Cinq stars qui devraient être transférées (mais ne le seront pas)

Ces joueurs confirmés ne vont pas changer d'équipe mais leur franchise aurait tout intérêt à oser mettre en place un échange les impliquant.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Cinq stars qui devraient être transférées (mais ne le seront pas)
La chanson, les fans les plus assidus de la NBA la connaissent. A l’approche de la deadline, les noms de certaines des stars les plus réputées vont s’infiltrer dans le flot des rumeurs. Parfois juste pour faire le buzz. Parfois parce que leur transfert serait logique. Et au final, très peu de joueurs majeurs seront échangés. Parce qu’il est difficile pour les franchises de leur trouver une contrepartie équivalente. Les joueurs ci-dessus sont des All-Stars ou ne sont pas si loin de ce statut prisé. Ils sont des éléments moteurs de leur équipe respective. Et pourtant, leur direction ferait peut-être mieux de s’en séparer. Ou au moins de tester leur valeur sur le marché. Ils ont été – ou seront peut-être – cités dans les spéculations dans les prochains jours. Nous avons essayé de trouver des arguments justifiant leur transfert, tout en restant bien conscients que ces gars-là défendront sans doute toujours les mêmes couleurs une fois la date du 23 février passée.

Eric Bledsoe (Phoenix Suns)

  Pourquoi : Parce qu’il pratique le meilleur basket de sa carrière. Plutôt paradoxal, non ? A 27 ans, Bledsoe arrive à maturité. Les blessures sont derrière lui – croisement de doigts – et les années passées à observer Chris Paul aux Los Angeles Clippers portent leurs fruits : « Mini LeBron » est en fait un « Mini CP3 » (du pauvre) capable de driver une équipe NBA soir après soir. Il est plus athlétique, plus véloce et moins adroit que son glorieux aîné. Mais avec plus de 20 points, 5 rebonds et 6 passes dans la besace, il a des arguments. Et une valeur élevée comme jamais sur le marché des transferts. C’est le moment pour les Suns d’en profiter. La franchise de l’Arizona pointe à la dernière place de la Conférence Ouest. Bledsoe est fort, mais tout le monde s’en fiche, ou presque. Justement parce que Phoenix ne gagne pas. Et l’équipe n’a pas intérêt à gagner. Pas tout de suite. Une cuvée bien talentueuse et super chargée en meneurs de jeu s’apprête à débarquer en NBA. Sauf accident (soudaine série de victoires comme le Miami Heat ou manque de chance le soir de la loterie), les Suns pourront piocher parmi les meilleurs point guards du futur en juin prochain. Autant profiter dès maintenant de la cote montante de Bledsoe pour récupérer d’autres assets et laisser libre le poste un à un futur crack plus jeune susceptible de grandir au même rythme que les autres stars en herbe de l’effectif (Devin Booker, Marquese Chriss, Dragan BenderAlex Len. Non, on déconne pour Alex Len). Bonus : Selon le même raisonnement, transférer Brandon Knight est une option mais le combo-guard ne « vaut » plus rien (en tout cas rien d’intéressant) sur le marché. Destination(s) potentielle(s) : Minnesota (un pick non protégé, Ricky Rubio, Shabazz Muhammad ?), Orlando (à choisir entre du pick, Serge Ibaka, Elfrid Payton, Mario Hezonja, Nikola Vucevic).

Carmelo Anthony (New York Knicks)

Pourquoi : Parce qu’il mérite mieux que le traitement ridicule que lui réserve Phil Jackson. Le cirque permanent à New York commence à taper sur le système d’une star qui, malgré ses défauts, a tout de même été loyale envers les Knicks. D’ailleurs, son transfert serait certainement une bonne chose pour la reconstruction de la franchise de Manhattan alors autant libérez Melo. Destination(s) potentielle(s) : Les Clippers (Jamal Crawford, Austin Rivers), les Cavaliers (Iman Shumpert et J.R. Smith avec un petit mot : « on vous les rend, merci pour le titre »).

Andre Drummond (Detroit Pistons)

Pourquoi : OK, celui-là peut sembler difficile à avaler. Mais pourquoi donc les Pistons se sépareraient de leur franchise player désigné, un pivot massif de 23 ans ? Peut-être parce que la franchise stagne. Justement parce que son diamant évolue peu. Il a des lacunes défensives malgré un potentiel athlétique dingue. Son arsenal offensif est encore en grand chantier. Quelque chose ne va pas à Detroit, et Drummond n’est pas entièrement responsable. Mais, à l’heure actuelle, la franchise du Michigan n’est pas forcément plus forte avec son jeune All-Star. A vrai dire, l’équipe de Stan Van Gundy est même moins efficace quand son pivot – et plus globalement son cinq majeur – est sur le parquet. Les Pistons encaissent 8 points de moins sur 100 possessions quand « Dre » est sur le banc (par rapport à quand il est sur le parquet). Ils sont aussi plus tranchants en attaque. Les dirigeants de ‘Motor City’ sont évidemment les mieux placer pour jauger le potentiel du bonhomme. Mais s’ils trouvent le moyen de récupérer une autre superstar en profitant de la cote du pivot, qu’ils n’hésitent pas. Destination(s) potentielle(s) : Il faut tenter d’arnaquer les Kings ou les Bulls. Genre Drummond et un pick contre Butler ou Cousins. Quitte à mettre Reggie Jackson dans le lot et tenter un trade massif.

