Comment les Lakers ont “limité” Stephen Curry

Comment les Lakers ont “limité” Stephen Curry

Si Stephen Curry a inscrit 27 points, les Los Angeles Lakers ont eu un plan intéressant pour limiter le meneur des Golden State Warriors.

Cédric EmésPar Cédric Emés | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus

"Non, il faisait des blagues en disant qu’il allait défendre sur moi jusqu’au banc." Au cours du deuxième quart-temps, LeBron James a suivi, en se marrant, Stephen Curry jusqu'au bout du banc. Une scène étonnante alors qu'Anthony Davis se trouvait sur la ligne des lancer-francs de l'autre côté du parquet.

Après le match, le meneur des Golden State Warriors a donc révélé le contenu de cette discussion avec le King. Bien évidemment, le patron des Dubs l'a pris avec le sourire. Mais il aurait dû se méfier : de son côté, Jarred Vanderbilt a suivi la consigne de LBJ à la lettre !

Sur ce Game 1 remporté par les Lakers (117-112), Curry n'a pas eu son impact habituel. Malgré ses 27 points à 10/24 aux tirs, le joueur de 35 ans a longtemps eu du mal à trouver son rythme. La faute à la stratégie des Angelenos.

Jarred Vanderbilt ne l'a jamais lâché !

Sur le papier, le plan des Lakers n'a rien de très complexe. Face à la menace quasiment inexistante du duo Draymond Green - Kevon Looney sur le plan offensif, LeBron James et Anthony Davis ont laissé des espaces importants pour se concentrer sur la fermeture de la raquette.

Une aubaine pour le jeu des Warriors très axé sur le tir à longue distance ? En partie. Sur le début de la rencontre, Klay Thompson et Jordan Poole se sont régalés. Pourquoi ? Car AD avait clairement la consigne de ne pas sortir sur les écrans ou les passes main-main.

Par contre, cette "chance" était seulement pour Thompson-Poole. Un duo aidé par les défenses plus permissives d'Austin Reaves, de D'Angelo Russell ou encore du pauvre Troy Brown Jr (qui n'a pas arrêté de manger des écrans en tentant de suivre Thompson).

Mais quid de Curry ? Il n'a pas eu cette liberté. Pourquoi ? En raison d'un homme : Vanderbilt. Comme face à Ja Morant au tour précédent, l'ex-talent des Minnesota Timberwolves a utilisé sa mobilité et son envergure pour CONSTAMMENT coller son adversaire direct.

L'objectif ? Le couper du ballon, constamment. Avec une activité de tous les instants, le Californien a fait de son mieux pour éloigner la gonfle des mains de son opposant. De cette manière, Curry n'a pas été en mesure de trouver son rythme.

Le bilan du Chef face à Vanderbilt ? 2/10 aux tirs, 1/5 à longue distance, 2 ballons perdus et 92% de tentatives contestées. Avec ses qualités athlétiques et son envergure, le joueur de 24 ans a représenté un cauchemar pour le #30 des Warriors.

"Je veux ce genre de missions. J'ai l'impression que c'est comme ça que je peux avoir un impact sur cette équipe. C'est difficile de le garder, il peut être encore plus dangereux sans le ballon", a souligné Jarred Vanderbilt au micro de Mike Trudell.

Pour ne rien gâcher, avec son activité, le natif de Houston a même été précieux dans ses aides défensives. Avec notamment 2 contres dont un rageur sur Curry au cours du troisième quart-temps.

Anthony Davis, une performance pour l’histoire

Les Warriors ont une piste...

Avec AD pour régner à l'intérieur et le travail de sape de Vanderbilt sur Curry, les Lakers ont donc pris le contrôle du match. Sur les trois premiers quart-temps, le meilleur joueur des Warriors était clairement limité : 13 points à 5/13 aux tirs.

Problème, Kerr n'est pas aveugle. Face à cette situation, le coach des Warriors, alors que son équipe comptait 14 points de retard dans le money-time, a procédé à des ajustements. Tout d'abord, en optant pour du small-ball avec la sortie de Looney. La conséquence directe ? Les Lakers ne peuvent pas se permettre de laisser le même espace à Andrew Wiggins (décalé en 4 face à James).

Et surtout, Curry a été bien plus impliqué. Pour éviter le pressing de Vanderbilt afin de couper les passes, Kerr a tout simplement confié la remontée du ballon à son meneur. Un changement qui a d'ailleurs contribué à la fatigue de Vanderbilt, obligé de sortir pour souffler.

"Si nous pouvons prendre des rebonds, le fait de jouer petit est à notre avantage. Il y a probablement trois ou quatre possessions où on a fait un stop, on a eu le rebond et on a pu pousser. Et on a toujours eu un gars ouvert. C'est comme ça que nous aimons jouer", a résumé Stephen Curry.

Sans JV sur le parquet, Curry s'est mis en action. Avec un Davis fixé à l'intérieur par Green, il a été le grand artisan du 14-0 de son équipe pour revenir à égalité. Seulement sur le 4ème quart-temps, il a ainsi marqué 14 points à 5/10 aux tirs (3/5 à trois points).

Le bémol de cette montée en puissance ? Une pénétration mal négociée à 112-114 qui s'est terminée par un contre de Davis. Mais en tout cas, il y a clairement une piste pour déjouer la tactique des Angelenos.

"Avec Anthony Davis dans la peinture, il n’y aura rien de facile dans la peinture. Donc il faut quand même tenter d’attaquer, on ne peut pas se contenter de jouer vers la ligne à trois points pendant tout le match.

Mais une grande partie de notre jeu se repose sur des pénétrations pour ressortir le ballon. Et les gars ont fait un bon boulot à ce niveau. Ils ont essayé de couper nos tirs derrière l’arc en exerçant une grosse pression sur nos extérieurs. Mais je trouve que nos gars ont réussi à trouver de bonnes ouvertures et ont mis de bons tirs", a d'ailleurs noté Kerr face aux médias.

Avec cette première stratégie, les Lakers ont réussi un gros coup. Aux Warriors de trouver la parade, sur la durée, pour mettre Stephen Curry dans les meilleures conditions. En attendant, Los Angeles peut tout de même se frotter les mains d'avoir récupéré l'arme Jarred Vanderbilt à la deadline.

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