Cade Cunningham, la clé du problème pour les Pistons ?

Avec l’arrivée de Monty Williams sur le banc et surtout le retour de Cade Cunningham, les Pistons, bons derniers de la conférence Est l’an dernier, peuvent rêver à de meilleurs lendemains.

Cade Cunningham, la clé du problème pour les Pistons ?

Detroit a vécu un dernier exercice compliqué, terminant la saison 2022-2023 à l’avant dernière place de la ligue, avec un bilan de 65 défaites pour 17 victoires seulement. Annoncée dans les profondeurs du classement l’an prochain par les principaux médias US (29e pour NBC, 28e pour Bleacher Report), la franchise du Michigan semble destinée à vivre un calvaire cette année encore. Pourtant, des motifs d’espoir existent au sein du club, parmi lesquels l’arrivée de Monty Williams aux commandes de l’équipe, et, surtout, le retour à la compétition de Cade Cunningham. Absent des parquets pour cause de blessure depuis près d’un an, le 1er choix de la Draft 2021 est attendu au tournant. Le renouveau de la franchise pourrait bien être entre ses mains.

Le roster des Pistons regorge de jeunes talents bruts sur lesquels la franchise espère bâtir sa reconstruction. A force d’enchaîner les saisons galère, Detroit a bénéficié de places de choix lors des dernières Drafts et s’est constitué un véritable trésor de guerre. Résultat, les Pistons aligneront cette année pas moins de 7 lottery picks, dont le plus vieux, Marvin Bagley, a tout juste 24 ans. De quoi préparer l’avenir. Mais empiler les prospects ne suffit pas pour gagner des matches et donner une direction à une franchise qui rêve de renouer avec son glorieux passé.

Conscient du problème, le front office a tranché dans le vif cet été. Exit Dwayne Casey et son piètre bilan de 121 victoires pour 263 défaites sur le banc de Motor City, remplacé par Monty Williams, en provenance de Phoenix. Le Coach of the Year 2022 aura la lourde tâche de remettre l’équipe sur les bons rails. Un challenge qu’il a largement relevé dans l’Arizona, menant aux NBA Finals une équipe des Suns qu’il avait récupérée avec un bilan de 19 victoires pour 63 défaites  en deux ans seulement. L’avenir dira si Williams est bel est bien l’homme de la situation dans le Michigan. Il semble en tout cas en avoir le profil.

L’autre lueur d’espoir à Detroit, c’est bel et bien le retour aux affaires de Cade Cunningham, victime d’une fracture du tibia la saison dernière (12 matchs seulement). Star de la fac d’Oklahoma State, drafté en 1ère position par Detroit en 2021, le natif du Texas avait livré une solide saison rookie (17,4 pts, 5,5 rbds et 5,6 ast de moyenne) et laissé entrevoir le potentiel d’un futur All-Star. Arrière de grande taille (1,98m) capable d’évoluer sur les postes 1 et 2, de créer pour lui-même comme pour les autres et de jouer sur pick & roll, il a tout en magasin pour devenir un grand joueur NBA, à condition de rester en bonne santé.

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Il a décliné Team USA

Bonne nouvelle pour l’organisation des Pistons, le garçon semble bel et bien remis sur pied, comme il le déclarait lors du media day début octobre. « Je me sens à 100% ». Même son de cloche du côté de Steve Kerr, qui a retenu Cunningham comme sparring partner lors du stage de préparation de Team USA pour la Coupe du Monde, et qui déclarait au micro d’ESPN. « Cade a l’ai en grande forme. Sa blessure est clairement derrière lui et c’est génial de le voir en bonne santé. » Et en plus d’avoir rassuré sur son état de forme, le jeune talent a impressionné cet été du côté de Las Vegas, au point de se voir proposer d’intégrer le roster de Team USA pour la Coupe du monde par Steve Kerr, qui appréciait tout particulièrement la capacité de Cunningham à « contrôler les matchs grâce à sa dimension physique sur le poste de meneur. » Une opportunité qui lui aurait offert un autre statut, mais qu’il a préféré décliner pour continuer de prendre soin de son corps et se concentrer sur la prochaine saison.

Mais le joueur semble bel et bien prêt à franchir un cap cette année, comme il l’expliquait, toujours durant le media day des Pistons, début octobre. « Je veux être un grand leader et le meilleur coéquipier possible. Je pense que j’ai de nombreuses qualités qui nous permettront de gagner des matchs ». S’il reste évidemment un diamant brut à polir, avec notamment un bel axe d’amélioration sur le tir (41,6% d’adresse générale et 30,9% à 3-points en carrière) et la justesse de jeu (3,6 pertes de balle), ses progrès seront très attendus dès le 25 octobre prochain, date de reprise du championnat, notamment en ce qui concerne le leadership.

En effet, dans une équipe sans véritable hiérarchie qui a présenté la bagatelle de 32 cinq majeurs différents l’an dernier (22 seulement pour Denver, les champions en titre) et où les guards de talent sont nombreux (Jaden Ivey, Killian Hayes, Monte Morris, Alec Burks et Cade Cunningham), les Pistons auront besoin d’un leader pour leur apporter de la stabilité et les guider vers le succès. Et Cunningham pourrait bien être celui-là, à en croire les récents propos de Monty Williams, qui, le comparant à Tim Duncan, voyait dans son attitude et son humilité « les signes évidents d’un grand leader ». Avec un coach qui a bâti son succès aux Suns en s’appuyant notamment sur un meneur de grand talent, Chris Paul, Cade Cunningham devrait être largement responsabilisé l’an prochain. Monty Williams prévoirait même, à en croire ses dernières déclarations, de le décharger des missions défensives auxquelles il était jusqu’ici assigné, à la faveur du prometteur rookie Ausar Thompson, « pour lui permettre de se concentrer sur l’attaque et la création ».

Tout semble donc réuni du côté du Michigan pour que les Pistons retrouvent des couleurs cette année et déjouent un tant soit peu les pronostics qui les expédient une fois de plus vers les abysses du classement. Et pour peu qu’Ausar Thompson confirme les espoirs placés en lui, que Jalen Duren, James Wiseman voire Marvin Bagley franchissent eux aussi un cap, Detroit pourrait devenir une équipe intéressante à suivre.