Comment les Bucks ont refroidi Trae Young avec des ajustements payants

Un point sur les trois ajustements tactiques qui ont joué en faveur des Milwaukee Bucks, vainqueurs des Atlanta Hawks hier soir.

Comment les Bucks ont refroidi Trae Young avec des ajustements payants
Les playoffs des Atlanta Hawks ont des airs de grand huit. Leur spécialité : surprendre leurs adversaires en s’imposant à l’extérieur lors du premier match d’une série. Pour perdre la deuxième rencontre ensuite. Vainqueurs héroïques lors du Game 1, ils se sont fait déchiqueter par les Milwaukee Bucks lors du Game 2 hier soir (125-91). Une soirée délicate pour Trae Young et ses coéquipiers. Et particulièrement pour le meneur All-Star. Cette rencontre ne ressemblait en rien à la précédente pour le jeune patron des Hawks. Dominant, fantasque, insolent il y a deux jours, il s’est éteint cette nuit. Bien étouffé par les ajustements précieux opérés par les coaches et les joueurs des Bucks. Dominé et muselé, Trae Young assume ses responsabilités Resté 28 minutes sur le parquet avant d’être mis au frais, Young a perdu plus de ballons (9) qu’il n’a marqué de paniers (6). Il a terminé avec 15 points à 6 sur 16 dont 1 sur 8 à trois-points. Et le plus souvent, il s’est retrouvé sans solution devant la défense de Milwaukee. Et notamment celle de Jrue Holiday.

Jrue Holiday en stoppeur de luxe

Méchamment crossé mercredi soir, le meneur des Bucks a pris sa revanche. En faisant honneur à sa réputation de stoppeur d’élite (il a été nommé dans le premier cinq défensif cette saison). Selon ESPN, « Ice Trae » était bien congelé devant lui : seulement 3 sur 11 aux tirs avec 6 ballons perdus quand Holiday était sur son dos.
« Je pense que j’ai joué plus intelligemment que lors du match précédent », remarque l’intéressé. « Il y a des moments où je dois jouer physique. D’autres où je vais lui faire croire que je vais jouer physique pour finalement passer sous l’écran. »
Physique. C’est le mot. Les Bucks ont été beaucoup plus présents dans les impacts, histoire de déstabiliser la star adverse. Le genre de traitement parfois (souvent) réservé à Stephen Curry en playoffs.
« Notre agressivité a été l’une des grands clés. Trae pouvait faire tout ce qu’il voulait dans le Game 1. On voulait donner le ton ce soir. Et s’assurer qu’ils ne seraient pas en mesure de prendre leurs aises », note Khris Middleton.

Un changement tactique payant pour les Bucks

Les Hawks ont nuancé l’influence de la défense des Bucks sur le score. Trae Young endossait les responsabilités en assurant que c’était de sa faute et que ses adversaires ne s’étaient pas spécialement ajustés. Nate McMillan et lui ont aussi insinué que certaines actions défensives étaient à la limite de la légalité, une manière de dire qu’il fallait siffler faute. Mais en réalité, les choix de Mike Budenholzer et de ses assistants ont bel et bien mis à mal l’attaque d’Atlanta. Quoi qu’en dise Young, les Bucks ont changé leur plan. En optant déjà pour plus de small ball, ce que nous avions mis en avant comme une solution essentielle à l’issue du Game 1. Comment les Bucks peuvent ralentir Trae Young et aller en finales NBA Bobby Portis a joué 18 minutes, toutes passées au poste de pivot. Mais même en misant sur des cinq plus mobiles, les Bucks ont aussi trouvé des solutions pour ne pas subir quand Brook Lopez était sur le terrain. Plutôt que de « drop » complètement et de reculer jusque dans la peinture sur chaque pick-and-roll, le pivot restait deux pas plus haut afin de constamment maintenir une pression sur le porteur de balle adverse. Les Bucks ont fait des prises à deux très brèves (blitz) sur les pick-and-roll ou ont switché pour garder un joueur face à Young tout en l’empêchant de prendre le milieu. Il n’a pas pu se balader, envoyer des flotteurs ou balancer des passes lobées pour Clint Capela et John Collins toute la soirée. Un ajustement payant, très clairement. Et maintenant, ce sont aux Hawks de s’ajuster.