Où va finir Russell Westbrook ?

Russell Westbrook est susceptible d'être tradé avant le mois de février. Quelles équipes vont tenter de convaincre OKC de boucler un deal ?

Où va finir Russell Westbrook ?
On commençait à se dire que le Thunder était prêt à vivre et mourir avec Russell Westbrook. Qu'importent les échec répétés au 1er tour des playoffs depuis le départ de Kevin Durant, "Russ" incarnait la fidélité et la garantie d'avoir une star à laquelle les fans peuvent se référer. La garantie d'un one-man show constant sur le parquet et de statistiques démentielles qui maintiennent OKC, ce marché initialement peu sexy, dans la discussion. Il semblerait bien que l'histoire d'amour batte de l'aile. Pire, le divorce semble imminent. On serait même prêts à parier que d'ici la deadline de février, Russell Westbrook ne sera plus un joueur du Thunder. Lui s'y serait sans doute bien vu jusqu'à la fin de sa carrière. Sam Presti, le General Manager, a par contre l'air d'avoir eu une révélation. Celle qu'un homme ou une femme a parfois à 40 ans, lorsqu'il ou elle s'aperçoit qu'il a idéalisé son conjoint et qu'il est peut-être temps d'arrêter les frais. Kevin Durant et Paul George ont quitté Westbrook de leur propre chef après avoir été comme cul et chemise avec lui. Ce n'est pas forcément sa personnalité qui pose problème. Le MVP 2017 est un leader apprécié malgré l'image autoritaire et peu amène qu'il dégage pour les médias. C'est probablement lorsqu'ils ont réalisé qu'ils n'avaient aucune chance de gagner le titre avec un joueur qui refuse d'évoluer et de modifier son jeu et son approche à 30 ans, que "KD" et "PG" ont fait leurs bagages. Il n'y avait pas forcément là quelque chose de réfléchi. Juste une pulsion après s'être dit qu'ils ne pourraient plus s'épanouir et atteindre leur objectif.

Russell Westbrook n'est pas si facile à bouger

On a donc appris, quelques heures après le tour de magie des Los Angeles Clippers, que Presti avait proposé Russell Westbrook aux Toronto Raptors. Les Canadiens n'avaient aucune envie de lâcher Pascal Siakam, Fred VanVleet et d'autres atouts. Ils n'ont pas donné suite. Mais le signal est fort. Westbrook est disponible et OKC est prêt à tourner la page. On imagine que l'orgueil du Californien a été touché. Réussir trois saisons consécutives en triple-double de moyenne et avoir toujours voulu être le visage d'une franchise sans histoire, ni palmarès, n'ont pas suffi. Le voilà proposé dans une transaction comme un joueur classique, lui qui se serait sans doute imaginé avec une clause de non-trade si celles-ci existaient encore. Il n'est pas simple d'imaginer Russell Westbrook sous un autre maillot. Pourtant, il va falloir s'y faire. Sam Presti a franchi la ligne jaune et Westbrook a demandé à son agent d'évaluer ses options. Sous contrat jusqu'en 2023 (avec une player option fin 2022) avec des salaires annuels à 38, 41, 44 et 47 millions de dollars, "Brodie" n'est pas un élément facile à bouger. Il y a cette somme énorme, évidemment, mais aussi le fait que le joueur est clivant. Qui va bien pouvoir tenter le coup pour récupérer celui qui reste un basketteur et un athlète uniques ?

Houston ?

Une pensée vient immédiatement. A chaque fois qu'un gros poisson est libre ou en instance de départ, Daryl Morey se met à frétiller. Comme par réflexe, le General Manager des Houston Rockets se positionne pour que l'on sache qu'il est prêt à passer à l'action. Cette fois encore, ce pourrait être le cas. Les dissensions entre James Harden et Chris Paul ont beaucoup fait parler ces dernières semaines, avant que la free agency n'éclipse toute autre actualité. Puisqu'Harden est le pilier intouchable de l'édifice texan, lui offrir un camarade de jeu avec lequel il s'entend mieux a du sens. On peut imaginer Houston tenter de refiler à OKC le contrat de CP3 (près de 125 millions jusqu'en 2022, mais player option en 2021) et y adjoindre des assets qui permettront au Thunder d'amorcer sa reconstruction. C'est a priori le but de Sam Presti. Repartir de zéro, comme lorsque les Seattle Supersonics ont déménagé dans l'Oklahoma et ont patiemment accumulé les picks. Ces mêmes picks sont devenus des monstres : Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden, sans parler du récent champion NBA Serge Ibaka. Petit problème, il est fort probable que le Thunder n'ait pas envie de se coltiner l'embarrassant contrat de Chris Paul. Auquel cas il faudrait beaucoup d'imagination pour qu'une transaction s'opère. Peut-être quelque chose autour de Clint Capela, Eric Gordon, PJ Tucker et des picks ? Il y a de l'idée, mais pas sûr que ce soit suffisant. A Morey de se montrer créatif.

