James Harden, les Nets, les Rockets : Les gagnants et les perdants d’un trade massif !

James Harden a donc été envoyé aux Brooklyn Nets dans un transfert impliquant quatre équipes. On fait le point pour chaque partie concernée.

James Harden, les Nets, les Rockets : Les gagnants et les perdants d’un trade massif !

Gagnants : Brooklyn Nets

Les supporteurs les plus anciens des Brooklyn Nets – sous entendu ceux qui ne sont pas juste grimpés dans le wagon après les signatures de Kevin Durant et Kyrie Irving – ont sans doute eu des sueurs froides, une fois l’excitation retombée, en regardant de près la liste des assets envoyés aux Houston Rockets en l’échange de James Harden. James Harden envoyé à Brooklyn, méga trade massif ! Trois premiers tours de draft (un quatrième s’ajoute au pactole des Texans mais en provenance des Cleveland Cavaliers). Quatre droits de swap. Waouh. La dernière fois que les New-yorkais ont cédé autant, ils finissaient dans les choux avec une reconstruction terrible… qui a donc mené à ce nouveau méga blockbuster. Le transfert de l’époque : les corps vieillissants de Kevin Garnett et Paul Pierce, mais aussi Jason Terry, contre trois choix du premier tour et un pick swap. C’est pourquoi Jaylen Brown et Jayson Tatum font aujourd’hui des heureux dans le Massachussetts plutôt qu’à Brooklyn. Mais même si le rapprochement est facile à faire, les situations sont complètement différentes.   Parce que les Nets récupèrent là Freaking James Harden. Soyons clairs : il est, de loin, de très loin, le basketteur le plus détesté de la rédaction REVERSE (n’ayons pas peur des mots). Et malgré ça, nous sommes tous unanimes sur le fait que c’est un attaquant formidable. Même s’il est actuellement en surpoids et même si son attitude donne envie de lui coller des grandes baffes de bûcheron, il y a un joueur. Pierce et KG avaient respectivement 36 et 37 ans quand ils ont débarqué à New York. Il en a 31. Incomparable. Il est encore au sommet de son art. Les Nets sont désormais blindés de talents. Avec même le meilleur joueur de la ligue du monde d’avant le COVID-19 : Kevin Durant. Kyrie Irving vient compléter un trio phénoménal sur le papier, susceptible de former l’attaque la plus flamboyante de l’Histoire. C’est un best-case scénario pas évident, bien sûr, surtout avec tous les énormes ego qui se retrouvent confinés dans le même vestiaire. Ça peut aussi très bien partir en cacahuète. Mais les joueurs associés sont tellement forts… tellement, tellement forts. Impossible de ne pas au moins tenter le choc. Surtout que ce n’est pas juste un transfert. C’est un message. Un message envoyé à KD : tout l’avenir de la franchise a été sacrifié pour faire venir l’un de ses meilleurs amis. Pour le mettre en position de gagner un nouveau titre. Harden est aussi une assurance. Parce que même si Irving venait à ne plus jamais revenir à la surface de la terre plate, les Nets seraient en position d’aller au bout avec leurs deux autres MVP. Ce transfert est risqué, un beau pari. Mais un pari terriblement excitant.

Gagnant : James Harden

Il voulait Brooklyn. Il a eu Brooklyn. En réalité, James Harden voulait surtout se barrer. Il voulait un départ à zéro. Vous n’avez jamais rêvé, par exemple, de revenir dix ans en arrière, et de refaire plusieurs moments clés de votre vie ? Quitte à casser tout ce que vous avez bâti ? Avouez que ce serait un luxe. Juste un retour à zéro, à la période de votre choix. Pour voir comment ça se passe. C’est ce que le barbu vient de faire. Cela fait huit ans qu’il décide absolument tout dans sa vie professionnelle. Tout ce qui se passe à Houston. Les Rockets sont marqués de son empreinte. Et après avoir fait des pieds et des mains pour obtenir tout ce qu’il voulait, il a finalement décidé qu’il était temps de se reconstruire de zéro. En débarquant aux Nets, Harden obtient gain de cause. Il se retrouve dans un grand marché, avec son meilleur ami, et se met en position de gagner le premier titre de sa carrière. Pour ça, il va falloir commencer à jouer au basket, ce qu’il a arrêté de faire pour bien passer le message à ses anciens employeurs. Sa passion devrait reprendre le dessus. Shit, il peut même prouver à nous autres haters qu’il est en mesure de s’adapter à une autre culture, à un autre style de jeu. Il ne sera pas la première option à Brooklyn. Enfin si, parfois. Mais pas tout le temps. Il va devoir jouer sans le ballon, couper, se déplacer. Tout ce qu’il ne faisait absolument plus dans le Texas. Bref, jouer au basket. Pour de vrai. Peut-être même défendre, comme à Oklahoma City, quand il évoluait déjà avec Durant. Et attention, si Harden se met à jouer, les Nets peuvent aller très loin.

