La métamorphose de James Harden : les Brooklyn Nets en ont fait un chef d’orchestre

Avec un style de jeu totalement différent, James Harden séduit aux Brooklyn Nets par sa capacité à faire jouer ses partenaires.

La métamorphose de James Harden : les Brooklyn Nets en ont fait un chef d’orchestre
James Harden a souvent été considéré comme un soliste. Aux Houston Rockets, malgré des stars pour l'accompagner, l'arrière s'accaparait toute l'attention. Il se trouvait sous la lumière des projecteurs tous les soirs. Et il se transformait en véritable showman. Quitte à tomber parfois dans la caricature, il multipliait les cartons individuels. Car sur le plan offensif, le joueur de 31 ans a effectivement prouvé qu'il était l'un des meilleurs attaquants de l'histoire de la NBA. Mais pouvait-il être plus que ça ? Pouvait-il être un gagnant ? Dans ce rôle, la réponse a donc été non. Au final, son passage à Houston a même été un échec si on se base uniquement sur ses résultats en Playoffs. Et au moment de son trade aux Nets, de nombreux doutes existaient concernant sa capacité à jouer dans ce Big Three. Comment Kevin Durant, Kyrie Irving et Harden allaient pouvoir se partager la gonfle ? Un seul ballon pour trois superstars, ça fait peu. Surtout quand on connait l'amour d'Irving et du barbu pour le monopoliser...
"Je veux rendre la vie la plus facile possible pour Kevin et Kyrie."
Sauf que jusqu'à maintenant, l'ex-star des Rockets a troqué sa veste de soliste pour celle de chef d'orchestre. Tout n'est pas encore parfait à Brooklyn (loin de là même), mais le MVP 2018 a déjà trouvé sa place. En démontrant qu'il pouvait aussi exister dans un collectif.

James Harden "donne le la" sans forcer...

La nuit dernière, les Nets ont ainsi remporté le choc face aux Los Angeles Clippers (124-120). Sur cette partie, Harden a compilé 23 points, 14 passes décisives et 11 rebonds. Un joli triple-double et surtout une performance qui résume assez bien son apport depuis son arrivée à Brooklyn. Car c'est simple, avec le maillot des Nets, le bilan du natif de Bellflower se résume en deux mots : propre et efficace. Sans forcer son talent, il s'occupe de donner le ton dans le jeu offensif de l'équipe dirigée par Steve Nash. A l'image de son correct 7/15 aux tirs face aux Clippers, Harden parvient à avoir un impact sans tirer à outrance. Incontestablement son jeu a donc évolué. Mais ce qui a surtout changé c'est son état d'esprit et son approche des matches.
"Avant d'arriver dans cette équipe, j'étais bien évidemment le leader de la NBA au niveau des points marqués ces dernières années et peu de joueurs peuvent changer leur façon de jouer et se concentrer sur d'autres aspects. Peu de joueurs peuvent le faire. Mais personnellement, je connais cet effectif. Je connais ce que nous avons dans cette équipe et marquer ne fait pas tout. Donc je fais mon maximum pour avoir un impact sur le jeu de plusieurs manières. Je veux impliquer nos tireurs. Puis rendre la vie la plus facile possible pour Kevin et Kyrie. Il faut aussi aider nos intérieurs. L'important, c'est d'obtenir la victoire et depuis que je suis ici, je tente de faire tout ce que je peux pour aider mon équipe à l'emporter. Peu importe ce que je dois faire", a assuré James Harden.

Les Rockets sans James Harden… ça gagne encore plus !

Un tel discours n'a rien de surprenant. Mais il a plus de valeur quand le joueur en question procède réellement à un changement dans sa manière de jouer. Et pour Harden, la transformation est réelle. Même par rapport à son début de saison à Houston (où il était moins dans le show par rapport aux années précédentes), la différence reste visible. Rien qu'au niveau de stats d'ailleurs : Harden prend moins de tirs (-1,5 par match), mais se montre plus efficace (+3,8%), distribue plus de passes décisives (+3), prend plus de rebonds (+1,6) et perd même légèrement moins la balle (-0,1).

La fausse note ? La défense

Mais le récital des Nets dispose d'une vraie fausse note. L'aspect défensif. Et attention, Harden n'est absolument pas le seul responsable de cette situation. Mais depuis son trade, Brooklyn présente la plus mauvaise défense de la NBA. Pour le récupérer, l'actuel 2ème de la Conférence Est a réalisé un choix audacieux en sacrifiant sa défense. Sans être à la rue, Irving et Harden ne sont clairement pas des grands spécialistes de ce côté du parquet. Et ils laissent souvent des espaces à leurs adversaires. En tout cas, jusqu'à maintenant, cette association, extrêmement brillante offensivement, affiche de vraies lacunes sur le plan défensif.
"Défensivement, nous avons besoin de nous régler."
Et bien évidemment, il s'agit de l'axe de progression évident pour cette équipe. L'ex-élément de l'Oklahoma City Thunder s'en montre parfaitement conscient.
"L'aspect défensif est essentiel. Je dois relever le challenge du coach par rapport à mon adversaire, donc non ce n'est pas seulement une question de points marqués ou de stats pour moi. Une fois que nous aurons réussi à nous mettre en place sur le plan défensif, nous allons parler d'une équipe capable d'infliger des roustes à toute la ligue. Car offensivement, nous allons continuer de trouver des solutions. Défensivement, nous avons besoin de nous régler. C'est ce qu'il faut pour aller au bout", a prévenu James Harden.
Encore une fois, il n'y a rien de surprenant dans ce discours. James Harden l'a même très probablement déjà tenu lors de sa période aux Rockets. Mais chez les Nets, il applique - pour le moment - réellement ce qu'il dit. Et en bon chef d'orchestre, il entend bien montrer la voie... Kevin Durant vante les mérites de James Harden… en défense !