Goran Dragic (Miami Heat)

Pourquoi : Ceux qui pensent que Pat Riley se réjouit de la série de victoire historique de son Miami Heat peuvent se mettre le signe peace dans l’œil. Entre finir dixième de la Conférence Est et piocher dans le top trois de la prochaine draft, que choisir ? Autant vous dire que les dirigeants floridiens ne vont pas hésiter trop longtemps, surtout si le meneur slovène continue de faire gagner autant de matches – c’est pas le plan, bordel. Ses prestations brillantes ont au moins le mérite de faire grimper sa valeur sur le marché. Bonus : Si Riley en a vraiment rien à faire du peuple, il se sépare aussi du contrat maximum d’Hassan Whiteside. Destination(s) potentielle(s) : Orlando (Nikola Vucevic, un pick).

C.J. McCollum (Portland Trail Blazers)

(Enfile son casque). (Enfile des genouillères). (Enfile des protège-tibia). (Enfile des coudières). (Enfile une armure). (Se prépare pour la charge des supporteurs de Portland). Celui-ci était vraiment difficile. Déjà parce que C.J. McCollum est un joueur fantastique. Un prince du un-contre-un, un dribbleur hors-pair, un tireur d’élite. Un régal à voir jouer. Surtout quand il est bouillant. Et il est clairement le deuxième meilleur joueur de Portland. Il n’est pas All-Star mais c’est presque anecdotique quand un joueur tourne à plus de 23 points, 48% aux tirs et 41% à trois-points. Seulement voilà le problème : les Blazers ont de très sérieuses lacunes en défense. La quatrième plus mauvaise équipe de la ligue de ce côté du parquet. Et McCollum, comme Damian Lillard, sont fortement responsables des orgies et autres trucs illégaux qui ont lieu chaque soir de match dans la raquette. Les arrières et les meneurs scoreurs pullulent en NBA et leur aptitude à marquer des points est mise en valeur avec les picks-and-roll joués à outrance pendant 48 minutes. Revenons au problème : Lillard et McCollum ne contiennent pas les meilleurs guards adverses. Avoir un mauvais défenseur dans le backcourt est un désavantage. En compter deux revient à se tirer une balle dans le pied. Les Blazers étaient plutôt à l’aise avec un seul meneur – McCollum en l’occurrence, en l’absence de Lillard, blessé – accompagné d’un défenseur sur la ligne arrière. La (légère) preuve que leur association, aussi flamboyante soit-elle, n’est pas irremplaçable dans l’Oregon. D’autres systèmes de jeu peuvent donner des résultats tout aussi positif. Elu MIP l’an passé, McCollum est le joueur de Portland dont la cote est la plus élevée sur le marché – Lillard mis à part. Les dirigeants peuvent vendre au prix fort et réclamer une autre star en contrepartie ou une belle dizaine d’assets. Tout ceci étant dit, le couple formé par les deux pistoleros des Blazers est trop sexy pour être brisé (surtout pas le jour de la Saint Valentin). Même si cela passe par une élimination au second tour tous les ans pendant cinq saisons. Destination(s) potentielle(s) : Imaginons C.J. McCollum et un ou plusieurs picks (les Blazers en comptent trois pour la prochaine draft) en l’échange de Jimmy Butler ou Paul George ?

Mais aussi...

Dwight Howard : Parce que les fans des Hawks se sont déjà assez ennuyés pendant dix ans. Le mec porte la poisse partout où il passe. Paul Millsap : Parce qu'Atlanta risque de perdre un deuxième All-Star sans contrepartie une deuxième année de suite. Paul George : Parce qu'il a de toute façon déjà la tête ailleurs. Sa Free Agency va arriver plus vite qu'on ne le croit. Blake Griffin : Parce que les Clippers sont historiquement aussi forts avec Chris Paul et DeAndre Jordan sans Griffin qu'ils ne le sont avec leurs trois stars réunies. Jimmy Butler : Parce que son leadership laisse encore à désirer. Si une franchise met le paquet pour Jimmy Buckets, autant saisir l'opportunité.
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