San Antonio Spurs, chronique des occasions gâchées…

Oui, les Spurs ont énormement gagné depuis 16 ans mais certaines de leurs défaites sont à mettre au firmament des occasions gâchées...

Le sport de haut niveau est un domaine où l'approximation ne pardonne pas, où votre adversaire est souvent du même acabit et où tout peut se jouer sur un coup de dés. Si les San Antonio Spurs se sont souvent retrouvés du bon côté de la barrière (avec 4 titres depuis l'arrivée de Tim Duncan en 1997), les occasions manquées de remporter d'autres titres semblent être aussi l'une des caractéristiques de cette équipe texane, en particulier depuis l'avènement du "Big Three" ayant rapporté trois bagues mais aussi subi quelques "stomach punch losses", chers à Bill Simmons qui avait réalisé en 2002 un classement du niveau de douleur infligée par les défaites de son équipe favorite...

2004 : Derek Fisher, le magicien

Le Big Three venait de remporter son premier titre l'année précédente. La saison régulière s'était deroulée de façon rassurante, les San Antonio Spurs finissant à une belle 3e place de la Conférence Ouest, au coude à coude avec les Lakers. Ce sont ces mêmes Lakers que les Spurs recontrent en demi-finale de Conférence. Les deux premiers matches, dans ce qui s'appelait le SBC Center, sont maîtrisés, avec des victoires de 10 pts à chaque fois. Sans grande surprise, les Lakers reviennent à 2-2 en assurant à leur tour à domicile. Le match 5 décidera donc sans doute de la suite de la série, une victoire des Spurs poussant l'équipe de Phil Jackson aux portes de l'élimination. Au terme d'un match fermé, les Spurs possèdent un point d'avance suite à un shoot d'anthologie de Tim Duncan qui semble sceller le match à 0'4 seconde du terme. Arrive Derek Fisher...   [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=3TdZHffwOF8[/youtube]   Les Lakers s'en iront tranquillement punir les Wolves en Finale de Conférence, avant de perdre 4-1 contre les Pistons en Finale NBA.  

2006 : Ginobili, la bourde

"Same player play again" pourrait-on dire. Les San Antonio Spurs ont gagné le titre l'année précédente en disposant des Pistons en 7 manches. Cette fois-ci, les Spurs dominent la saison régulière et finissent en tête de la Conférence Ouest avec un superbe 63v-19d (76,8%). Malgré cela, ils tombent en demi-finale de Conférence sur des Mavericks, eux aussi auteurs d'une belle saison (60v-22d). Bien revenus d'un déficit de 3-1 dans la série en allant remporter le Match 6 à l'American Airlines Center, dans la foulée d'un superbe Manu Ginobili (30 pts, 10 rbds). C'est pourtant ce même Manu Ginobili qui viendra "crucifier" son équipe lors du Match 7, anéantissant par là même une performance titanesque de Tim Duncan (41 pts, 15 rbds, 6 passes). En tête de 3 pts à 30 secondes du terme, les Spurs peuvent se permettre de prendre un panier et de garder la main sur le match, et la série. Arrive alors Manu Ginobili...     [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=RQWGNtLtbPg[/youtube]   Les Mavs remporteront le match lors de la prolongation et mèneront 2-0 en Finales NBA, avant de finalement être défaits par le Heat de D-Wade et Shaq.  

2012 : Perkins - Ibaka, les improbables

La fin de saison des San Antonio Spurs rentre dans les annales de la NBA. Les Texans alignent 20 victoires de suite, 10 pour finir la saison régulière et 10 pour possèder un avantage de 2-0 sur le Thunder en Finale de Conférence Ouest. Alors que le Thunder parvient à mettre un terme à cette série de victoires, en dominant le Game 3 (82-102), le Game 4 est beaucoup plus accroché et finira par tomber dans l'escarcelle du Thunder après un improbable 18-20 aux tirs du duo Serge Ibaka (11/11) - Kendrick Perkins (7/9 !!). OKC remportera la série 4-2 et sera la victime expiatoire (4-1) du premier titre NBA de LeBron James. Si, évidemment, les Spurs n'auraient sans doute pas remporté automatiquement les titres de ces années respectives, on peut légitimement penser qu'ils auraient pu faire au moins aussi bien que les équipes les ayant éliminés (particulièrement en 2006 où leur saison avait été dominante).   [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=J9Br7oenDk8[/youtube]  

2013 : ''Ray Allen for 3'' à Miami

On n'aura surement pas pu s'empêcher d'y penser en voyant la fin de match "stomach punch" des San Antonio Spurs face au Miami Heat la nuit dernière.   [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=tr6XsZVb-ZE[/youtube]   On n'oubliera pas de penser non plus au lancer-franc manqué par Kawhi Leonard, qui aurait donné 4 points d'avance aux Spurs et les auraient mis hors de portée du 3-pt dans le corner du meilleur shooteur à 3-pts de l'histoire de la NBA. Les réminiscences d'un France-Grèce en demi finale de l'Euro 2005 reviendront à l'esprit...   [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=MSnyaJCptEk[/youtube]   La Grèce s'en était sortie et était allée glaner un nouveau titre de championne d'Europe contre l'Allemagne, au grand dam des supporters francais persuadés de posséder alors la meilleure équipe d'Europe. C'est sans doute l'état d'esprit de bien des supporters des Spurs ce matin, persuadés d'être passés très près d'un 5ème titre en 16 ans de Tim Duncan era.  

La stat qui tue : 98,6%

ESPN Sports a d'ailleurs sorti une stat qui ne fera sans doute que tourner une nouvelle fois le couteau dans la plaie béante de ce Game 6 chez les supporters des noirs et blancs (où la vie est décidement bien grise depuis hier...)
  (Sur les 15 dernières saisons, des équipes ayant exactement 5 points d'avance avec un temps restant à jouer entre 20 et 30 secondes, comme les Spurs la nuit dernière, 98,6% d'entre-elles en sont sorties vainqueurs.)
Une seule vérité comptera ce jeudi soir : 100% des vainqueurs du Game 7 ont été sacrés champions NBA (comme certains ont pu le tweeter, en parodiant la façon dont Elias Sports présente ses statistiques), les Spurs devront s'en rappeler.