Bathiste Tchouaffé : « Le Hoop Summit, un truc de fou »

Interview avec Bathiste Tchouaffé, l'un des deux représentants français au Nike Hoop Summit disputé le week-end dernier.

Bathiste Tchouaffé : « Le Hoop Summit, un truc de fou »
Pas de repos pour les braves. De retour du Hoop Summit à Portland aux aurores dimanche matin, Bathiste Tchouaffé a immédiatement pris la route pour Bourg-en-Bresse où Nanterre sera en action lundi. Le jeune arrière francilien a quand même pris un peu de temps pour nous raconter son expérience américaine. Titulaire lors du match entre la sélection mondiale et les représentants américains, le joueur de 19 ans a été moins en vue que son compatriote Jaylen Hoard. En revanche, les échos sur sa semaine de travail sont excellents. Certains scouts n'ont pas hésité à parler de Bathiste Tchouaffé comme de l'un des meilleurs défenseurs du panel et ont particulièrement loué la qualité de son shoot. BasketSession : Alors ce petit séjour aux Etats-Unis ? Dis nous tout. Bathiste Tchouaffé : Là je suis un peu dans le dur avec le décalage horaire, mais ça va ! J'avais pris un rythme : les entraînements le matin et au lit à 22h le soir. C'est une expérience de fou, incroyable ! On s'entraîne deux fois par jour, entre 1h30 et 2h à chaque fois. Le matin c'est du travail individuel devant les scouts, avec pas mal de révisions d'actions. On shoote beaucoup aussi. L'après-midi, c'est du cinq contre cinq entre nous. Il y a une fois où on a joué une autre équipe, avec que des "adultes". Je ne sais pas de quel niveau c'était, mais ils nous ont mis +20 ou +30... Est-ce que sur place tu as eu des retours ? Et qu'est ce que tu as pensé personnellement de ce que tu as fait là-bas ? On a lu des bons trucs sur ta semaine de travail et ton profil qui a plu aux observateurs... Je sais qu'il y avait des scouts NBA, mais les seuls retours que j'ai pu avoir c'est via mon agent (Olivier Mazet, NDLR). Il me disait que ce que je faisais était bien. Je ne suis pas allé taper mon nom sur les réseaux pour voir ce qui se disait (rires). Franchement, je pense avoir déchiré et fait une très bonne semaine. Le seul problème, c'est que je me suis craqué au match. Mais ma fierté, c'est d'avoir débuté la rencontre. Quand tu es starter dans un match comme ça, c'est que tu as fait une bonne impression et que le coach te fait confiance. J'avoue que quand on s'est retrouvés titulaires avec Jaylen (Hoard), on s'est checkés, on était heureux. Après, le basket c'est un sport d'adresse et là je n'étais pas en réussite. Je préfère quand même avoir fait une bonne semaine et avoir raté mon match, qu'une semaine pourrie mais un bon match. Il y avait une belle densité de talents dans les deux équipes, il y a des joueurs qui t'ont particulièrement impressionné ? Franchement, j'avoue que c'est Bol Bol qui m'a fait la plus grosse impression. Il est tellement grand ! Mais il a quand même une vivacité au-dessus de la moyenne pour sa taille et il s'amuse à faire du volley avec ses adversaires... Je pense que ce sera un très bon pivot dans le futur. En voyant tous ces gars qui vont jouer en NCAA et certains de tes ex-coéquipiers de l'INSEP qui y sont aussi, tu ne regrettes pas d'avoir choisi de rester en France ? Je dis toujours que si j'avais une deuxième vie, je tenterais l'aventure. Après, je ne regrette pas et je pense que même sans les histoires d'équipementiers qui font que c'est parfois complexe pour des joueurs de l'INSEP de partir en NCAA à cause des règlements, j'aurais tout de même choisi Nanterre. Là, c'est ma deuxième saison et il y a de gros challenges avec la lutte pour les playoffs. Je suis très heureux de pouvoir jouer des matches comme ça. Et j'ai gagné deux trophées la saison passée, ce n'est pas donné à tout le monde à cet âge-là et même dans une carrière pour certains. Tu fais partie de ceux dont le nom revient fréquemment pour l'une des deux prochaines Drafts NBA. Tu en es où dans ta réflexion ? Franchement, je suis concentré sur Nanterre et la fin de saison qu'il faut réussir. La Draft, je ne pense pas que ce sera cette année. Je dis ça, mais je dois en parler avec mon agent. Il y a de bons retours à mon sujet, mais là ce n'est pas d'actualité. Pour le moment, on a prévu d'être au rassemblement des U20 avant l'Euro de cet été. Quel genre de fan et de consommateur de basket tu es ? Le genre qui suit ses amis (rires). Je regarde Gonzaga parce qu'il y Killian Tillie, New-York parce qu'il y a Frank Ntilikina... Orlando aussi, pour Evan Fournier. En fait, je regarde les grosses affiches NBA et Euroleague, surtout s'il y a Nando De Colo, Axel Toupane, Thomas Heurtel, toute la clique... Est-ce qu'il y a un joueur dont le profil et/ou le parcours t'inspirent ? Depuis longtemps, j'admire le jeu de Klay Thompson. J'aimerais m'en rapprocher. Petit, l'idole c'était LeBron, les dunks flamboyants, tout ça... Aujourd'hui si je dois désigner un joueur, c'est Klay. C'est mon style en fait. Du shoot à 3 points, de la défense... Un mec qui reste dans l'ombre des stars et n'a pas besoin de faire de bruit pour être efficace. C'est typiquement ce que je kiffe. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'équipes NBA qui veulent des "3 and D", donc si je travaille bien dans ce sens, ça peut être intéressant. Crédit photo : Ann-Dee Lamour