Kevin Garnett, la fils-de-puterie élevée au rang d’art

Si Kevin Garnett est l'un des joueurs les plus marquants de sa génération, c'est aussi parce qu'il s'est parfois comporté comme une ordure sur le terrain.

Kevin Garnett, la fils-de-puterie élevée au rang d’art
Kevin Garnett, qui va entrer au Hall of Fame lors de la prochaine promotion restera comme l'un des plus féroces compétiteurs que la ligue ait jamais connu et l'un de ses membres les plus follement énergiques et passionnés. Le CV de Garnett n'est toutefois pas uniquement garni de performances magnifiques et d'accomplissements individuels et collectifs. On y trouve également de la fourberie, de l'intimidation et, souvent, de la méchanceté. C'est aussi pour ces raisons et ce côté grande gueule infatigable que ses fans lui seront restés fidèles jusqu'à la dernière heure. Les anecdotes qui mettent en lumière ces traits de caractère chez Garnett sont nombreuses, mais on en a retenu 6. Kevin Garnett, « un Chihuahua dans un corps de Dobermann »

L'anéantissement mental de Patrick O'Bryant

Karl-Anthony Towns a eu de la chance. Ou suffisamment de talent et de répondant pour que Kevin Garnett croit en lui et se mue en véritablement mentor lors de leurs quelques mois ensemble chez les Wolves, avant la retraite de "KG". D'autres n'ont pas eu ce luxe et ont même été gâchés à jamais par l'intransigeance du Big Ticket. C'est le cas de Patrick O'Bryant. Drafté en 9e position en 2006 par les Golden State Warriors, O'Bryant est un intérieur prometteur tout heureux de débarquer à Boston deux ans plus tard dans un roster aussi expérimenté et a priori compétitif. C'était sans compter un mental friable qui ne pouvait forcément pas coller avec le plus intense de ses partenaires d'entraînement... Après deux ou trois entraînements, "KG" a déjà rendu son verdict sur O'Bryant : trop placide, trop calme, trop soft. Il se met du coup en tête de le faire sortir de ses gonds pour voir s'il a vraiment quelque chose en lui. Aux dires des joueurs présents à l'époque, toutes ses tentatives ont été vaines et cet échec l'a fait atteindre des extrémités.
"A l'entraînement, à chaque tir que Patrick prenait, à chaque action où il était impliqué, Kevin le harcelait, lui gueulait dessus et l'insultait. C'était une torture. Il lui disait des choses complètement folles. Nous on disait à Patrick de ne pas y faire attention, mais c'était trop tard", raconte Leon Powe dans le Boston Globe.
Doc Rivers résume bien le bilan de l'opération.
"Kevin a détruit O'Bryant. C'était vraiment méchant".
Après 26 apparitions et une petite dépression, Patrick O'Bryant est envoyé à Toronto. Il ne disputera alors plus que 24 petits matches en NBA dans toute sa carrière avant d'opter pour des contrées plus exotiques sans jamais connaître un vrai succès. Interrogé à ce sujet quelques années plus tard, Garnett déclarera :
"Je ne marcherai jamais sur quelqu'un qui n'a pas envie qu'on lui marche dessus. On ne peut pas faire n'importe quoi dans cette ligue. Si on est pas dedans immédiatement, on se fait remplacer rapidement", explique Kevin Garnett.
Ça, Patrick O'Bryant l'a bien compris.

Kevin Garnett fait pleurer Big Baby et le fume au bras de fer

L'expression "pleurer comme un bébé", ou en l'occurrence un "gros bébé", a pris tout son sens le 5 décembre 2008, lors d'une rencontre entre les Boston Celtics et les Portland Trail Blazers. Alors que Kevin Garnett est sur le banc, comme les autres cadres du groupe, grâce à un écart creusé rapidement dans le match, les remplaçants prennent l'eau et poussent Doc Rivers à demander un temps mort. Glen Davis, aussi amorphe que ses camarades du second unit, est alors agrippé par "KG", qui lui passe en 5 secondes une soufflante suffisante pour toucher "Big Baby" dans son amour-propre. Le jeune intérieur s'éloigne alors et, après avoir pesté auprès de son voisin, fond en larmes. La scène marque les esprits, mais n'empêche pas Davis de nouer un lien particulier avec son aîné, qu'il décrira comme "le meilleur leader de toute la NBA". Une autre anecdote impliquant Davis et Garnett mérite d'être racontée. On laisse Brian Scalabrine, alias le "Red Mamba", alias le GOAT, raconter cet épisode assez édifiant qui s'est déroulé en 2010 dans un avion et au cours d'un petit championnat de bras de fer.
"Big Baby écrasait tout le monde. Il est incroyablement fort. KG et lui se sont assis pour s'affronter et plus personne ne bougeait. On se disait qu'il n'y avait pas moyen que Garnett gagne. Le bras de fer a commencé et il s'est mis à répéter : 'Je ne bougerai pas ! Je ne bougerai pas !' Il y avait évidemment des gros mots aussi. Après 1 minute 30, l'épaule de Big Baby a commencé à fatiguer. KG a poussé progressivement et a renversé le bras de Davis. Il s'est levé et a hurlé tout transpirant avec encore quelques gros mots : 'Je suis le mâle alpha ici ! N'oubliez pas ça !'"
https://youtu.be/WQDJB7PvOrs