« C’est peut-être la meilleure partie du basket, les endroits où il vous emmène. »Dans notre précédente interview, tu insistais beaucoup sur l’aspect humain du sport. Tu es un coach proche de ses joueurs. Parmi les joueurs avec qui tu as échangé, as-tu déjà noué des liens forts ? Will Weaver : Ces choses viennent naturellement. Elles se produisent au cours des voyages, des repas, des entraînements, des sessions films et des conversations pendant les matches. J’apprécie vraiment tous nos éléments. Chaque joueur a été incroyablement accueillant envers moi et s’est montré prêt à faire les choses d’une manière très différente de ce qu’ils avaient l’habitude de faire auparavant. Il est encore tôt, c’est une saison de dix mois, un marathon. Mais, comme tu dis, je me concentre sur la dimension humaine. Tu as coaché en NCAA, NBA, G League, en NBL et avec l’équipe d’Australie. Tu vas découvrir cette année deux nouveaux championnats, la Betclic Élite et l’EuroCup. Comment abordes-tu cette nouvelle expérience ? Will Weaver : C’est extrêmement différent. J’ai beaucoup à apprendre. Pas seulement au niveau du style de jeu, des joueurs et des schémas utilisés par les équipes, mais aussi sur le plan culturel. Je dois comprendre la richesse de la culture du basket en France et en Europe. Mais mon approche sera toujours la même : essayer de comprendre comment je peux aider le plus et me concentrer sur l’essentiel. À ce moment précis, cela signifie descendre de ce bus dans une heure et demie environ, manger un bon repas en équipe et nous préparer à jouer contre Cholet dans la soirée. Comment fais-tu pour tirer parti de cette diversité ? Cela t’a-t-il apporté quelque chose de particulier dans ton coaching ? Will Weaver : Au fur et à mesure que j’avance dans ma carrière d’entraîneur, je fais de plus en plus confiance à mon instinct. J’ai coaché pendant 20 ans. Je suis reconnaissant envers de nombreux joueurs et entraîneurs pour ce qu’ils m’ont appris au cours de ces 20 années. J’essaie donc de transmettre ces leçons tout en gardant à l’esprit que chaque personne est sur son propre chemin et qu’il lui appartient d’apprendre à travers ses erreurs, ses triomphes et ses difficultés. Tu as passé l’essentiel de ton temps aux États-Unis et en Australie. Mais t’es-tu tout de même inspiré de coaches européens ou d’origine européenne dans ta carrière ? Will Weaver : La liste des entraîneurs européens qui m’ont inspiré, notamment des collègues et adversaires, est probablement trop longue pour être mentionnée. Lorsque tu affrontes des équipes dans les compétitions FIBA — qui est le plus haut niveau de basketball auquel j’ai participé —, tu apprends tellement en étudiant tes adversaires. J’ai débuté avec l’équipe d’Australie à la Coupe du Monde de 2014 et j’étais chargé de scouter nos adversaires. Je me souviens très bien avoir joué contre l’équipe de France de Vincent Collet. Je l’ai affrontée à Strasbourg, aux Jeux olympiques de Rio et à la Coupe du monde en Chine. Vincent Collet est donc quelqu’un que j’ai beaucoup étudié. Je suis impatient de me mesurer à nouveau à lui dans un nouveau championnat et de continuer à apprendre de lui. La dernière fois, nous avions également parlé des analytics, très présents en NBA et importants pour toi. As-tu l’intention de transposer ces méthodes dans ce nouveau championnat, qui est certainement moins centré sur les chiffres ? Will Weaver : Je pense qu’il faut toujours essayer d’utiliser les outils qui sont à notre disposition pour prendre les meilleures décisions possibles. Et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’équipes de haut niveau ou d’entreprises sur la planète qui n’utilisent pas de données pour éclairer leurs décisions. Nous nous efforçons donc de faire la même chose. Le Paris Basketball a une identité franco-américaine très marquée. Il embrasse les deux cultures. Penses-tu que ton expérience aux États-Unis et ton profil seront bénéfiques au renforcement de cette identité ? Cela participe-t-il à faire un bon fit ? Will Weaver : Le temps nous le dira. J’apprécie l’opportunité d’entrer en contact non seulement avec la culture basket française, mais aussi avec toutes les cultures que représentent nos joueurs, leurs familles, leurs petites amies et leurs agents. Emmanuel Mavomo (assistant coach, ndlr) vient par exemple de représenter le Congo en tant que head coach. Ce qui me plaît dans le basket, c’est qu’il est mondial. Le Paris Basketball essaie d’être ce pont entre la NBA et la France, mais aussi d’être un endroit où il importe peu que vous veniez de Guadeloupe ou, dans mon cas, d’Austin au Texas. Vous pouvez venir ici et réaliser des choses très difficiles. Je prends une brique et je la porte aussi longtemps que possible pour essayer d’aider à continuer à construire quelque chose de spécial ici. Avec Jean-Christophe Prat, l’année dernière, Paris a terminé à la 15e place du classement. Pensez-vous pouvoir atteindre les playoffs avec votre groupe cette année ? Vous aimez ce que vous voyez pour le moment ? Will Weaver : Les joueurs ont été fantastiques jusqu’ici. En tant que coach, on réfléchit souvent seulement avec un ou deux coups d’avance, car c’est un travail qui peut être accablant à certains moments. Donc je n’ai pas eu le temps de penser une seule minute aux playoffs. Je suis concentré sur les rotations des matches à venir et les entraînements de la semaine. Ce qu’il y a de bien dans mon travail, c’est que les résultats arrivent grâce au travail que nous faisons. Et nous sommes donc entièrement concentrés sur ce travail. Tu es venu ici avec ta famille, c’est un changement de cadre radical. Appréciez-vous la France et Paris jusqu’ici ? Will Weaver : Absolument (en français). C’est formidable. Nous avons visité la ville, les Tuileries et les Galeries Lafayette, et nous avons eu l’occasion d’aller à Disneyland la semaine dernière. Le Paris Basketball y a fait une apparition où nous avons pu entraîner certains membres du personnel de Disneyland. Mon fils et ma femme ont pu se joindre à moi. D’ailleurs, mon fils voulait absolument rejoindre les femmes que nous entraînions sur le terrain (rires). Mais une fois notre séance terminée, nous avons exploré le parc. Nous avons donc beaucoup apprécié Paris, mais aussi la France et l’Europe dans son ensemble. C’est peut-être la meilleure partie du basket, les endroits où il vous emmène. --- Will Weaver coachera ses premier matchs avec sa nouvelle équipe à la Halle Carpentier, les 10 et 11 septembre, lors des Paris European Games face à l’Alba Berlin et le Maccabi Tel Aviv. Un challenge de taille pour ses débuts. 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Nouveau coach du Paris Basketball, l'ancien assistant des Rockets et de l'équipe d'Australie Will Weaver nous parle de son arrivée en France.
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