Miami ?

Pour l'heure, le Heat a Jimmy Butler en figure de proue. Ce ne sera clairement pas suffisant pour gagner le titre ou même faire figure d'épouvantail à l'Est. Pat Riley flairera peut-être le bon coup avec Russell Westbrook. Le Heat va également devoir se montrer convaincant pour s'offrir une traction électrique Russ-Jimmy Buckets. On peut imaginer quelque chose autour de Justise Winslow, Goran Dragic, Kelly Olynyk et un package solide de picks (un 1er tour à partir de 2025 par exemple) pour que cela fonctionne à peu près sur le plan salarial et de l'intérêt pour les deux parties. Visuellement et philosophiquement, voir Westbrook à Miami ne serait pas si choquant. Il faudra alors voir si Butler, qui souhaitait devenir le vrai franchise player d'une équipe, n'y verra pas d'inconvénient.

New York ?

Qui dit craquage potentiel, dit New York Knicks. On expliquait l'autre jour que la manière dont les Knicks avaient rebondi après leur échec auprès des gros free agents était intéressante. Peut-être même qu'ils allaient dans la bonne direction. Attention toutefois à ce qu'ils ne se mettent pas en tête de finalement bousculer leur vœu pieux de patience parce qu'une star est sur le marché. New York a quelques atouts à faire valoir pour une équipe comme OKC qui cherche des jeunes pour une période de transition. Kevin Knox, Dennis Smith Jr, Frank Ntilikina et des picks ? Ce n'est que pure spéculation. Mais avoir Russell Westbrook à New York et Kevin Durant à Brooklyn aurait quelque chose de savoureux... On les imagine bien se donner rendez-vous dans une allée sombre du Queen's, en terrain neutre, pour régler leurs différends...

Un "petit marché" ?

Reste la possibilité qu'une équipe qui, à la base, ne pense pas pouvoir conserver Westbrook sur le long terme, passe à l'action pour tenter le coup. L'exemple Kawhi Leonard en inspirera peut-être d'autres. Orlando n'a pas de meneur fiable et dispose d'atouts qui plairont sans doute à OKC comme Aaron Gordon ou Mo Bamba... Les Wolves vont forcément sonder le Thunder pour voir s'ils ne veulent pas récupérer le contrat d'Andrew Wiggins (spoiler alert : personne ne veut le récupérer). En décembre, lorsque les joueurs recrutés durant l'été peuvent être tradés, Phoenix aura peut-être envie de redistribuer ses cartes et de faire des folies en mettant Deandre Ayton, couplé à Ricky Rubio, dans la balance ? La NBA nous a prouvé ces derniers jours et ces dernières semaines que plus grand chose n'était impossible...

Les trois dernières saisons de Russell Westbrook

Season Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3P% FTM FTA FT% OR DR Reb Ast TO Stl Blk Pts
2018-19 OKC 73 36:01 8.6 20.2 42.8 1.6 5.6 29.0 4.1 6.2 65.6 1.5 9.6 11.1 10.7 4.5 1.9 0.5 22.9
2017-18 OKC 80 36:25 9.5 21.1 44.9 1.2 4.1 29.8 5.2 7.1 73.7 1.9 8.2 10.1 10.3 4.8 1.8 0.3 25.4
2016-17 OKC 81 34:35 10.2 24.0 42.5 2.5 7.2 34.3 8.8 10.4 84.5 1.7 9.0 10.7 10.4 5.4 1.6 0.4 31.6