Barbant ce Warriors-Cavaliers acte IV ? Pas si sûr !

Barbant ce Warriors-Cavaliers acte IV ? Pas si sûr !

Les nouvelles retrouvailles entre les Golden State Warriors et les Cleveland Cavaliers, qualifiés pour les finales pour la quatrième année de suite, peuvent susciter la lassitude. Pourtant, ce nouveau duel peut prendre une dimension historique.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Lynché. Moqué. Tyronn Lue a été rabroué par la caravane des indignés des réseaux sociaux quand il a osé comparer la rivalité entre les Golden State Warriors et les Cleveland Cavaliers aux plus grandes de tous les temps – notamment LA plus grande pour les puristes, celle entre les Los Angeles Lakers de Magic Johnson et les Boston Celtics de Larry Bird. C’était il y un an. Lue n’avait même pas vraiment mis les duels entre les Warriors et les Cavaliers sur le même plan que ceux entre les Celtics et les Lakers. Ils les avaient plutôt inscrits dans la même lignée. Une réponse, vue et revue à l’époque : non, GS et Cleveland ne peuvent pas prétendre au rang de « rivalité historique » sous prétexte que les deux équipes ne s’étaient pas assez affrontées. Yep, un argument avancé à multiples reprises sur la toile. Une saison régulière excitante plus tard et voilà qu’une partie des passionnés crient au scandale. Encore la même finale ! La foule en a ras-le-bol. Mais, alors, où est la logique ? Comment forger l’une des plus grandes joutes si leurs retrouvailles fatiguent ? Bon, après tout, l’un n’empêche pas l’autre. La lassitude est effectivement compréhensible. Notamment ce sentiment que tout était finalement déjà joué d’avance. La saison régulière a débuté avec deux favoris et ces deux mêmes favoris s’affronteront dès ce soir lors du Game 1 des finales NBA 2018. Trop prévisible, cette ligue. OK. Mais ce serait oublier un peu vite l’exercice bourré de performances individuelles extraordinaires, d’histoires insolites, de drames, de frasques et d’anecdotes qui nous maintiennent justement en alerte en attendant le mois de juin chaque année. Comme le dit LeBron James, « plusieurs équipes ont eu l’occasion de battre les Golden State Warriors et les Cleveland Cavaliers depuis quatre ans. Si vous voulez une autre finale, il faut les battre. » Après tout, la franchise de l’Ohio était clairement prenable. Même les Dubs ont plus lutté que d’habitude pour se frayer un chemin jusqu’ici. Il y avait la place. Mais bref. Les deux organisations en sont à nouveau là aujourd’hui. Et quoi qu’il advienne, ces finales peuvent prendre une dimension historique. Plusieurs légendes et destins sont susceptibles de prendre des tournures différentes selon les résultats le déroulé des événements. Prenons le cas des Warriors. Ils peuvent presque mettre fin définitivement au débat concernant la meilleure équipe de l’Histoire en cas de victoire. Bon, en réalité, non. Ces discussions ne s’arrêteront jamais. Il y aura toujours des anciens pour défendre leur époque, des nouveaux pour ne jurer que par la leur. Et d’autres qui noteront que la formation d’Oakland a accumulé les talents, etc. Des thèmes sans fin. Justement. Une bague de plus relancerait et alimenterait toutes ces conversations enflammées qui font aussi vivre notre passion pour la balle orange. Et que dire de Stephen Curry et Kevin Durant, qui continueraient probablement tous les deux de grimper doucement de quelques places dans la hiérarchie des meilleurs joueurs All-Time. En cas de sacre, évidemment. Pour LeBron James, la donne est différente. Mais le mythe qu’il entretient d’un poignet de maître se renforce à chaque match. OK, il va peut-être encore perdre une finale. Mais il fait face à un immense défi, le plus grand de sa carrière gigantesque. Quasiment personne ne le donne gagnant contre une telle armada. Ce serait peut-être la victoire la plus improbable de l’Histoire des finales NBA si jamais il venait à réussir à déjouer les pronostics. En cas de défaite, il pourra toujours se rattraper aux branches en axant sur les huit finales consécutives qu’il vient de disputer – un accomplissement que l’ensemble de la ligue (visiblement moins bien informé que les internautes qui sous-estiment l’exploit) reconnaît comme surhumain. S’il cartonne en perdant, il renforcera son C.V. personnel d’un point de vue statistique. En revanche, un éventuel 3-6 en finales ferait tâche. Le débat est injuste. Ou peu importe en fait. C’est justement ce qui fait son charme. Ce qui fait parler. Faut-il retenir les bagues ou non ? Autant de questions qui seront remises sur le tapis – même si elles aussi fatiguent – avec cet acte IV. Tant de narrations possibles. Tant de positions. Mais aussi tellement de talents sur le terrain. Plusieurs Hall Of Famers et les trois meilleurs joueurs du monde. Peut-être même plus de suspense qu’il n’y paraît. L’absence d’Andre Iguodala peut peser. Cleveland marquait 13,6 points de plus que Golden State (sur 100 possessions) quand James était sur le terrain et Iggy sur le banc lors des dernières finales. Une série gagnée 4-1 par les Californiens. L’impact du vétéran, excellent en défense sur le King, était donc sous-estimé. Son forfait peut peut-être avoir un rôle dans le Game 1 et ainsi lancer la série autrement. Ajoutons aussi que les Warriors sont sur courant alternatif. Eux, à l’inverse des Cavaliers, dominent le plus souvent leurs adversaires. Ils perdent parfois en motivation. James et ses coéquipiers devraient d’ailleurs jouer nettement plus libérée. Ils ont de la pression, évidemment, mais ils quasiment rien à perdre. Ils partent dans la peau du petit poucet. Le natif d’Akron a même déjà assuré sa saison en menant cette équipe en finales. Nous sommes arrivés au stade où il serait même susceptible de prendre quatre peintres, deux garagistes, un mec qui joue en région et deux gars de N3 pour passer les trois tours à l’Est. Il sera donc peut-être plus serein et, par suite logique, plus fort que jamais. Puis, bon, qu’est-ce qui est le mieux : un petit 4-1 avec quatre matches serrés sur cinq ou un 4-3 avec six blowouts sur sept comme ce fut le cas lors des finales de Conférence (PS : oui, c’est exagéré). Quatre blowouts, ce serait chiant. Mais au moins ce serait expéditif. De quoi ravir ceux qui en ont marre. Pour les autres, savourez donc ce quatrième – et probable dernier ? – affrontement d’une rivalité qui sera considérée comme l’une des plus grandes de l’Histoire une fois que nous aurons tous sortis notre tête du guidon.
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