La bagarre qui a permis à Wembanyama et aux Mets de relancer leur saison

Steeve Ho You Fat a raconté à BeBasket les événements qui ont entraîné sa bagarre avec Tremont Waters, jaloux de Victor Wembanyama.

La bagarre qui a permis à Wembanyama et aux Mets de relancer leur saison

Les Mets vont disputer la finale de la Betlic Elite contre Monaco et ils le doivent sans doute à... une bagarre au sein de leur vestiaire. Dans un entretien avec BeBasket, Steeve Ho You Fat, l'intérieur de Boulogne-Levallois, est revenu ce qui s'est déroulé dans le groupe coaché par Vincent Collet il y a quelques semaines. En cause : le comportement de Tremont Waters, l'arrière américain, jaloux du rayonnement médiatique de Victor Wembanyama au point d'en avoir un comportement toxique et préjudiciable pour les ambitions de l'équipe francilienne.

Ho You Fat, l'un des vétérans du vestiaire, en est venu aux mains avec l'ancien joueur des Celtics, parti depuis en Espagne. Dans son récit des événements, le Guyanais admet que le joueur était exceptionnel sur le plan individuel et même sans doute trop fort pour le championnat français et pour une équipe aussi jeune. Problème : il l'a bien fait ressentir aux autres...

"J’ai ressenti chez lui de la tristesse, de l’incompréhension. Peu à peu, c’est devenu un joueur égocentré. Tout tournait autour de lui. L’exposition de Victor a encore compliqué les choses. [...] Il ne pensait pas comme le reste de l’équipe, à savoir que la présence de Victor mettait tout le monde en lumière et qu’il fallait en profiter, se donner à fond pour se faire voir. [...] Au lieu de se transformer Victor en opportunité, il l’a transformé en menace. Victor est devenu une menace pour lui. Son but était de montrer au monde qu’il était meilleur que Victor.

[...] Tout le monde en avait un peu marre. On avait essayé d’en discuter, on a tenté beaucoup de choses mais rien ne marchait. Pire, ça s’étalait au-delà de l’équipe. Il a commencé à être nocif dans les bureaux avec les dirigeants, le staff administratif, tout le monde. [...] Le mec était un tyran à l’intérieur de l’équipe. Ça ne se voyait pas sur le terrain car on a des jeunes joueurs dans l’équipe, des mecs qui n’avaient jamais connu ça, qui ne savaient pas comment réagir par rapport à ça.

[...] Tout s’est accéléré et c’est arrivé à Monaco. Dans le vestiaire, on en vient à lui expliquer une nouvelle fois, alors qu’on a passé des mois à le faire, qu’on a un objectif collectif et que s’il continue à jouer comme ça, on ne va pas y arriver. On lui dit qu’il est en train de nous plomber.

Monaco, c’était un match important. Encore une fois, il est nocif, il refuse d’écouter, il contredit. Alors j’ai tapé du poing sur la table. Je lui ai dit : « Ça suffit, tu es en train de nous faire chier, il faut que ça s’arrête. Soit t’es avec l’équipe, soit tu t’en vas et tu nous laisses faire, on va se démerder sans toi. »

Comme il a gardé son attitude, tout est monté d’un coup, ça a pris des proportions incroyables, à tel point que nous en sommes venus aux mains. Pour moi, c’était la seule solution, et après on passe à autre chose. Cependant, on n’avait pas besoin de se séparer de lui, c’est lui qui a voulu partir. J’ai entendu plein de situations où l’on en vient aux mains, entre hommes, les idées sont recadrées et on tourne la page en repartant sur l’objectif collectif.

Dans la foulée du match à Monaco, ça a été très, très dur. Je l’ai vu de suite dans les yeux de tous les joueurs. Encore une fois, ce sont des gamins. Une telle violence d’un seul coup, c’est compliqué. J’ai dû m’exprimer devant eux, faire une réunion de groupe, m’expliquer. Maintenant, l’état d’esprit est incroyable. Tout le monde prend du plaisir, est positif, donne des efforts incroyables".

Steeve Ho You Fat a été mis à l'amende et écarté du groupe après l'incident, mais c'est bien Waters qui a quitté l'équipe en cours de route. Dans la foulée de cet incident, les Mets ont effectivement retrouvé une dynamique positive, un jeu tourné vers Victor Wembanyama et une place en finale de la Betclic Elite.

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