Salaires, conditions et chances, la WNBA élève enfin son game

La WNBA a réussi une avancée majeure pour ses joueuses en négociant un CBA bien plus en rapport avec leur talent et leur mérite.

Salaires, conditions et chances, la WNBA élève enfin son game
La WNBA est enfin en train d'évoluer. Un accord est survenu mardi entre le syndicat des joueuses et la ligue, pour établir les grandes lignes du nouveau CBA (Collective Bargaining Agreement). Les bases sont enfin posées pour que les meilleures joueuses de la planète aient des conditions de travail, des salaires et des opportunités un peu plus en rapport avec leur talent et ce qui se fait chez leurs homologues masculins. L'idée n'a jamais été de réclamer des salaires à la hauteur de ceux perçus en NBA. Les revenus générés ne sont pas les mêmes. Mais jusque-là, les salaires moyen et max des joueuses étaient suffisamment indécents pour les pousser, en grande majorité, à monnayer leurs services à l'étranger et à jouer presque sans interruption durant l'année civile. Cette pratique continuera sans doute, mais peut-être dans des proportions moins importantes. La grave blessure de la MVP 2018 Breanna Stewart, lancée vers une saison légendaire, en finale de l'Euroleague et au sortir du Mondial, est l'un des exemples fâcheux qui a animé les discussions entre les différentes parties. Les conditions de vol, de logement et d'accompagnement autour de la maternité, étaient catastrophiques. Sous l'impulsion de la star Nneka Ogwumike, présidente du syndicat, elles le seront très nettement moins. Le CBA devrait donc s'étendre sur 8 ans, avec la possibilité de renégocier les termes au bout de 6 ans, donc en 2026.

Les salaires

Jusqu'ici, les stars de la ligue pouvaient être rémunérées, au maximum, 117 500 dollars par an. Ce montant sera quasi doublé (215 000 de salaire max), avec la possibilité de grimper jusqu'à 300 000 dollars en fonction des primes liées à leurs accomplissements. Le salary cap fait lui un bond de 30% (de 996 000 dollars à 1.3 million). La tenue de la Commissionner's Cup en milieu de saison, ce qu'espère mettre en place la NBA dans les deux ans, ajoutera également des gains potentiels, puisque l'équipe gagnante récupérera 750 000 dollars à se partager. Afin de les dissuader autant que possible de partir à l'étranger et de mettre leur santé en péril, la WNBA proposera également aux joueuses des emplois au sein de la ligue lors de la très longue intersaison.

Les conditions de travail

Les images ubuesques de joueuses presque toutes plus grandes que la moyenne nationale obligées de se serrer dans des vols commerciaux en 2e classe, ont marqué les esprits. La WNBA mettra désormais à disposition des avions garantissant aux joueuses un espace plus important pour leurs jambes et le recours bien plus fréquent aux charter flights ou avions privés qui sont monnaie courante en NBA. Chaque joueuse aura désormais sa chambre d'hôtel privée lors des déplacements. Les joueuses WNBA auront également à leur disposition des professionnels de la santé mentale, dans la lignée de ce qui se fait désormais en NBA.

L'accent mis sur les mères

Avoir ne serait-ce que le projet de faire un enfant était très compliqué jusqu'ici en WNBA. Le salaire d'une joueuse s'arrêtait immédiatement à l'annonce de sa grossesse. On a ainsi vu plusieurs basketteuses, comme Sylar Diggins-Smith, jouer 3 ou 4 mois sans que personne ne sache qu'elles étaient enceintes. Désormais, elles pourront toucher l'intégralité de leur salaire pendant leur congé. Une allocation de 5 000 dollars et de l'aide pour faire garder leurs enfants une fois leur retour à la compétition leur sont désormais accessibles. --- Tout ça n'est qu'un début et si la WNBA connait un boost souhaitable et significatif dans les années à venir, le gap sera sans doute encore moins important lors des prochaines négociations. La WNBA mérite plus d'exposition et d'investissement, et surtout moins de trolls qui passent leur temps à critiquer l'intérêt de voir des femmes jouer au basket ou à s'imaginer les