« On était escorté par la police durant la March Madness »

Passé par Ohio State et désormais à l'ASVEL, David Lighty nous éclaire sur ses années aux Buckeyes, l'ambiance pendant la March Madness et sa relation avec Greg Oden.

« On était escorté par la police durant la March Madness »
La March Madness est une période incontournable de l'année pour les amateurs de basket. Le tournoi universitaire passionne plus les foules que les finales NBA aux Etats-Unis et des milliers de fans suivent avec attention les matches disputés sur quelques jours. David Lighty, ancien coéquipier de Mike Conley et Greg Oden aux Buckeyes d'Ohio State, a eu la chance d'aller jusqu'en finale en 2007 et de remporter le NIT - tournoi qui réunit les meilleures équipes non qualifiées pour la March Madness - en 2008. Joint par téléphone, le joueur de l'ASVEL nous donne quelques précisions sur ses années universitaires. BasketSession : Parle-nous un peu de l'ambiance pendant la March Madness. Tout le monde dit que c'est de la folie mais comment le vit-on en tant que joueur ? David Lighty : Mais c'est fou ! C'est le genre de moment que vous voulez vivre en tant que joueur. Les moments où vous jouez devant un large public dans des grandes salles avec une chance de tout gagner. C'est un peu comme la Leaders Cup en France mais en cent fois plus fou. BS : On a l'impression que les fans vivent pour leur fac et le tournoi ? Tu te souviens de trucs un peu dingues sur ou en dehors du terrain pendant la March Madness ? DL : C'est clair que les fans sont à fond. Il y avait toujours plein de monde pour nous attendre à l'hôtel, on était obligé d'être escortés par des policiers. BS : Tu as perdu en finale du tournoi en 2007 avant de gagner le NIT en 2008. Quels sont tes souvenirs de ces deux campagnes ? DL : Ce sont les meilleurs souvenirs de ma carrière universitaire. Juste le fait d'être allé en finale et de l'avoir joué dans le Georgia Dome devant 80 000 personnes ! C'est super excitant d'être là et de jouer et de savoir qu'il y a des millions de spectateurs devant leur télévision. C'était aussi fun en 2008 parce qu'on a gagné au Madison Square Garden de New York, la Terre Promise du basket. BS : Il devait y avoir beaucoup de pression. DL : Oui, c'est sûr. Mais, en tant que joueur, c'est ce que vous recherchez. Vous jouez pour ces moments et ces opportunités là. Vous n'aurez peut-être plus jamais cette opportunité alors il faut chérir ces moments là et tout donner. BS : On parle beaucoup de la NBA, de la difficulté de gagner un titre en jouant plus de 100 matches - playoffs inclus - dans l'année mais le tournoi universitaire a l'air vraiment dur à remporter en raison des matches à élimination directe. Il faut gagner ou c'est le retour à la maison à chaque tour. DL : Oui et c'est pour ça que n'importe quelle équipe qui gagne le tournoi chaque année (aucune faculté n'a réalisé le doublé depuis... Florida en 2007, contre Ohio State - NDLR) le mérite. Comme tu le dis, ce sont des matches à élimination directe donc il vaut mieux être prêt à chaque rencontre. Vous jouez contre tant d'équipes différentes, au style de jeu différent que tout peut arriver. Je pense que c'est pour ça que tout le monde aime à ce point ce tournoi. Ce n'est comme ça dans aucun autre sport. Ce sont toujours des séries (dans les autres sports US) et c'est pour ça que c'est aussi excitant. BS : C'est ce qui explique les upsets ? [superquote pos="d"]"Greg Oden serait le meilleur pivot NBA s'il ne s'était pas blessé."[/superquote]DL : Oui ! Tout le monde à sa chance, qu'il s'agisse d'une petite ou d'une grande université. Vous ne savez jamais ce qui peut arriver. BS : En NCAA, les stars, ce sont les coaches. Pourquoi ? DL : C'est une très bonne question. Personnellement, je pense que les médias font des coaches les stars. Tout dépend du temps qu'ils passent dans la même université, comme coach K (Mike Krzyzewski) qui est à Duke depuis vingt ans. On ne voit pas ça dans le sport professionnel mais seulement à la fac. Les coaches restent plus longtemps que les joueurs dont c'est plus facile de se connecter avec eux. BS : Comment c'était de jouer avec Greg Oden ? DL : C'était génial. Il serait le meilleur pivot NBA aujourd'hui s'il ne s'était pas blessé. Il était inarrêtable. C'est le meilleur joueur avec lequel j'ai joué. J'étais juste content d'être dans son équipe. Mais il se sent bien aujourd'hui. C'est vraiment un bon gars et c'est un très bon ami. Crédit photo : FBlaise