Perdant : Steve Nash

En réalité, pas vraiment, parce que le coach se retrouve avec un magnifique challenge : comment faire jouer Kevin Durant, Kyrie Irving et James Harden ensemble ? Un vrai défi pour un QI basket aussi élevé que celui du Canadien. Peu de novices se retrouvent dans cette position. C’est à la fois une bénédiction et… une malédiction. Parce que Steve Nash va surtout devoir gérer les ego de chacun. Les éventuels caprices. Si Irving apporte déjà son lot de problème, voilà qu’Harden se pointe dans une ville grande comme le monde, avec sa nourriture bien plus diversifiée qu’à Houston et surtout, bordel, ses strip clubs, dont il raffole. Les vrais winners, ce sont d’ailleurs les danseuses qui peuvent se préparer à des tips monstrueux.

Perdant : Kyrie Irving

Il va falloir expliquer à « Uncle Drew » qu’il assume désormais plus ou moins un rôle de troisième option. Enfin, quand il aura envie de rejouer au basket. Les vrais trios de scoreurs ne fonctionnent pas vraiment en NBA. Il y en a toujours un qui est laissé de côté, qui doit s’adapter aux deux autres, et c’est aussi pour ça que la ligue est passé des « Big Three » au « Dominant Two. » Irving est le moins prolifique et le moins fiable des trois. Pas sûr que ça lui fasse plaisir de changer de registre par contre. Et encore moins sûr qu’il s’y plie.

Gagnants : Cleveland Cavaliers

Ceci est un braquage. Tout le monde à terre, les Cavaliers ont pris les sacs avant de décoller. Dedans ? Un Jarrett Allen bondissant (et Taurean Prince). La franchise de l’Ohio s’est incrustée intelligemment dans le deal en larguant un tour de draft des Bucks (donc en fin de premier tour) pour faire venir l’un des pivots les plus intrigants de la ligue. Machine à double-double, il était de loin le meilleur intérieur des Nets. Allen, 22 ans, peut parfaitement s’associer aux autres Garland, Porter Jr et Sexton, tous âgés de moins de 23 ans. Un noyau dur très intéressant, avec probablement un bon pick de plus en 2021. Une base solide pour enfin passer à l’étape suivante à Cleveland. Le pivot est pour l’instant barré par Andre Drummond, mais ce n’est probablement qu’une question de temps avant que ce dernier ne soit envoyé ailleurs.

Encore à déterminer : Andre Drummond

On ne sait pas s’il va sortir gagnant ou perdant de cette histoire mais Andre Drummond ne devrait plus faire long feu à Cleveland. Une ville où il ne voulait de toute façon sans doute pas jouer même s’il est resté très poli et très professionnel depuis son transfert aux Cavaliers la saison dernière. N’empêche que Dre est Free Agent cet été et on ne voit vraiment pas pourquoi il resterait « in the Land » au-delà du mois de juillet. Alors plutôt que de le perdre sans contrepartie, les Cavaliers feraient bien de l’échanger rapidement. Même contre trois paquets de chips. Après tout, ils l’avaient obtenu gratuitement ou presque. Ce sera une plus-value dans tous les cas. Drummond va pouvoir jouer ailleurs et il en sera sans doute ravi. Même s’il faut attendre de connaître sa destination avant de déterminer son statut exact. Les Boston Celtics ont justement la trade exception pour le faire venir sans aucun problème…

Gagnant : Caris LeVert

La carrière de Caris LeVert se dirigeait tout droit vers des longs mois de spéculations et de rumeurs incessantes. Mais les Indiana Pacers ont mis fin au suspense plus rapidement que prévu en allant chercher la gâchette des Nets. Plutôt que de jouer un rôle ingrat à Brooklyn, il se retrouve dans un groupe jeune, calme et talentueux. Qui brille sans pression. Victor Oladipo envoyé à Houston contre Caris LeVert ! Les Pacers ne sont pas nécessairement gagnants en swappant Victor Oladipo pour LeVert, enfin, ils le sont sans doute dans le vestiaire, mais le joueur, lui, va pouvoir s’exprimer. Indiana met la main sur un joueur de deux ans de moins, sous contrat, et surtout content d’être là. L’arrière peut exploser au côté de Malcolm Brogdon et Domantas Sabonis. Même s’il faudra qu’il se stabilise à trois-points pour vraiment avoir un impact au sein de sa nouvelle équipe.

Perdant : Victor Oladipo

Dee-po ne voulait plus jouer aux Pacers mais il ne voulait probablement pas jouer aux Rockets non plus. D’ailleurs, selon The Ringer, il espère toujours se retrouver au Miami Heat un jour ou l’autre. En attendant, il va donc essayer de se faire une place au côté de John Wall pour faire remonter sa cote. Parce que n’oublions pas qu’Oladipo est un ancien All-Star en fin de contrat qui tient à signer un bon deal l’été prochain.

