Les gagnants et les perdants de la deadline

Qui a le mieux taffé avant la deadline des trades en NBA ? Qui s'est loupé ou aurait dû être un peu plus actif ? On vous dit tout.

Les gagnants et les perdants de la deadline
La deadline des trades est passée en NBA et on a une idée plus claire du visage de la ligue pour le sprint final avant les playoffs. Il reste évidemment quelques bonnes affaires à saisir avec le système de buy-out, mais l'essentiel est fait. Mais au fait, qui a bien bossé ? NBA Trade Deadline : tous les moves d'une soirée folle

Les Chicago Bulls : gagnants

Le tandem Karnisovas-Everley n'a pas chômé pour sa première deadline des trades. Avec Nikola Vucevic, les Bulls ont réussi à recruter un All-Star qui leur donne une force de frappe autrement supérieure à court et moyen terme pour épauler Zach LaVine, souvent trop seul. Sur pick and roll, le tandem peut être dévastateur et aider Chicago à accrocher les playoffs. Avec Vooch, il récupère un joueur aux compétences déjà établies, alors qu'ils n'avaient jusqu'ici que des espoirs pour Wendell Carter Jr, envoyé à Orlando. Les Bulls ne se sont d'ailleurs pas contentés de ce move puisque Daniel Theis et Troy Brown sont aussi arrivés sans que "Windy City" n'ait trop à se déplumer. Deux joueurs tout à fait prêts à être utiles lors d'une campagne de post-saison. Sous leur forme actuelle, on ne voit pas forcément les Bulls jouer beaucoup plus haut qu'une 6e place, mais c'est évidemment déjà très bien pour une franchise qui stagnait ou régressait depuis le départ de Jimmy Butler. L'upside réside dans le développement de Lauri Markkanen, finalement pas tradé avant la deadline.

Nikola Vucevic et Evan Fournier : gagnants

Les frères d'armes du Magic doivent se séparer et ne pourront plus écouter les derniers sons de Booba ensemble dans le vestiaire. Par contre, c'est excellent pour eux de pouvoir bénéficier d'un changement de décor et d'une nouvelle opportunité à ce stade de leur carrière. Evan va pouvoir goûter à la culture bostonienne pendant quelques mois avant de tester le marché et Vooch, sous contrat jusqu'en 2023, devrait être un peu plus aidé qu'à Orlando avec la présence du All-Star qu'est devenu Zach LaVine.

Les Houston Rockets : perdants

On comprend très bien que Houston n'ait pas voulu garder James Harden contre son gré. Mais encore fallait-il que le plan pour rebondir après le départ du franchise player soit en béton. Les Rockets auraient pu s'en sortir avec Caris LeVert et Jarrett Allen, deux très bons joueurs qui n'ont pas encore atteint leur prime. On se disait que Rafael Stone, le nouveau GM, avait quelque chose en tête pour la deadline et que la franchise en ressortirait avec de belles perspectives. Hum. Voici ce que les Rockets ont, au final, récupéré avec le départ de James Harden et un paquet de transactions connexes :
  • Avery Bradley
  • Kelly Olynyk
  • des 1er tours non-protégés des Brooklyn Nets pour 2022, 2024 et 2026
  • des échanges de picks non-protégés avec Brooklyn toujours, en 2021, 2023, 2025 et 2027
  • un 1er tour non-protégé de Milwaukee en 2023
  • la possibilité d'un échange de pick avec Miami en 2022
Une armée de picks pas forcément tous très attrayants vu le profil des équipes concernés, certes, mais zéro jeune joueur avec le potentiel pour exploser. Le Miami Heat récupère Victor Oladipo !

Sam Presti : gagnant

Danny Ainge fait vraiment has been à côté de celui qui l'a surclassé pour le titre de plus grand collectionneur de picks de l'univers connu. Presti a encore réussi à gratter des picks le soir de la deadline dans l'opération qui a envoyé George Hill à Philadelphie. Oklahoma City dispose désormais de... 34 picks sur les 7 prochaines années : 17 au 1er tour, 17 au 2e. Le Thunder n'a peut-être pas disputé de Finales NBA depuis presque 10 ans, mais ce qu'est capable de faire Presti sur un aussi petit marché est remarquable.

Les Lakers : perdants

S'ils parviennent à recruter Andre Drummond ou LaMarcus Aldridge - ils ne semblent être en pole pour aucun des deux - les Lakers auront limité la casse. On pensait les voir faire des moves d'ajustement pour répondre à la situation un peu déprimante dans laquelle ils se trouvent, avec les blessures de LeBron James et Anthony Davis. Ils ont bien tenté de faire venir Kyle Lowry, mais n'étaient pas prêt à se séparer de Talen Horton-Tucker. En fonction de la date de retour des deux cracks et du développement de "THT", Rob Pelinka saura s'il s'est planté ou pas. Pour le moment, l'inertie des Lakers nous fait dire qu'ils sont plutôt perdants sur ce coup. LeBron James absent plus longtemps que prévu, sale temps sur L.A.

