Vincent Collet : « Il faut enfoncer le clou »

L’EdF a fait un grand pas en avant en battant l’Argentine, il faudra désormais confirmer face à la Lituanie, demain.

Vincent Collet : « Il faut enfoncer le clou »
L’équipe de France va mieux, elle va bien. Après la claque du premier match face à Team USA, l’EdF s’est totalement relancé en battant l’Argentine hier et peut donc toujours espérer glaner la deuxième place de sa poule… à condition de confirmer demain face à la Lituanie. Une perspective jamais réjouissante vu la qualité historique de cette sélection mais qui n’a rien d’une mission impossible. A l’image des Français, les Baltes avaient eux aussi loupé totalement leur entame de tournoi en se faisant balayer par les Argentins et en n’étant jamais à même de rivaliser avec les Sud-Américains dans le domaine de l’intensité défensive et de l’engagement physique. Une dimension qui avait également fait défaut à l’EdF lors de son premier match, mais qui a été sa force lors du suivant.
« Ce qui était important, c’était de démarrer ces Jeux Olympiques », expliquait Vincent Collet en saluant justement l’impact physique de ses troupes face à Ginobili & Co. « Ce qui m’avait frappé dans les autres matches que j’ai pu voir, c’est l’intensité et la détermination que toutes les équipes mettaient et il fallait que nous aussi on rentre dans ces jeux. On l’a fait de la plus belle des manières face à l’Argentine, même si on a encore plein de choses à corriger. »

Rien n’est fait

  Intraitable défensivement, impliqués au rebond, c’est bien sur ces « valeurs » de dureté et de détermination que la France a pu rebondir d’aussi belle manière. Mais vu le niveau de jeu développé par l’Espagne et la Russie dans l’autre partie du tournoi, il faudra absolument confirmer tout ceci dès demain pour faire un grand pas vers la deuxième place, synonyme, en théorie, de quart de final plus simple.
« Maintenant il faut enfoncer le clou », martelait d’ailleurs le coach tricolore. « On a pu voir face au Nigéria que la Lituanie était déjà régénérée. Je les ai trouvé beaucoup plus saignants que dimanche donc ça sera très dur jeudi. On a fait un premier pas, mais il ne faut pas oublier que si on devait perdre contre la Lituanie on abandonnerait quand même la deuxième place à l’Argentine, donc il faut valider ce qui a été [mardi]»
Les Baltes ont montré deux visages très différents d’un match à l’autre et, même si sur le papier leur sélection semble moins talentueuse que par le passé, cela reste une très grande nation de basket qu’il ne faudra surtout pas mépriser.
« La Lituanie est un adversaire très solide, qu’il ne faut surtout pas enterrer. Elle a râté son entame, mais ça ne signifie pas qu’elle est moins forte que l’Argentine. Simplement ce jour-là elle a joué avec trop peu d’intensité pour perturber une machine comme l’Argentine. »

Le retour de « Gélabatum »

  L’un des facteurs les plus encourageants du match contre l’Argentine, c’est la façon dont Nicolas Batum et Mike Gélabale sont rentrés dans le match et l’impact qu’ils ont eu sur le sort de la rencontre, d’un côté comme de l’autre du terrain. On se souvient notamment que ces deux joueurs avaient largement contribué à lancer l’équipe de France dans sa superbe campagne lors du dernier Euro. Très vite handicapé par les fautes face à Team USA, Mike Gélabale n’avait jamais vraiment réussi à rentrer dans le match, tandis que Batum, de l’aveu de son entraineur, semblait se poser trop de questions. Vu ce qu’ils ont accompli face à l’Argentine, on peut espérer que ça ne soit plus que de l’histoire ancienne désormais.
« On a un talon d’Achille parce qu’on n’est pas très grand, donc il faut que ça soit compenser parce qu’on a la chance, par contre, avec Mike et Nico, d’avoir des ailiers qui peuvent en prendre 5 ou 6 à chaque fois, (il insiste) s’ils sont concentrés. »
A l’image des deux ailiers, c’est tout le groupe qui semblait concentré à bloc.
« Les joueurs ont laissé leur cœur sur le parquet, pour moi c’est ça le plus important. On se posait un peu trop de questions, on était un peu trop attentiste, alors que dans cette situation il faut d’abord tout donner. On sait que quand c’est le cas, les choses sont beaucoup plus simples. »

Work in progress

  L’équipe de France ne tourne peut-être pas encore à plein régime, mais elle progresse et surtout elle désormais totalement rentrée dans son tournoi. Tony Parker est encore en train de se remettre en forme après avoir manqué une bonne partie de la préparation, Batum commence à retrouver ses sensations, Nando de Colo et Gélabale ont eu un regain d’adresse salvateur, les choses semblent se mettre en place même s’il reste des choses à gommer selon Vincent Collet.
« On a encore beaucoup d’impatience offensive par moment alors qu’on pourrait encore enfoncer le clou. Quand on joue intérieur et qu’on marque deux fois, sans savoir pourquoi les deux fois suivantes on fait autre chose... tout ça, ce sont des choses qu’on ne va pas laisser de côté du jour au lendemain, c’est pour ça qu’il était encore plus important de vraiment se transcender dans les aspects défensifs et du rebond. On a encore une vraie marge de progression. »
Espérons que le match de demain viendra valider tout cela.