Perdants : Sixers, Bucks et Celtics

Daryl Morey risque de se mordre les doigts. James Harden était le joueur parfait pour lui. Mais aussi pour Philly et pour Joel Embiid. Les Sixers ont été frileux. Ils étaient prêts à larguer Ben Simmons, mais pas Tyrese Maxey, ce qui n’a aucun putain de sens. Ils auraient dû faire All-in, comme l’ont fait les Nets ! Même si leur équipe tourne bien actuellement, les limites du duo Embiid-Simmons sont toujours les mêmes et elles seront encore une fois exposées en playoffs. Peut-être que ce sera au second tour plutôt qu’au premier. Peut-être même en finales de Conférence dans le meilleur des cas. Mais elles seront exposées. Et là, les Sixers s’en voudront. Surtout si les Nets brillent. [caption id="attachment_574698" align="alignnone" width="1155"] NBA HARDEN SIMMONS TRADE[/caption] Comment va réagir Simmons après avoir été poussé aussi loin dans les rumeurs ? Va-t-il seulement avoir envie de rester ? N’oublions pas que le bonhomme est un client Klutch Sports. Just saying. Tous les concurrents de la Conférence Est peuvent grincer des dents. Parce que si la mayonnaise prend à Brooklyn – un grand SI – les Nets seront en position de force. D’ailleurs, petite ironie de l’Histoire : même en ayant plumé les New-yorkais pendant des années, les Celtics sont moins en position de gagner le titre que leurs adversaires.

Gagnant : Oklahoma City Thunder

Le moment de rappeler que le Thunder peut échanger son premier tour de draft avec celui des Rockets en 2021. Une cuvée très chargée sur le papier.

Gagnant : Joe Harris

Au milieu de quatre All-Stars (oui, DeAndre Jordan semble cramé mais il a deux sélections sur son CV), on devrait retrouver Joe Harris dans le cinq des Brooklyn Nets, comme depuis le début de la saison. Si devoir s'occuper de trois pétards ambulants comme Kevin Durant, Kyrie Irving et James Harden peut théoriquement être un cauchemar pour les défenses, cela peut vite devenir un rêve éveillé pour Harris. L'intéressé est déjà un modèle d'efficacité à 3 points en temps normal, mais avec ce lifting hivernal à Brooklyn, il risque d'avoir un nombre gigantesque de tirs ouverts à chaque match ! Pour le moment, avec 6 banderilles tentées par rencontre, il tourne à 50% d'adresse en la matière... De quoi vite mériter les 75 millions de dollars pour lesquels il a signé à l'intersaison.

Gagnants : John Wall et DeMarcus Cousins

Selon les sources de The Ringer, John Wall et James Harden ne pouvaient pas se blairer dès les premiers jours de leur association aux Rockets. L’ancien meneur des Wizards avait le sentiment qu’Harden l’empêchait de se montrer à son meilleur niveau. Au-delà de ça, l’attitude du barbu a clairement gonflé Wall et Cousins. Ils l’ont fait savoir en l’allumant dans la presse. Ils se retrouvent désormais en patrons du vestiaire à Houston. DeMarcus Cousins dégomme James Harden : un joueur « irrespectueux »

Perdants : Houston Rockets

La fin du drama. La fin d’une époque. Harden restera l’un des meilleurs joueurs de l’Histoire de la franchise. Mais oh que ça finit mal. Et les Rockets ont fini par craquer. Ils ont cédé leur MVP contre Victor Oladipo, Rodions Kurucs, Dante Exum, quatre tours de draft et quatre droits de swap. Soyons clairs : les picks sont les seuls vrais atouts convoités par les dirigeants dans cet échange. Oladipo peut peut-être redevenir un bon joueur mais il est en fin de contrat cet été. Ce ne serait même pas étonné que les Texans le refourguent à nouveau d’ici le mois de mars. S’il brille et aide l’équipe à bien figurer, tant mieux. Mais il ne vient pas combler le vide laissé par James Harden. Personne ne peut le faire. Les picks sont intéressants mais leur valeur réelle reste quand même complètement inconnue. Ils seront vraiment prisés si Kevin Durant et James Harden décident de quitter les Nets après 2022. Mais sinon, Houston pourrait surtout récupérer quatre choix en fin de premier tour. C’est toujours ça de pris. Surtout, ça donne de la flexibilité pour reconstruire ou… pour les échanger contre d’autres bons joueurs. Les Rockets suivent le chemin tracé par le Thunder. Mais on peut quand même se demander s’il n’y avait pas mieux à récupérer que Victor Oladipo ? Pourquoi ne pas avoir essayé de dénicher Jarrett Allen dans le lot d’ailleurs ? Au final, ils se retrouvent sans vrai cornerstone, sans vrai pick susceptible de piocher dans le top-3 et sans vraiment pouvoir prétendre au top-5 à l’Ouest non plus.