"Playoff Rondo" et les Clippers : gagnants

Sur le papier, récupérer Rajon Rondo, tantôt blessé, tantôt mauvais avec Atlanta, ne ressemble pas à une bonne opération pour les Clippers, qui avaient visiblement quand même très envie de ne pas poursuivre la saison avec Patrick Beverley comme meneur titulaire. Sauf qu'on connaît la chanson. Dans quelques semaines, Regular Rajon se transformera en Playoff Rondo, comme la saison passée avec les Lakers, dont il a été l'un des grands architectes du premier titre depuis 10 ans. Un teigneux au QI basket (et pas que) de surdoué qui ouvre sa bouche tout en étant capable d'activer le beast mode en post-saison, c'est exactement ce dont avaient besoin les Clippers.

Le Miami Heat et la street cred de Pat Riley : gagnants

Dans la même journée, Pat Riley a appris qu'Adrien Brody, acteur oscarisé, allait jouer son rôle dans une série de HBO sur les Showtime Lakers ET il a récupéré Victor Oladipo contre Bradley et Olynyk, deux bons joueurs néanmoins pas indispensables, tout en ne cédant pas aux exigences de Masai Ujiri (qui voulait Tyler Herro) dans le deal avorté pour Lowry.

Les Boston Celtics : perdants

On n'a pas bien compris l'attentisme des Celtics et de Danny Ainge. Est-ce que le GM de Boston pense qu'en l'état son équipe a une chance de coiffer tout le monde au poteau à l'Est ? Pourquoi perdre Daniel Theis, joueur solide de rotation dans un secteur où les C's sont à la peine, pour le remplacer par Moritz Wagner, son compatriote ? Ainge a intérêt à réussir à se positionner sur Andre Drummond ou un autre pivot capable de faire un peu bouger les lignes, sinon la fin de saison et les playoffs pourraient être pénibles.

Les Denver Nuggets : gagnants, mais...

Sur le papier, ajouter l'athlétique Aaron Gordon au frontcourt des Nuggets est une bonne opération. Un changement de décor devrait faire du bien à un joueur qui n'a jamais connu l'explosion qu'on lui prédisait à Orlando. Autour de Jokic, Murray et Porter Jr, Gordon apporte une option supplémentaire dans les matches où Denver aura justement besoin de muscle et de scoring. Simplement, on trouve le prix payé par les Nuggets un peu élevé au vu de ce qu'a montré Aaron Gordon jusque-là : Gary Harris + RJ Hampton (qui n'a pas encore eu le temps de démontrer toute sa valeur) et un futur 1er tour de Draft... Si Aaron Gordon permet à Denver d'aller en Finales NBA, l'analyse sera évidemment différente.

Masai Ujiri et les Raptors : plutôt gagnants

Toronto n'a donc pas tradé Kyle Lowry. Pour l'image de marque, c'est un très joli coup, puisque la franchise montre ainsi qu'elle est capable de respecter ses joueurs historiques. Masai Ujiri n'a pas cédé face à des offres qu'il estimait trop faibles et a en plus effectué des moves d'ajustement plutôt intéressants. Norman Powell aurait sans doute quitté les Raptors en tant que free agent vu l'augmentation de sa valeur, Gary Trent est un très bon jeune joueur et Rodney Hood reste un joueur de qualité si ses genoux ne le lâchent pas. Après, dans les faits, on peut aussi se dire que Toronto n'a pas réussi à capitaliser sur la dernière période où Lowry pouvait lui rapporter quelque chose. Il est possible que le meneur vétéran décide de rejoindre une autre équipe durant la free agency vu la trajectoire actuelle des Raptors. Si au contraire Lowry prolonge à Toronto, le coup aura été absolument parfait.

Les Portland Trail Blazers : gagnants

Gary Trent Jr était très apprécié à Portland. Mais avec Norman Powell, les Blazers récupèrent non seulement un champion NBA 2019, mais aussi un plus gros scoreur et un shooteur d'élite. Avec les Raptors, Powell est actuellement 3e en NBA au pourcentage d'adresse à 3 points parmi les joueurs qui ont pris au moins 200 tirs. Seuls Joe Ingles et Joe Harris, qui jouent aussi chez des prétendants au titre, ont fait mieux. Un apport qui pourrait s'avérer fondamental pour Portland en playoffs où les défenses seront focalisées sur Damian Lillard et CJ McCollum.

Vincent Poirier : perdant

En le voyant se réjouir d'être envoyé aux Knicks avec Frank Ntilikina, on pensait que l'intérieur des Bleus serait conservé et pourrait même gratter un temps de jeu plus intéressant qu'à Boston ou Philadelphie. Raté. Poirier va être coupé et son avenir en NBA est malheureusement très incertain.

Adrian Wojnarowski : gagnant

Tous les ans, on se dit que Woj va se faire rattraper par son ancien disciple Shams Charania dans le game des breaking news. Charania est doué et suit le même chemin que son maître Jedi, mais on a encore vu pendant cette trade deadline qu'il conservait encore la demi-seconde d'avance qui lui permettait de rester le n°1. Long live Woj !

Les New Orleans Pelicans : perdants

Certes, JJ Redick était blessé et pas hyper fringant cette saison, mais il était aussi l'un des rares vétérans des Pelicans. Récupérer James Johnson, Wes Iwundu et un 2e tour de Draft n'aider pas forcément NOLA à accrocher les playoffs NBA cette saison...

La force de frappe à 3 pts des Mavs : gagnante