Corey Kispert, une évolution capitale à Washington

Après une première année discrète, Corey Kispert s'est élevé à hauteur des attentes fixées lors de sa draft. L'ailier des Wizards, toujours dans l'anonymat, réalise une superbe saison sophomore.

Corey Kispert, une évolution capitale à Washington

C’est dans l’ombre de Bradley Beal et de Kristaps Porzingis que Corey Kispert s’épanouit cette saison. Après une année rookie timide, l’ailier de 24 ans semble avoir trouvé ses marques en NBA. Il s’est aujourd’hui imposé parmi les joueurs clés des Washington Wizards, comme attendu à sa draft en 2021.

Depuis le début de l’exercice, Kispert affiche une moyenne de 9,5 points par match à 47,1 % aux tirs. Mais là où il fait la différence, c’est derrière la ligne à trois points, avec 43 % de réussite. Un chiffre digne du sniper qu’il était à Gonzaga, dans le circuit universitaire.

Ses 35 %, en 2021-2022, n’étaient pas mauvais en soi. Ils étaient simplement en dessous de ce que l’on attendait d’un shooteur si adroit en NCAA. D’autant plus que le 15e choix de la draft 2021, déjà bien expérimenté, se présentait comme un profil NBA-ready.

«Je me sens bien. Je ne me suis jamais senti aussi bien au shoot dans ma carrière, c’est sûr. Je suis vraiment, vraiment content de mes jump shots», témoignait-il au mois de janvier.

Bien que le démarrage ait pris du temps, le principal est qu’il soit aujourd’hui lancé. Il est même devenu le premier joueur de l’histoire de sa franchise à marquer au moins 100 trois points sur ses deux premières saisons dans la ligue.

Kyle Kuzma ouvre en grand la porte aux Wizards

Ses 131,6 points marqués pour 100 tirs tentés (hors garbage time), 12,7 de plus que l’année dernière d’après Cleaning The Glass, symbolisent parfaitement ses progrès. Ce chiffre traduit en effet une efficacité bien au-dessus de la moyenne. Lorsque Corey Kispert touche le ballon, il sait en tirer le maximum. Sa défense, elle aussi, est bien meilleure. Tout cela est le fruit d’une éthique de travail pour laquelle l’athlète est régulièrement félicité.

«Peu importe que vous fassiez un bon ou un mauvais match, vous devez continuer à faire ce que vous apprenez, rester dans le processus et la balle se lance d’elle-même à ce moment-là. Vous avez fait beaucoup d’efforts et vous devez avoir confiance en votre travail», explique humblement l’intéressé.

Une question de timing

Il faut dire que le contexte collectif des Wizards lui est plus favorable que l’année dernière. D’abord parce que le sophomore connaît mieux son coach, son équipe, et la ligue. Aussi parce que Bradley Beal a retrouvé la forme et que Kristaps Porzingis réalise l’une des meilleures saisons de sa carrière. Il est plus simple pour un joueur comme Kispert de trouver son compte dans ces conditions.

L’ailier n’a pas le profil d’une star offensive, il n’apparait au contraire presque jamais dans les highlights. Il s’agit d’un soldat, la plupart du temps à l’extérieur de la ligne à trois points, qui n’a d’autre choix que de laisser le jeu venir à lui — ce qui arrive plus facilement lorsque l’on bouge aussi bien sans le ballon.

Il prend 63 % de ses tirs à l’extérieur, uniquement en catch and shoot. 100 % de ses paniers marqués à longue distance suivent la passe d’un coéquipier. L’état de forme du reste de l’effectif a donc un impact immense sur ses résultats personnels.

Quoiqu’il en soit, il faut se réjouir pour Corey Kispert, qui semble avoir trouvé sa place. Il doit sa progression à une éthique de travail pour laquelle il est souvent félicité. Se montrer à la hauteur des attentes fixées à la draft n’est pas donné à tout le monde.

Avec 27,3 minutes par rencontre, Washington compte définitivement sur lui pour assurer la qualification en playoffs. 10e de l’Est avec un bilan. de 31-34, les Wizards n’ont pas le droit à l’erreur dans le sprint final et doivent pouvoir miser sur leur sniper.

Celui-ci répond à cette pression de la meilleure des manières. Sur les quatre dernières rencontres, avec une claire hausse de temps de jeu (31,7 minutes), il a su élever le niveau avec une réussite exemplaire (12,3 points à 65 % à trois points).

Reste maintenant à confirmer sur les semaines et mois à venir. À tout juste 24 ans, le sophomore en a peut-être encore sous la pédale. «Tout s’aligne parfaitement», se satisfait-il en tout cas.

Bradley Beal et les Wizards ont-ils tué la confiance de Ben Simmons ?