points bonus et non des points primordiaux. Puis il apporte tout de même 21,6 pts, 10,7 rbds et 10,6 pds par match. Sa troisième saison de suite en triple-double. Mais il est à nouveau une co-star, sorte de joker qui fout la pagaille dans la défense adverse. Un peu comme à l’époque où il jouait avec Kevin Durant. Historiquement, Oklahoma City n’a jamais été aussi redoutable que quand Westbrook assumait ce rôle.

2ème raison : Paul George est monumental

Bon, Paul George n’est pas KD. Mais, hey, il est vraiment très bon cette saison. La meilleure de sa carrière à titre individuel. Et de loin. L’ailier de 28 ans arrive à maturité. Et ça se sent sur le parquet. Il est à 27,1 points, presque 4 de plus que sa meilleure moyenne (en 2017) sur une saison. Il prend 8,1 rebonds et distribue 4 passes par match. Il n’a jamais été aussi productif. C’est désormais sur lui que se repose le Thunder. Il n’a pas autant la balle entre les mains que Westbrook – comme Durant à l’époque – mais il l’a déjà plus que lorsque les dirigeants ont essayé d’associer Carmelo Anthony au duo. Justement, le ticket RW-PG fonctionne très bien. Ils n’ont pas besoin d’un troisième larron qui monopolise trop la gonfle. En plus, George est au cœur du jeu dans les moments les plus importants. Comme ce fut le cas cette nuit contre Milwaukee et Giannis Antetokounmpo. Quand la pression se resserre, c’est lui qui est alimenté en ballon. C’est lui qui dirige l’attaque. Il a inscrit 7 des 15 derniers points du Thunder pour achever les Bucks. Il a aussi planté le trois-points décisif (40% derrière l’arc en 9 tentatives par match cette saison !) pour annihiler tout espoir de comeback des Daims. Ce n’est pas un hasard s’il a été nommé dans le cinq majeur du prochain All-Star Game.

3ème raison : Le Oklahoma City Thunder sait défendre

Tout le monde sait que la défense est terriblement importante pour aller loin en playoffs. Il faut faire des stops. Et le Thunder est réputé en la matière. Paul George est d’ailleurs l’un des favoris pour le trophée de DPOY cette saison. Il a même motivé Westbrook à se donner du côté du parquet. Du cinq majeur au douzième homme, Donovan peut compter sur un paquet de joueurs athlétiques aux longs bras capables de bloquer leur adversaire. Doit-on vraiment préciser qu’Andre Roberson, le défenseur numéro un de l’équipe, est indisponible sur blessure ? Malgré ça, OKC encaisse seulement 104,5 points sur 100 possessions. Seuls les Bucks et les Indiana Pacers font mieux cette saison.

4ème raison : Un supporting Cast enfin au niveau

Ça fait des années et des années que l’on attendait que les joueurs de devoir du Oklahoma City Thunder épaulent vraiment leurs stars. Et c’est le cas cette saison ! D’abord, il y a Steven Adams. Il est à la fois le joueur le plus sous-coté de la NBA et sans doute celui qui s’en fiche le plus, pour reprendre les mots de Théophile Haumesser, rédacteur en chef de REVERSE magazine (avez-vous commandé le Mook ?). Le Néo-zélandais un sacré guerrier, dur au mal, mais il est aussi bien plus que ça. Il a vraiment énormément progressé en attaque par exemple. Il a des moves. Du touché. Un sens du placement. Il apporte tout de même 15,4 points à 61% avec 10 rebonds. Il est ultra précieux. Dennis Schroder s’est parfaitement intégré dans son rôle de sixième homme derrière Russell Westbrook – sans foutre la m**** et ça en dit long sur le leadership de Westbrook, un joueur adoré par ses coéquipiers. Il a mis son ego de côté, et il contribue. 15,3 points et 4,4 passes en sortie de banc. Mais les belles surprises sont surtout les deux autres titulaires : Jerami Grant et Terrence Ferguson. Ils apportent le spacing nécessaire pour permettre à Westbrook et George de fracasser leurs vis-à-vis en un-contre-un. Avec 35% d’adresse à trois-points, Grant a le pourcentage requis pour assumer un rôle d’intérieur fuyant athlétique et mobile. Ferguson est lui à 38%. Il se contente d’ailleurs de shooter de loin mais c’est tout ce qui lui est demandé.

5ème raison : L’adresse extérieure, le facteur X

Ce n’est donc pas une cinquième raison en réalité. Juste un point crucial qui déterminera le succès du Oklahoma City Thunder en playoffs. Cette équipe ira loin aussi longtemps que ses shooteurs mettront un minimum dedans. Il faudrait que Grant et Ferguson gardent leurs pourcentages et que Westbrook augmente un peu le sien (24% derrière l’arc). Parce que les trois-points sont encore plus importants en playoffs, quand les défenses se resserrent de plus en plus. OK, le Thunder a battu les Bucks avec un 5 sur 20 de Russ. Mais avec 52% de réussite à trois-points sur ce match. C’est primordial pour gagner en NBA. L’effectif manque de tireurs d’élite pour vraiment passer un cap. Un ou deux excellents « 3 and D » fiable. Des rôles pour l’instant tenus par Grant et Ferguson. Ils auront donc un impact déterminant à partir d’avril. Entre la sortie de route prématurée en demi-finale de Conférence et un duel avec les Warriors, il n’y a que quelques briques d’écart.