Surprise, surprise : LaVar Ball en Lituanie, c’est déjà fini

Et si LaVar Ball avait trouvé plus fort que lui en Lituanie ? Persuadé qu'il pouvait faire du business, du buzz et accessoirement permettre à ses fils de continuer à se développer en tant que joueur, il a finalement décidé d'interrompre avant la fin une aventure qui ne pouvait se terminer autrement.

Surprise, surprise : LaVar Ball en Lituanie, c’est déjà fini
Enorme surprise (non) en Lituanie. LiAngelo Ball et LaMelo Ball quittent leur équipe, BC Vytautas, avant la fin de la saison. Selon le journaliste lituanien Donatas Urbonas, LaVar Ball a décidé de ramener ses fils à Los Angeles parce que le plus âgé est blessé à la cheville et le plus jeune n’a pas assez de temps de jeu.

« Nous n’allons pas continuer à perdre notre temps », aurait affirmé LaVar.

https://twitter.com/Urbodo/status/989172815541800962 ESPN donne une version légèrement différente via Chris Haynes. Ce dernier affirme que le départ prématuré, à deux matches de la fin de la saison, s’explique par le fait que les deux joueurs seraient blessés. Une excuse - relayée par un média, ESPN donc, très proche de la famille durant ce trip européen - pour ne pas avoir à dire que le faible temps de jeu de LaMelo Ball entre dans l’équation ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, si l’équipe a accepté la décision, son head coach Virginijus Seskus s’est déclaré choqué :

« C’est juste une nouvelle preuve qu’ils sont venus ici pour faire un show, pas pour le basketball. C’est triste qu’ils n’aient pas compris ce que nous leur avons donné. Nous comprenons comment ils nous ont aidé, la réciproque n’est pas vraie », a-t-il expliqué au média lituanien 15min.lt.

Interrogé par le site sur la possibilité que LaMelo revienne l’an prochain, LaVar Ball a bien évidemment fait son cirque :

« Vous me posez vraiment cette question ? Le coach a tout gâché, et il va devoir en payer le prix car Melo n’y retournera pas. »

LaVar Ball soulé par le manque de temps de jeu de ses fils

Le vrai fond du problème dans l’histoire est bien évidemment celui du temps de jeu. LaVar Ball s'en était déjà ému et avait poussé une gueulante contre le coach de ses mômes. Un peu comme il a fait avec Luke Walton, d'ailleurs.

« Nous aurions pu gagner ce match facilement, mais le coach n'a pas eu assez confiance pour laisser mes gamins faire ce qu'ils savent faire. Je lui ai donné la recette pour gagner, si tu ne veux pas l'appliquer, c'est que tu ne veux pas gagner. Je suis un gars loyal. Si mes gamins viennent s'entraîner tous les jours... Je suis amical, nous avions une bonne amitié avec le coach, ils bossent dur. Et vous titularisez un gars qui ne s'est même pas entraîné avant mes garçons ? Je m'en moque maintenant du jeu. Je pense seulement à la loyauté, il m'a montré la valeur de notre amitié à ses yeux. (...) Je suis vraiment en colère contre le coach, je pense que notre amitié avait une plus grande valeur », avait-il expliqué. 

Il n'avait visiblement pas compris le principe du basket professionnel. Ou alors il s'en foutait allègrement. Mais pas Seskus qui ne partage pas vraiment l'avis de LaVar sur le niveau des deux ados. Si l’on ne compte pas les matches d’exhibition du Big Baller Brand Challenge, cette ligue créée au final pour exposer les deux frangins, LiAngelo Ball a joué 14 matches avec Vytautas pour 12,6 points à 41,5% à trois-points. LaMelo n’a joué que 8 matches, pour 12,4 minutes, 6,5 points, 2,4 passes et un terrible 26,8% d’adresse.

LaMelo Ball pénalisé par l'aventure lituanienne ?

Pour le plus âgé, ça ne devrait pas poser trop de problèmes. Il n’était pas un gros prospect et la situation ne changera pas grand-chose pour lui. L’opération est même peut-être positive : sa cote aurait très bien pu chuter si son jeu avait été exposé toute la saison en NCAA. En Lituanie, il a réussi à donner le change. Il va faire des workouts avec plusieurs équipes NBA et va se préparer pour la Draft, notamment en participant au Professional Basketball Combine en mai à l’IMG Academy. Il n’est toujours pas un gros prospect NBA, mais sa cote est plus ou moins restée la même. L’opération Lituanie, comme prévue, a en revanche été moins positive pour LaMelo Ball. Il s’est certes entraîné avec des adultes cette saison, mais il a très peu joué à un âge où c’est essentiel. Il a été déscolarisé. Que fera-t-il l’an prochain ? Réintègrera-t-il la filière classique aux Etats-Unis ? Retentera-t-il sa chance au niveau pro, en attendant d’être éligible l’an prochain ? Dans un cas comme dans l’autre, quelle équipe prendra le risque de vivre le cirque permanent de la famille Ball ? Surtout que ledit cirque a été largement documenté. C’est aussi la limite du système LaVar Ball et de ceux qui disent que même la mauvaise pub est bonne à prendre. Parfois, ça peut fermer des portes. Espérons néanmoins que cette expérience, de quelques mois seulement, ne nuira pas à LaMelo Ball. Mais on ne peut s’empêcher de se dire que le si malin LaVar Ball qui pensait à la fois faire de l’argent, faire un pied de nez au système américain et garantir à ses deux fils développement et temps de jeu, s’est fait « outcoacher » en Lituanie.