Jazz-Thunder : Comment OKC peut sauver sa tête ?

Mené 3-1 par le Utah Jazz, l’Oklahoma City Thunder va devoir trouver des solutions rapidement pour ne pas voir sa saison se terminer prématurément.

Jazz-Thunder : Comment OKC peut sauver sa tête ?
On avait annoncé cette série très indécise. Ce choc de style est pour le moment largement à l’avantage du Jazz et de son collectif ultra bien huilé. À l’inverse, le Thunder nous montre le même visage qu’en saison régulière, terriblement inconstant et beaucoup trop focalisé sur deux hommes. Steven Adams ne voit pas le ballon à l’intérieur, Melo n’est que l’ombre du joueur fantastique qu’il a été, le banc ne sert qu’à faire reposer les starters. Sans parler de Russell Westbrook qui montre son plus mauvais côté et s’entête à se fracasser les dents sur la défense de Salt Lake City. Cependant, les hommes de Billy Donovan peuvent encore le faire, remonter ce déficit de 3-1. Une obligation même compte tenu de l’intersaison qui a vu les arrivées de deux soutiens de poids pour épauler le MVP. Deux soutiens qui pourraient d’ailleurs se barrer cet été en cas de sortie de route dès ce premier tour.

Faire sortir Rudy Gobert de la raquette

Dans cette série, comme dans en saison régulière, la défense de Quin Snyder est centré sur la présence de Rudy Gobert. Pas seulement dans la raquette, mais aussi dans la zone intermédiaire. Sur le pick and roll, on le voit très souvent monter dans ce qui est l’endroit le plus gênant pour un attaquant. Dans ce cas-là, ce sont Paul George et Russell Westbrook qui sont les plus contrariés par l’activité défensive du Français. Impossibilité de se lever pour shooter dans une zone de confort. Quant à pénétrer, Brodie nous montre bien qu’avec l’envergure de Gobert, c’est presque mission impossible. Récemment, Houston avait trouvé la parade en mettant Luc Mbah A Moute en poste 5, ce qui obligeait le probable meilleur défenseur de l’année à sortir plus loin, trop loin. Résultat, le Camerounais s’est régalé, soit en pénétrant, soit en armant de loin pour finir avec 17 unités. Dans le cas du Thunder, cela s’apparente à sortir Steven Adams. Possible, mais uniquement sur quelques séquences. Avec Patrick Patterson mais surtout Jerami Grant, Billy Donovan a deux profils qui peuvent jouer au large, mais dans des registres différents. Pat Pat sur le shoot, Grant sur la pénétration où ses qualités athlétiques en font un joueur redoutable. Même s’ils ne font pas eux mêmes le pick, leur capacité à s’écarter peuvent permettre des écrans entre extérieurs, et ainsi éloigner le danger Gobert du cercle.

Le Thunder doit titulariser Jerami Grant

Meilleur joueur dans le quatrième quart-temps du Thunder sur cette série, Jerami Grant est l’une des clés de la résurrection de son équipe. Son profil « à la Giannis » (envergure mesurée à 2,20m !!), a été loué plus d’une fois cette saison par Billy Donovan, notamment défensivement où il peut couvrir quasiment tous les postes grâce à sa mobilité. Quelques fois, l’ancien technicien de Florida a benché Melo pour le mettre sur le terrain en fin de match. Outre le danger Donovan Mitchell, qui s’apparente à un casse–tête vu son niveau actuel, Joe Ingles (20,5 points, 4 passes à 10/21 à trois points sur les Game 3 et 4) et Derrick Favors (14,6 points, 8,8 rebonds) ont énormément pesé sur les trois victoires du Jazz. Deux joueurs couverts par Corey Brewer et Anthony. Sacrifié le premier pour insérer Grant n’a en soit plus rien de risqué à l’heure actuelle (en prenant en compte le fait que Donovan ne mettra jamais Melo sur le banc). Sa polyvalence dans sa moitié de terrain a tout pour déstabiliser les plans de Snyder. Cette permutation serait même bénéfique pour l’apport offensif du banc, Brewer ayant plus de dispositions à scorer que son coéquipier.

Russell Westbrook doit inverser le rapport de forces avec Ricky Rubio

Improbable. Qui aurait pu croire que Ricky Rubio allait dominer le MVP sortant sur une série de playoffs ? C’est pourtant ce qu’il se passe avec un Westbrook toujours aussi complet (11,8 rebonds, 8,3 passes) mais totalement à côté de ses pompes (21,3 points, 5,25 balles perdues à 36% dont 21% à trois points). De l’autre côté, l’ancien prodige espagnol se régale. Un triple-double lors du Game 3, 18,5 pions de moyenne, 8 passes, 7,5 prises, 8 tirs à trois points réussis au total, le meneur de Utah se régale. Défensivement, on ne le souligne peut-être pas assez, mais il est un joueur plus que correct. Son envergure gêne Russ, et il n’est pas du tout étranger aux presque six ballons perdus par son adversaire direct. Après avoir parlé devant les journalistes, garantissant que la fête de Rubio était terminée, il s’est focalisé sur ce duel, ce qui explique ses quatre fautes à la mi-temps du Game 4 (toutes provoquées par… Rubio). Face à son public, le glouton du triple-double doit une revanche à tout le monde. Auquel cas, ce sera la porte pour le Thunder, d’une façon bien moche.