Jaylen Brown, fort aujourd’hui, monstrueux demain

Jaylen Brown, fort aujourd’hui, monstrueux demain

Jaylen Brown a confirmé dans le game 1 contre les Cavs qu'il était un élément-clé des Celtics et que sa progression fulgurante était loin d'être achevée...

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
"Jaylen Brown est trop malin pour son propre bien. Pas sûr qu'il soit réceptif aux conseils et aux ordres d'un coach en NBA". Lorsque les Boston Celtics ont conservé leur 3e pick en 2016 (malgré l'impatience de leurs fans à l'époque) pour drafter un Californien décrit comme athlétique, doué, mais un peu effronté, les gens ont tiqué. A peine avait-on eu le temps de le voir en action à la fac, après l'élimination de ses Golden Bears au 1er tour du Tournoi NCAA. Deux ans après, plus personne ne doute du choix de Danny Ainge. Tout le monde applaudit même le flair du GM du Massachusetts. La gestion de Brad Stevens et la diligence de Jaylen Brown aussi. Dans le game 1 de la finale de Conférence Est contre les Cleveland Cavaliers, Brown a montré une nouvelle fois l'étendue de ses qualités et l'impact de sa personnalité singulière. Celle d'un petit génie, véritable éponge sur et en dehors du terrain, capable d'apprendre une nouvelle langue en en un temps record ou de disserter sur des problèmes de société avec l'éloquence d'un vétéran. Sur le strict plan du basket, et dans une équipe qui a admirablement partagé le ballon sans chercher à faire briller un individu en particulier, le sophomore s'est distingué dimanche. Et ses progrès sont fulgurants. Meilleur marqueur du match avec 23 points (9/16 dont 3/5 à 3 points), Jaylen Brown a rendu une partition maîtrisée, dans un secteur où il a pris plus de responsabilités cette saison (14.5 points de moyenne contre 6.6 la saison passée). Diminué au tour précédent à cause d'une blessure à la cuisse, il était enfin à 100%. Transpercer la défense des Cavs sur un drive après trois secondes de jeu. Check. Caler un fadeaway en tête de raquette. Check. Un panier à trois points dans le corner. Check. Puis côté opposé. Check. Placer un floater devant LeBron malgré une tentative de contre. Check. La variété et l'alternance des plaisirs est là, même s'il n'a par exemple pas eu besoin de placer un dunk tonitruant dont il la secret. En défense, Al Horford et lui ont donné le ton d'entrée de jeu, insufflant une verve assez incroyable sur le plan individuel et collectif. Brown lit de mieux en mieux les intentions adverses et utilise à merveille ses qualités athlétiques. On ne lit aucune angoisse dans les yeux de l'intéressé. Quel que soit l'adversaire. Mieux, un soupçon d'insolence s'est ajouté à l'équation. Des petites célébrations après chaque panier, un regard de défi après un contre ou une interception... La confiance règne.

Jaylen Brown ne vomit plus en pensant à LeBron...

Il y a un an, lors de la même finale de Conférence facilement gagnée par les Cavs contre les Celtics, l'appréhension n'était pas la même. L'ailier des C's avait expliqué sur S-Techie que défendre sur LeBron James le faisait tellement stresser qu'il en vomissait presque. Avant chacune des confrontations avec le "King", Brown s'astreignait à un petit rituel, sans doute pour ne pas perdre pied : écouter en boucle un rap de 3 minutes écrit par ses soins avec des paroles rassurantes et à même de lui donner confiance. Il en avait révélé un extrait à Sports Illustrated. En VF : "C'est le jour du match et le moment de se concentrer. Es-tu prêt ? Je peux sentir que ta respiration est lourde, reste calme. Je dois juste faire semblant que je gère alors que ce n'est pas le cas. J'ai peut-être envie de vomir, mais je ne le ferai pas. Respire simplement. Inspire, expire, écoute ma voix . Inspire, expire. Putain, tu n'as pas le choix. Inspire, expire. Je sens que mes mains sont moites et que mes jambes sont lourdes". Pas sûr que Jaylen Brown ait aujourd'hui besoin de ces méthodes. A la vitesse à laquelle il progresse et se place en leader et cadre essentiel de ce groupe, on commence à lui entrevoir un avenir vraiment brillant. Celui d'un joueur qui n'aura pas beaucoup de concurrents au moment de lister les meilleurs "two-way players" de la ligue dans quelques années.
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