Lors d'une émission enregistrée à Londres il y a quelques jours, Steve Kerr a remis en perspective les échauffourées qui émaillent une saison NBA et est revenu sur les bagarres, visiblement fréquentes, en tentant plus ou moins de les banaliser.
« Ça arrive. D’ordinaire, je dirais qu’il y a deux ou trois bagarres par an dans notre équipe », a expliqué le coach des Warriors, avant de préciser : « Ce ne sont pas les règles normales de la société. Tu ne peux pas aller au bureau et frapper quelqu’un. Au basket, tu peux plus ou moins le faire et ça passe. »
Difficile, évidemment, d’évoquer le sujet sans revenir au coup de poing de Draymond Green sur Jordan Poole à l’entraînement en 2022, dont la vidéo avait fuité. Steve Kerr a reconnu l’onde de choc créée par ces images :
« Ça a détruit notre équipe. J’ai fait de mon mieux pour gérer ça, mais quand la vidéo est sortie… la vidéo a été bien plus difficile que la bagarre elle-même, et on a essayé de réparer ça toute la saison sans vraiment y parvenir. Certaines choses sont insurmontables. »
Ces propos font écho aux regrets exprimés par Draymond Green en début d'été : « Pendant cinq secondes, j’ai oublié où j’étais… j’ai vraiment tout gâché », confiait-il, en admettant que l’incident avait abîmé la dynamique du groupe.
Pour mémoire, Jordan Poole a surtout esquivé le sujet depuis son départ. Présenté à Washington à l’été 2023, il avait clos les questions d’un “On est à Washington maintenant, je joue avec Kuz, on va pouvoir s’épanouir” sans s’étendre sur la bagarre. Plus récemment, après un match à San Francisco en janvier 2025, il avait lâché une phrase devenue virale, “J’aime ces gars-là… enfin, la plupart de ces gars-là”, qui avait relancé le feuilleton.
Draymond Green, lui, a multiplié les mea culpa publics. Il a re-présenté ses excuses sur X puis détaillé sur son podcast qu’il avait aussi contacté les parents de Poole, tout en répétant : “Je n’aurais pas dû le frapper, avançons.” Dans le même souffle, il a expliqué que l’insulte et la bousculade de Poole avaient déclenché sa réaction : “tu ne peux pas traiter un homme de ‘b-word’ et le pousser sans conséquence”. Mais il reconnaît que sa réponse était “excessive”. Il a même qualifié l’épisode de l’un des plus grands échecs de sa carrière.
Au-delà du cas Warriors, la sortie de Steve Kerr pose une question récurrente : où placer la frontière entre la compétitivité inhérente au vestiaire et l’incident qui fissure durablement une équipe ? Le coach rappelle que des accrochages surviennent partout, mais que l’exposition médiatique – ici la fuite d’une vidéo virale – peut transformer un épisode « gérable » en crise profonde.
Draymond Green vole au secours de Tom Brady après la polémique du MNF

Je l'imaginais avoir plus de recul que ça.
il dit pas qu'il y avait pas de problème avant la diffusion.